Quatre présidents et une chancelière
Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron. En seize ans de pouvoir, Angela Merkel aura vu passer quatre présidents français. Lorsqu’elle est arrivée au pouvoir, le PIB par habitant en Allemagne était à peu près le même qu’en France. Quatre mandats plus tard, l’indicateur français a décroché sensiblement, l’Allemagne ayant mieux surmonté que l’Hexagone les crises de la décennie passée.
Des quatre, c’est avec Emmanuel Macron que l’entente aura été la plus solide. Avec toutefois un départ difficile en 2017, le président français piaffant de convertir la chancelière à sa vision de l’Europe (discours de la Sorbonne), mais sans réelle réponse. Il aura fallu une pandémie, son potentiel effet domino sur le Marché unique (véritable assise de la puissance allemande) et, aussi, la force de conviction du jeune président français pour que Berlin se convertisse enfin au plan de relance en commun, demandé en vain par Sarkozy en 2009.
Merkel aura incarné une denrée rare pour les démocraties occidentales : la stabilité. Il y aura, à n’en pas douter, de nombreux nostalgiques de cette force tranquille.
Par Laurent MARCHAND, rédacteur en chef délégué aux affaires internationales.