Libérés,
Délivrées,
On dirait que ça se relâche. Je nous vois sortir en nombre, pâlichons, hirsutes et fraîchement déconfits. Hier encore nous étions bien conservés, poire dans le sucre, cornichon en vinaigre et cochon en saumure. Nous revoilà dehors, où c’est pareil qu’avant en pire. Visages masqués, tensions ouvertes. Non, n’insistez pas, je ne sortirai plus. Je reprends le maquis chez moi. A quoi bon socialiser s’il faut garder ses distances ? Je préfère rester à la fenêtre et regarder la vie qui passe. Souffrir le bruit qui remonte. Prolonger la parenthèse. La radio continue sans trop d’accroc. On tend une perche au reporter isolé. On se parle sur télécran. On bricole des formats neufs. On maintient l’essentiel, des bouches qui parlent à vos oreilles. Retour vers l’affection et le bruit neuf,
RETOUR À L’ANORMAL (ARTE Radio depuis le 14 mai)