| | Edito La mobilité propre doit devenir notre horizon pour 2030
La nouvelle n’a pas fait la une des journaux, et pourtant : selon l’organisation Carbon Brief, la pandémie mondiale de Covid-19 va entraîner la plus important baisse des émissions de CO2, et la plus forte diminution de la pollution atmosphérique jamais enregistrées, publiées jeudi 9 avril (Voir Carbon Brief). Cette très sérieuse organisation estime en effet que la baisse des émissions de CO2 en 2020 pourrait atteindre au moins 1,6 gigatonne cette année, soit 5 % des émissions anthropiques mondiales de CO2 constatées en 2019 (33,1 gigatonnes). Cette diminution historique correspond aux émissions annuelles de la Russie, 4ème émetteur mondial de CO2 (derrière la Chine, les USA et l’Inde). Elle équivaut également, selon cette étude, à retirer plus de 345 millions de voitures de la circulation, soit environ le quart du parc automobile mondial. Malgré cette bonne nouvelle, Carbon Brief rappelle que cette baisse record des émissions de CO2 risque d’être sans lendemain et ne suffira pas à éviter les effets du changement climatique en cours, sauf si elle s’inscrivait dans la durée. L’analyse montre que pour prévenir un réchauffement catastrophique, nous devrions réduire les émissions de 2,2 gigatonnes par an, soit environ 3 % chaque année, à l’échelle mondiale sur les 10 prochaines années afin de parvenir à maintenir l’augmentation des températures mondiales au-dessous de la barre des deux degrés. En France, la Convention citoyenne pour le climat, qui doit présenter prochainement des mesures au gouvernement, préconise pour sa part de réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Si nous voulons réussir à réduire de moitié, selon les recommandations de la communauté scientifique, nos émissions globales de GES de la planète d’ici 2050 (ce qui suppose de les diviser par quatre en Europe et dans notre pays), notre effort doit principalement porter sur la décarbonisation massive de la production d’énergie et des transports, qui représentent plus de la moitié des émissions mondiales de CO2 S’agissant de la production d’énergie, un effort gigantesque, quoiqu’encore insuffisant, est engagé au niveau mondial et devrait permettre de faire passer la part des énergies propres au niveau mondial de 15 à 36 % d’ici 2030, selon les prévisions de l’Irena (Voir Irena). Les énergies renouvelables devraient satisfaire 30 % de la demande en électricité en 2023 et 44 % en 2030 contre seulement 24 % en 2017. Durant cette période, les énergies renouvelables devraient représenter 70 % de la croissance mondiale de production d'électricité, tirées par le photovoltaïque, l'éolien, l'énergie hydraulique et enfin la bioénergie. Mais l’autre grand défi à surmonter reste la décarbonisation, plus difficile sur le plan technologique et économique du secteur des transports, non seulement responsable de plus du quart des émissions mondiales de CO2 mais générateur d’une pollution de l’air qui a été largement sous-estimée et tue, on le sait à présent, au moins 9 millions de personnes par an dans le Monde. A cet égard il est d’ailleurs frappant de constater que, même si le nombre de morts du Covid-19 en Chine a été sous-estimé et qu’il dépasse sans doute les 10 000 morts, il reste nettement inférieur au nombre de vies épargnées dans ce pays, du fait de la baisse drastique de la pollution de l’air. Selon une étude de l’économiste des ressources environnementales de l’université de Stanford, M arshall Burke, cette diminution spectaculaire de la pollution en Chien aurait en effet permis d’éviter 77 000 décès depuis le début de la pandémie (Voir G.FEED). Au niveau mondial, il n’est pas impossible, selon certains scientifiques, nous le saurons dans quelques années lorsque cette pandémie sera maîtrisée et que des études épidémiologiques sérieuses auront été menées, que la baisse globale considérable de la pollution de l’air, liée au confinement de la moitié de la population mondiale et à la diminution spectaculaire de l’activité économique, ait finalement permis d’éviter plus de décès que le nombre de morts qui auront malheureusement été provoqués par le coronavirus. Tous les citadins habitant de grandes métropoles, mais également les médecins en charge des malades victimes d’affections respiratoires, ont déjà pu constater à quel point, depuis la mise en place du confinement, l’amélioration de la qualité de l’air résultant d’une très forte réduction de la circulation routière dans nos villes avait eu des conséquences positives en matière de santé. Il faut également souligner un fait qui commence juste à être étudié et fait réfléchir : selon plusieurs études scientifiques réalisées dans les régions italiennes les plus touchées par le Covid-19 - Lombardie et Emilie-Romagne, le taux de mortalité de la pandémie serait supérieur au reste du pays à cause du niveau de pollution de l’air élevée de ces régions. Pour de nombreux chercheurs, cette pollution agirait simultanément à deux niveaux, d’une part en fragilisant le système immunitaire des patients, d’autre part en favorisant et en amplifiant le propagation du virus, sous l’effet des nuages de particules fines. Cette terrible pandémie nous montre donc à quel point il est urgent d’accroître nos efforts pour réduire plus rapidement la pollution de l’air et les autres nuisances (dont le bruit qui altère gravement la qualité de vie de nombreux citadins) provoquée essentiellement par les transports et la circulation automobile. Concrètement, cela signifie, d’une part développer les offres de transports collectives personnalisées et intelligentes, grâce aux technologies numériques et, d’autre part, se fixer une feuille de route technologique, industrielle et politique très volontariste, prévoyant la décarbonisation totale des véhicules urbains d’ici 10 ans. Il faut également sortir de ce faux dilemme qui oppose les solutions hydrogène et « tout électrique ». En effet, ces deux modes propres de propulsion n’ont ni les mêmes échelles d’espace, ni les mêmes échelles de temps. Pour les passagers, comme pour le fret, l’hydrogène est bien adapté aux transports massifs et aux véhicules lourds, train, tramway, camions, bus…Mais pour les déplacements individuels en véhicules légers et particuliers, la technologie des piles à combustible ne sera pas compétitive avant de nombreuses années (une voiture particulière à hydrogène coûte encore plus de 75 000 euros et un utilitaire, 48 000 euros HT) et se heurte de surcroît à la question du réseau de distribution, entièrement à construire, et du stockage sécurisé de l& #8217;hydrogène dans les véhicules. En revanche, la propulsion « tout électrique » fonctionne très bien pour les véhicules particuliers, sur de courtes ou moyennes distances, principalement en milieu urbain. En outre, grâce aux progrès considérables en cours dans les performances des batteries (avec l’arrivée prochaine des batteries solides), la plupart des experts prévoient que les voitures électriques seront, dès 2025, aussi compétitives que les voitures thermiques de performances équivalentes. Nous devons donc combiner de la manière la plus pertinente et pragmatique possible ces deux technologies complémentaires : l’hydrogène pour faire rouler de manière totalement propre nos poids-lourds, trains, bus, bateaux de commerce et, à plus long terme, avions, et l’électricité pour propulser les différents types de véhicules destinés à la mobilité urbaine, à commencer par les voitures particulières et navettes urbaines. En France, ce sont 42 700 nouvelles voitures électriques particulières qui ont été mises en circulation, l’an dernier, ce qui représente une hausse de + 38 % par rapport à 2018 et 1,9 % de l'ensemble des immatriculations de véhicules particuliers tous carburants confondus, contre 1,5 % en 2018. Au total, il y a maintenant plus de 250 000 véhicules électriques en service dans notre pays, pour un objectif de 3 millions en 2028. La France a également beaucoup progressé en matière d’infrastructures, avec plus de 30 000 bornes de recharge (elle est dans la moyenne européenne) et doit atteindre les 100 000, dont une forte proportion permettra des charges rapides, en 2022. Selon la dernière étude prospective du réputé cabinet Boston Consulting Group (BCG), la mobilité électrique pourrait peser un tiers du marché dans 5 ans, et 50 % dans 10 ans. Les différentes familles de moteurs hybrides (rechargeables, non rechargeables…) atteindraient, au total, 33 % du marché à cette date. Mais trois obstacles ont longtemps été mis en avant par les détracteurs des véhicules électriques pour prévoir un échec de la mobilité électrique dans notre pays. Le premier obstacle concerne le prix des véhicules électriques, qui reste encore sensiblement plus cher que celui des voitures thermiques de performances comparables. Sur ce plan, la révolution attendue des batteries « tout solide » va changer la donne. En effet ce nouveau type de batterie, que j'ai souvent évoqué dans notre lettre, sera sur le marché dans quelques courtes années, permettant de commercialiser vers 2025 des voitures électriques qui auront plus de 500 km d’autonomie (grâce à des batteries plus légères, plus performantes et plus sûres) et ne seront pas plus coûteuses que leurs homologues thermiques (le coût moyen des 1 00kW embarqués devrait descendre à moins de 100 euros d’ici 2025 selon les spécialistes). Le second obstacle concerne la question de l’alimentation de ce parc électrique. On s’est longtemps demandé si notre réseau électrique serait capable de supporter une forte montée en puissance des véhicules électriques. Sur ce point important, plusieurs études récentes ont montré que notre réseau électrique pourrait sans problème supporter une forte montée en charge des véhicules électriques. RTE, le gestionnaire du réseau électrique a notamment montré que, même en prenant en compte l’hypothèse haute de 15,6 millions de voitures électriques en circulation en France 2035, le surcoût en termes de consommation électrique ne serait que de 7 %, environ 37 Twh par an. Encore faut-il préciser que ce surcoût pourrait être largement compensé par la baisse prévue de notre consommation électrique nationale, une baisse conséquente, résultant des multiples progrès attendus dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments et des économies d’énergie. En outre, les véhicules électriques étant inutilisés et à l’arrêt 90 % du temps, ils sont appelés à devenir, grâce à leur connexion sur les réseaux intelligents d’énergie qui se mettent en place, des centrales productrices d’électricité qui pourront alimenter le réseau et contribuer à le stabiliser, ce qui facilitera d’autant plus l’intégration massive des énergies renouvelables dans la production électrique totalement dé carbonée. Enfin, un troisième obstacle est mis en avant avec beaucoup d’insistance depuis des années, non sans arguments, par les opposants au développement massif des véhicules électriques : il s’agit du bilan carbone total, qui serait défavorable, sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules électriques. Là encore, s’il est vrai que cette « empreinte-carbone » des voitures électriques a pu être effectivement sous-estimée, la donne a aujourd’hui changé et cet argument n’est plus recevable. A cet égard, une nouvelle étude de Transport&Environment montre de manière très convaincante que les véhicules électriques polluent trois fois moins que le diesel ou l’essence en Europe, et encore moins en France. Cette étude très instructive a réuni des informations sur la production des batteries, d’électricité, et les émissions en conditions réelles. Le résultat est clair : dans tous les pays de l’Union Européenne, les voitures électriques ont des émissions de CO2 par km nettement inférieures à celles des voitures thermiques. Cela est encore plus vrai pour les petites voitures électriques urbaines, dont les émissions de CO2 réelles sont en moyenne de 90 g/km de CO2 émis, contre 233 g/km pour les voitures diesel et 253 g/km pour les voitures à essence… L’étude montre également que, sur un cycle de vie complet de 225.000 km, une voiture électrique ne va émettre, même en tenant compte du « cout-carbone » de la production de la batterie et des matériaux utilisés, que 20 tonnes de CO2, contre 52,5 par une diesel, et 57 t par une essence. L’étude montre qu’en France, les voitures électriques, alimentées avec une électricité très décarbonée, économisent plus de 30 tonnes de CO2 sur leur durée de vie par rapport à leurs homologues thermiques. Autre précision importante, l’étude montre que, même dans les pays comme l’Allemagne ou la Pologne, qui produisent encore une électricité huit à dix fois plus carbonée qu’en France, on note quand même que les émissions de CO2 liées aux voitures électriques sont inférieures de 28 % à celles d’une voiture à essence. Ce remarquable bilan carbone s’explique largement par l’efficacité thermodynamique d’une voiture électrique, qui ne perd, en moyenne, que 10 % de l'énergie dans l'efficacité du moteur, contre au moins 65 % pour une voiture thermique. Le temps presse et la pandémie qui nous frappe montre à quel point les questions liées à la multiplication de zoonoses de plus en plus fréquentes et meurtrières, à la pollution de l’air –devenue une cause majeure de mortalité et de perte de qualité de vie dans le Monde -, aux transports et aux modes de déplacements, sont liées, et doivent être envisagées et traitées de manière connexe. Dans quelques semaines, les 150 citoyens qui forment la Convention citoyenne, chargée de faire des propositions fortes en manière de rénovation économique, sociale et environnementale, rendront officiellement au Gouvernement, et à la Nation, leurs conclusions, au terme de plusieurs mois de débats d’une exceptionnelle qualité qui fait honneur à notre démocratie. Parmi les nombreuses propositions que devraient faire cette Convention, beaucoup vont dans le sens d’une mobilité à la fois plus durable, plus propre et plus équitable. La Convention propose notamment d’augmenter fortement la prime de mobilité durable prévue par la loi d’orientation des mobilités pour qu’elle bénéficie à l’ensemble des Français qui effectuent leur trajet domicile-travail à vélo ou par le biais du covoiturage. Mais la Convention propose aussi de nombreuses mesures visant à faire évoluer notre parc automobile le plus diéselisé d’Europe et composé d’une part croissante de SUV. Parmi celles-ci, l’arrêt en 2025 de la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs (plus de 110 g de CO₂/km), des prêts à taux zéro pour l’achat d’un v& eacute;hicule propre et une forte augmentation du système de bonus-malus, pour inciter à l’acquisition de véhicules propres et dissuader l’achat des véhicules polluants. D’autres propositions sont dans l’air, comme l’indexation de la TVA sur le niveau de CO2 des véhicules, ou la récupération totale de la TVA pour les entreprises qui achètent des véhicules électrifiés. Certains économistes proposent d’aller encore plus loin et imaginent de réformer l’ensemble de la fiscalité sur le revenu, en y intégrant une forte composante basée sur nos émissions de CO2. Cette fiscalité-carbone, bien que complexe à mettre en œuvre, et sous réserve que soient prévus des mécanismes de péréquation évitant qu’elle ne pénalise surtout nos concitoyens les plus modestes, est une piste de réflexion qui doit être explorée. Il est enfin important de souligner que les responsables économiques et chefs d’entreprises, comme le montre la tribune publiée le 4 mai dernier dans la presse, veulent prendre toute leur part dans ce « Monde d’après » qui se dessine et appellent également de leurs vœux un changement de société et la mise en œuvre volontariste d’une feuille de route vers une économie décarbonée et durable, qui réconcilie économie et écologie et remette l’homme au cœur de notre système de production de richesses (Voir Le Monde). Toutes les conditions sont à présent réunies pour que nous sortions « par le haut » de cette terrible pandémie mondiale et que nous tirions toutes les leçons de cette catastrophe sanitaire, mais aussi économique et sociale, pour réorienter profondément nos sociétés, et leurs redonner, dans des cadres d’expression démocratiques nouveaux et plus participatifs, des finalités réinventées et porteuses d’espoirs. Parmi les nombreux chantiers à mener, celui de la mobilité propre – individuelle et collective - est essentiel car il permettra à la fois d’accélérer de manière décisive la lutte contre le changement climatique, d’améliorer considérablement la santé et la qualité de vie de nos concitoyens, et de relancer l’innovation, l’économie et l’emploi sur des nouvelles bases. Mettons-nous dès maintenant au travail pour que, dans dix ans, et non 30 ou 40 ans, ce chantier titanesque mais nécessaire et juste, soit achevé et que nos enfants puissent vivre dans un nouveau monde dans lequel les principes d’intérêt général et de bien commun deviennent les valeurs suprêmes. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | | | Hydrogène de France (HDF) et ABB Marine ont annoncé le 8 avril avoir signé un protocole d’entente (« memorandum of understanding ») pour intégrer des piles à combustible de forte puissance - plus de 1 mégawatt (MW) - destinées à des applications maritimes. « Cette signature officialise le travail sur l’industrialisation effectué ensemble, souligne Damien Havard, président et fondateur de HDF. Nous validons ainsi un intérêt commun et certains choix techniques. » Les applications visées pour ces piles à combustible sont de deux ordres. D’une part l’alimentation à quai de grands navires pour fournir l’électricité nécessaire à bord, par exemple pour la climatisation ou la ventilation. « Pour ces usages, des grands bateaux de croisière ont besoin de 1 à 5 MW », précise M. Havard. L’autre application concerne la propulsion de bateaux de plus petite taille : navettes, transport de voitures entre deux îles, navigation à travers des fjords… « Avec des piles de 1 MW, nous ne nous adressons pas à des petits bateaux de particuliers », ajoute-t-il. La propulsion à l’hydrogène de grands navires de croisière pour faire des transatlantiques n’est pas pour tout de suite, estime M. Havard : « Le grand verrou est celui du stockage de l'hydrogène qui prend encore trop de place. Il fait l'objet de beaucoup de recherche mais les technologies actuelles – liquide ou sous pression – ne permettent pas d’envisager des long-courriers. » La question de la capacité de produire des quantités suffisantes d’hydrogène à un coût compétitif se pose également. La technologie de pile envisagée est le fruit d’un partenariat entre ABB Marine et le canadien Ballard initié en 2018. « La pile n’est pas tout à fait prête aujourd’hui mais la question de son industrialisation se pose », précise M. Havard en indiquant que les discussions débutées depuis un an ont permis d’anticiper la possibilité de produire ces piles dans l’usine d’HDF prévue à Bordeaux. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Industrie & Technologies | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Depuis aouÌt 2018, le site de Klemetsrud, en Norvège, qui accueille l’incineÌrateur de deÌchets de Fortum Oslo Varme et produit 400 000 t de dioxyde de carbone par an, abrite un projet de captage et de stockage du carbone – dit CSC – qui pourrait bientoÌt faire disparaiÌtre cette pollution. Le proceÌdeÌ, breveteÌ par l’entreprise peÌtrolieÌre Shell, consiste d’abord aÌ capter le CO2 issu de la combustion des deÌchets. Dans l’uniteÌ pilote de l’usine, ouÌ sont effectueÌs les premiers tests, 1 000 t de dioxyde de carbone ont deÌjaÌ eÌteÌ reÌcupeÌreÌes. Puis, le CO2 a eÌteÌ "nettoyeÌ" aÌ l’aide d’une solution aqueuse d’amines. ReÌsultat : plus de rejets polluants mais de la vapeur d’eau aÌ 99,78 % (et 0,22 % d’oxyde d’azote, ainsi que d’oxyde et de dioxyde de carbone). Au-delaÌ de la phase test, l’ideÌe consiste aÌ liqueÌfier et embarquer le CO2 jusqu’aÌ une plate-forme peÌtrolieÌre, d’ouÌ il sera injecteÌ via des pipelines aÌ environ 3 000 m sous le plancher marin. Enterrer le CO2 ? Les experts du Giec ont deÌjaÌ inclus cette solution, parmi d’autres, dans leurs sceÌnarios pour limiter le reÌchauffement climatique aÌ 1,5°C. Le parlement norveÌgien se prononcera d’ici aÌ 2021 sur le financement de ces installations (environ 1,3 milliard d’euros pour deux sites) et leur deÌmarrage aÌ l’horizon 2024. Un nouveau filon qui pourrait rapporter gros car d’autres pays, comme le Royaume-Uni, envisagent d’enterrer leur CO2 : "Nos capaciteÌs de stockage en mer du Nord sont quasi illimiteÌes", affirme Martin Anfinnsen, le directeur commercial d’Equinor (le consortium en charge du transport et du stockage). "Au lieu de reÌchauffer le climat, le CO2 sera stockeÌ en toute seÌcuriteÌ sous le fond de l’oceÌan". Selon le ministeÌre norveÌgien du PeÌtrole et de l’Energie, la NorveÌge pourrait stocker aÌ elle seule 400 millions de tonnes de CO2 par an aÌ l’horizon 2050, l’eÌquivalent des eÌmissions de la France (1 % des eÌmissions mondiales). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Tekna | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Une nouvelle étude internatinale, associant chercheurs américains et chinois, a confirmé les effets bénéfiques chez le rat d'un régime hypocalorique pour prévenir les pathologies liées à l'âge. Jusqu'ici, les chercheurs savaient que les cellules subissaient de nombreux changements à mesure qu'un organisme vieillit, mais ils ignoraient comment un régime hypocalorique pouvait influencer ces changements. “Nous savions déjà que la restriction calorique augmentait la durée de vie, mais nous avons démontré tous les changements qui se produisent au sein d'une même cellule et qui sont à l'origine de ce phénomène”, explique Juan Carlos Izpisua Belmonte, auteur principal de l'étude et profes seur à l'Institut Salk pour les études biologiques (Etats-Unis). “Cela nous donne des cibles sur lesquelles nous pourrions éventuellement agir avec des médicaments pour traiter le vieillissement chez l'homme”, celui-ci étant un facteur de risque élevé dans la prévalence de nombreuses maladies comme la démence, le cancer ou encore le diabète. Pour mener leur étude, les chercheurs ont comparé l'évolution biologique d'un groupe de rats consommant 30 % de calories en moins, à celle d'un autre groupe se nourrissant normalement. L'expérience a duré entre 18 et 27 mois, ce qui équivaut à une durée comprise entre 50 à 70 ans chez l'être humain. Au total, 168 703 cellules appartenant aux 56 rats et provenant des tissus adipeux, du foie, des reins, de l'aorte, de la peau, de la moelle osseuse, du cerveau et des muscles ont été analysées au début et à la fin de l'étude. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats de cette étude sont édifiants : 57 % des changements liés à l'âge survenant dans la composition cellulaire et observés dans les tissus des rats ayant suivi un régime normal n'étaient pas survenus chez les rongeurs ayant suivi le régime hypocalorique. “Cette étude nous a non seulement indiqué l'effet de la restriction calorique sur ces types de cellules, mais a également fourni l'étude la plus complète et la plus détaillée de ce qui se passe à un niveau unicellulaire pendant le vieillissement”, se félicite Guang-Hui Liu, co-auteur et professeur à l'Académie chinoise des sciences. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cell | | | |
| De nombreuses études ont été réalisées sur le rôle des acides gras polyinsaturés dans la prévention des maladies cardiovasculaires, mais certains points demeurent toutefois obscurs. Une méta-analyse récente de 13 essais randomisés montrait un effet protecteur des compléments en omega-3, mais la méthodologie des travaux retenus ne permettait pas de généraliser les résultats. Pour essayer d'y voir plus clair sur l'intérêt réel ces compléments alimentaires, une vaste étude américaine dirigée par le Professeur Simin Liu (Ecole Harvard de Santé Publique) a été menée, qui a inclus 427 678 personnes âgées de 40 à 69 ans, enrôlées entre 2006 et 2010 et suivies jusqu’à la fin de 2018. Dans cette cohorte, 31,2 % des patients consommaient régulièrement des compléments alimentaires à base d’huile de poissons. Ces personnes n’avaient initialement aucune pathologie cardiovasculaire. L’objectif était d’étudier l’association entre la prise régulière de compléments à base d’huiles de poissons et le risque de pathologie cardiovasculaire ou de décès de cause cardiovasculaire et de décès toutes causes. Pour l’ensemble de la cohorte, la prise de compléments à base d’huiles de poissons est bien associée à une réduction significative de 13 % du risque de mortalité toutes causes, de 16 % du risque de mortalité cardiovasculaire et de 7 % du risque de pathologie cardiovasculaire. Ce résultat est indépendant des facteurs de risque, comme l’âge, le sexe, les conditions économiques, l’origine ethnique, l’indice de masse corporelle, la consommation de fruits et légumes, de tabac, d’alcool, de drogues, ou encore de la pratique d’une activité physique ou des comorbidités. L’effet protecteur est supérieur chez les personnes présentant de l’hypertension artérielle. Selon ces chercheurs, ces compléments auraient une action bénéfique sur la pression artérielle, le taux plasmatique de triglycérides et le rythme cardiaque. Plusieurs essais ont suggéré aussi que les acides gras omega-3 améliorent le flux sanguin par un effet de dilatation artérielle. Des propriétés anti-arythmiques, anti-inflammatoires ou anti-thrombotiques pourraient enfin contribuer au rôle préventif de ces compléments alimentaires. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BMJ | | | |
| En matière d'alimentation, certaines idées reçues, nullement démontrées sur le plan scientifique, ont la vie dure. Ainsi en est-il des effets néfastes supposés du "mauvais cholestérol", des produits laitiers, ou encore de la consommation régulière d'œufs. S'agissant de cette dernière croyance, une étude de l'Université Laval dirigée par le Docteur Jean-Philippe Drouin-Chartier, a montré que le fait de consommer jusqu'à un œuf par jour n'est pas associé à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Dans ce travail, les chercheurs se sont tout d'abord intéressés à trois cohortes créées par Harvard dans les années 1970, dans les années 1980 et au début des années 1990, et qui regroupaient quelque 200 000 personnes. Ces chercheurs ont également procédé à la méta-analyse d'une trentaine d'études qui rassemblaient environ 1,7 million de sujets. Cette méta-analyse arrive à la conclusion nette que le fait de consommer jusqu'à un œuf par jour n'est pas associé à un haut risque de maladies cardiovasculaires, ajoute le professeur. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| Selon une étude réalisée par des scientifiques de l’Unité de biologie fonctionnelle et adaptative (CNRS/Université de Paris), les triglycérides, des nutriments constituant les graisses animales, les huiles végétales et les produits laitiers, interagissent avec certains neurones du « circuit de la récompense » et diminuent leur excitabilité, in vitro et in vivo chez la souris. Ces neurones portent un type spécifique de récepteur à la dopamine, et leur activité participe au renforcement des comportements de recherche de récompense. Les scientifiques ont d’ailleurs observé que la manipulation des taux de triglycérides dans le cerveau des souris modifie de nombreux comportements associés à la dopamine, comme le plaisir et la motivation à collecter de la nourriture. L’étude est complétée par des observations de l’activité cérébrale d’humains en réponse à une odeur de nourriture comparées à leurs niveaux de triglycérides après un repas. L’équipe de recherche a ainsi mis en évidence que l’activité du cortex préfrontal, l’une des régions du circuit de la récompense qui fait le lien entre l'odeur de la nourriture, son goût et le plaisir qu'elle provoque, est directement corrélée à la quantité de triglycérides circulant dans le sang. Plus elle est élevée, plus la réponse du cortex préfrontal à une odeur alimentaire est atténuée, ce qui suggère que l’activité de structures cérébrales importantes du système de récompense peut être directement modifiée par un nutriment lipidique. Habituellement, les triglycérides ne circulent dans le sang qu’à la suite d’un repas. Sauf chez les patients obèses, pour lesquels les médecins observent souvent un niveau anormalement haut de triglycérides tout au long de la journée. Dans ce contexte, cette étude offre un nouveau cadre de lecture permettant potentiellement d'expliquer pourquoi l'accès de plus en plus répandu à des nourritures riches peut contribuer à l'établissement de troubles alimentaires de type compulsif et favoriser le développement de l'obésité. L’alimentation est source de différents nutriments circulants parmi lesquels les triglycérides (TG) représentent la source postprandiale (ie après un repas) de lipides. Les TG peuvent entrer dans le cerveau où ils agissent directement sur les neurones qui libèrent ou répondent à la dopamine (DA). Ce mécanisme est médié par l’hydrolyse des TG via l’enzyme lipoprotéine lipase (LPL) exprimée et se traduit par une inhibition de ces neurones du système de récompense. Chez le rongeur, l’action des TG sur les neurones du système de récompense exerce un contrôle sur des comportements dépendants de la dopamine (plaisir à manger, réponse à des psychostimulants…). Chez l’humain, les variations postprandiales de TG sont étroitement corrélées à la manière dont le cerveau perçoit et répond à un stimulus alimentaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | | |
| Des chercheurs de l’Harokopio University (Athènes) on pu établir une association forte des apports alimentaires en vitamine D avec la santé cardiovasculaire chez les hommes et la santé métabolique chez les femmes. L’étude ATTICA a suivi 1.514 hommes et 1.528 femmes et en particulier leur régime alimentaire, par questionnaire de fréquence alimentaire. L'apport quotidien en vitamine D a été calculé à l'aide d'une base de données alimentaires standardisée. 2.020 participants ont été suivis durant plus de 10 ans. L’analyse montre que les participants compris dans le plus faible tiers d’apport alimentaire en vitamine D présentent, à 10 ans, un risque d’événements cardiovasculaires de 24 % pour les hommes, et de 14 % pour les femmes ; les participants compris dans le second tiers d’apport alimentaire en vitamine D présentent, à 10 ans, un risque d’événements cardiovasculaires de 17 % pour les hommes, et de 10 % pour les femmes ; les participants compris dans le 3e tiers d’apport alimentaire en vitamine D et donc avec l’apport le plus élevé en vitamine D présentent, à 10 ans, un risque d’événements cardiovasculaires de 12 % pour les hommes, et de 11 % pour les femmes. En conclusion, l'étude souligne qu' il existe une association inverse et dose-dépendante entre les apports alimentaires en vitamine D et la maladie cardiovasculaire. Il faut noter que les résultats de cette étude tranchent avec les associations modestes obtenues dans les essais de supplémentation en vitamine D. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JHND | | | |
| une étude réalisée par des chercheurs anglais et américains des universités de Cambridge et de Californie s'est intéressée particulièrement aux cellules gliales dont on pensait qu’elles fonctionnaient comme du mastic ou de la colle pour les cellules neuronales les plus importantes. Un nombre croissant de recherches démontrent que les cellules gliales font bien plus que contribuer à la structure et à la protection des cellules neuronales. Elles peuvent jouer un rôle important dans le développement de maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer. Dans cette étude, les auteurs se sont concentrés sur un type particulier de cellules gliales : les astrocytes, qui sont en forme d'étoile. La façon dont ces cellules sont structurées n'a jamais été étudiée. Les auteurs ont étudié les cellules cérébrales des souris et des humains, développant une nouvelle méthodologie pour leur permettre de voir les cellules gliales plus en détail. Pour cela, ils ont combiné l'imagerie d'acide nucléique des cellules cérébrales humaines et des souris avec des données génomiques unicellulaires. En combinant ces sources d'information, les auteurs ont pu produire une image 3D détaillée des astrocytes dans le cortex cérébral du cerveau. Cette méthode a permis aux chercheurs de découvrir que, plutôt que d'être uniformes, les formes moléculaires des astrocytes varient en fonction de leur position dans le cerveau. De plus, ils sont séparés en couches distinctes qui sont liées mais différentes des couches de cellules neuronales qui sont déjà bien comprises. “La découverte que les astrocytes sont organisés en couches qui sont similaires mais pas identiques aux couches neuronales redéfinit notre vision de la structure du cerveau des mammifères, reconnaît Omer Bayraktar, qui a participé à l’étude. La structure du cortex cérébral ne peut plus être simplement considérée comme la structure des neurones. Si vous voulez bien comprendre comment fonctionne notre cerveau, vous devez considérer comment les astrocytes sont organisés et quel rôle ils jouent”. Concernant la maladie d’Alzheimer, que des recherches antérieures ont liée aux cellules gliales telles que les astrocytes, cette découverte permet d’imaginer développer de nouvelles interventions thérapeutiques. “Cette étude montre que l'architecture corticale est plus complexe qu'on ne le pensait auparavant", admet David Rowitch, auteur principal de l’étude. "Elle fournit une base pour commencer à comprendre les rôles précis joués par les astrocytes et comment ils sont impliqués dans les maladies neurodéveloppementales et neurodégénératives humaines”. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature Neuroscience | | | |
| L’impulsion par champ magnétique est une méthode peu invasive pour le cerveau, qui consiste à envoyer des ondes de basse intensité afin de stimuler les connexions entre les neurones. C’est cette technique que des scientifiques des universités de Palo Alto et de Stanford (États-Unis) on testé sur 21 patients atteints de dépression sévère et sur qui les médicaments et les séances de thérapie avaient peu d’effet. Approuvé par la Food and Drug Administration aux États-Unis, ce traitement répond au nom de stimulation intermittente par rupture thêta (iTBS). Les patients se sont vu administrer 10 séances quotidiennes d'iTBS (1 800 impulsions par séance, intervalle de 50 minutes entre les séances) pendant 5 jours consécutifs. Au terme de l’expérience, la sévérité de la dépression était considérablement réduite chez la quasi totalité des patients (19 sur 21), indique l'étude parue dans l'American Journal of Psychiatry. Les tests neuropsychologiques n'ont démontré aucun effet secondaire négatif sur le plan cognitif, précise la publication. Une étude parue dans Brain Stimulation en 2017 avait démontré les bienfaits de la stimulation cérébrale profonde chez 8 patients atteints de dépression sévère et résistante. Cette méthode consiste à implanter des électrodes afin de délivrer un courant électrique. Quatre patients ont réussi à franchir le seuil clinique de la dépression, atteignant la rémission. Le tout en évitant les effets secondaires, comme une vision floue ou dédoublée. Ce procédé reste toutefois plus invasif que l'iTBS. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AJP | | | |
| Une équipe de l’Université Stony Brook (New York) a montré, par neuroimagerie, que si les premiers changements neurobiologiques associés au vieillissement peuvent être observés à un âge bien plus jeune que prévu, dès la quarantaine, ce processus, plus précoce qu’on ne le pensait, peut être prévenu ou inversé par des changements de régime alimentaire. L’auteur principal, le Docteur Lilianne R. Mujica-Parodi, professeur à Stony Brook, et son équipe cherchaient au départ à mieux comprendre comment le régime alimentaire influence le vieillissement cérébral. L’équipe s’est concentrée sur la période présymptomatique pendant laquelle la prévention peut être la plus efficace. A l'aide d'ensembles de données de neuroimagerie, les chercheurs montrent comment la communication fonctionnelle entre les différentes régions du cerveau se déstabilise avec l'âge, dès la fin de la quarantaine, et comment cette baisse de communication entraîne un déclin cognitif progressif. Les chercheurs révèlent en effet, par différentes expériences, comment ce biomarqueur du vieillissement cérébral est corrélé à la consommation de différentes sources d’énergie : ainsi une baisse des apports en glucose, une augmentation des cétones, permettent de retrouver la stabilité des réseaux cérébraux. Pour ces différentes expériences, la stabilité du réseau cérébral a été établie comme biomarqueur du vieillissement. Les chercheurs ont utilisé 2 grandes bases de neuroimagerie cérébrale (IRMf) réunissant les données de 1.000 participants âgés de 18 à 88 ans. L’analyse révèle l’apparition des effets du vieillissement cérébral vers 47 ans, la dégénérescence la plus rapide se produisant à 60 ans. Elle constate aussi cette association entre la déstabilisation des réseaux cérébraux et l’altération de la cognition qui se trouve notamment accélérée avec le développement du diabète de type 2, une maladie qui bloque la capacité des neurones à métaboliser efficacement le glucose. Pour identifier le mécanisme comme étant spécifique à la disponibilité de l'énergie, les chercheurs ont ensuite "scanné" par IRMf 42 autres participants adultes de moins de 50 ans. Ils constatent alors directement l'impact du glucose et des cétones sur le cerveau de chaque participant. Avec l’âge, le cerveau commence à perdre sa capacité de métaboliser efficacement le glucose, provoquant une famine lente des neurones et une déstabilisation des réseaux cérébraux. En redonnant au cerveau une source de carburant plus efficace soit en suivant un régime pauvre en glucides soit en prenant une supplémentation en cétones, il est possible d’apporter une nouvelle énergie au cerveau. Même chez les plus jeunes, cette énergie supplémentaire permet de stabiliser les réseaux cérébraux. Les chercheurs ont donc regardé la réponse du cerveau au régime alimentaire : après une semaine à un régime standard (sans restriction) vs faible en glucides. Ils constatent alors que même chez les jeunes adultes, de moins de 50 ans, la cétose alimentaire permet d’augmenter l'activité cérébrale globale et de stabiliser les réseaux fonctionnels. Les cétones fournissent plus d'énergie aux cellules que le glucose, à apport calorique équivalent. Cet avantage avait déjà été démontré pour le cœur, cette étude apporte la première preuve d'effets équivalents dans le cerveau. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS | | | |
| Le cancer du pancréas est l'un des plus agressifs et ses traitements permettent rarement de soigner complètement les malades. Mais une nouvelle piste de traitement est en train de voir le jour. Une équipe de chercheurs américains s'est intéressée à la manière dont les cellules pancréatiques cancéreuses survivent : pour extraire l'énergie pour se multiplier, elles dépendent grandement du pH. Dans les cellules du pancréas, le pH est régulé par des échangeurs sodium-hydrogène (NHE), des protéines de transport qui pompent le sodium dans la cellule et font sortir l'hydrogène. Ils se trouvent dans les membranes de la surface des cellules, mais aussi dans celles de ses composants internes, comme l'appareil de Golgi. Les chercheurs ont identifié l'un de ces échangeurs, le NHE7, comme étant indispensable aux cellules cancéreuses. Ils ont étudié des fragments de tissus cancéreux prélevés dans le pancréas de 41 patients : le NHE7 se trouvait dans toutes les cellules, et son importance était cruciale. En effet, en supprimant son activité, le pH augmente dans l'appareil de Golgi et diminue dans le reste de la cellule. Les cellules cancéreuses n'arrivent plus à supporter un tel stress, ce qui provoque alors leur mort prématurée. Développer des inhibiteurs spécifiques de cet échangeur pourrait donc permettre d'éliminer les cellules cancéreuses du pancréas. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cancer discovery | | | |
| Les produits et les processus naturels sont une source importante de nouvelles pistes thérapeutiques, en particulier dans la lutte contre le cancer et les maladies infectieuses résistantes aux médicaments actuels. Cette équipe de la Medical University of South Carolina (MUSC) a révélé l'activité antiproliférative d'un produit naturel, la manzamine A, un composé extrait d’une éponge marine indo-pacifique. Ces travaux in vitro qui révèlent les effets antiprolifératifs d’une concentration faible et non cytotoxique du composé, inspirent "une idée" : une éponge pour éliminer le cancer. Ces tests cellulaires in vitro ont porté précisément sur des lignées de cellules de cancer du col de l'utérus et démontrent les effets anticancéreux de concentrations jusqu'à 4 μM de manzamine A. Si l’activité antitumorale et antivirale des manzamines, des alcaloïdes isolés à partir de différentes espèces d'éponges marines, a déjà été évoquée, cette étude démontre les effets anti-croissance et de destruction des cellules cancéreuses de la manzamine A, sur 4 lignées cellulaires de cancer du col de l’utérus : ici la molécule réduit les niveaux d'expression d'une protéine délétère connue pour être fortement exprimée dans un c ertain nombre de cancers, en particulier le cancer du col de l'utérus. En revanche, la manzamine A "ne touche" pas aux cellules saines, non cancéreuses. « C’est une nouvelle utilisation très excitante pour une molécule également déjà documentée comme antipaludéenne (chez l’animal) », rappelle l’auteur principal, le Docteur Mark T. Hamann, professeur de pharmacologie à la MUSC : « La plupart de nos antibiotiques, de nos anticancéreux et de nos analgésiques sont issus de substances naturelles ». La même équipe avait déjà identifié lors d’études précédentes d’autres composés prometteurs dérivés des éponges marines, contre le mélanome et les cancers de la prostate et du pancr&e acute;as. Plusieurs brevets ont été déposés sur la manzamine A et, pour cette équipe, la prochaine étape va consister à établir sa pertinence clinique chez l’animal, puis au cours d’essais cliniques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| Des chercheurs du Karolinska Institut et et de l'hôpital St Erik Eye (Suède) ont franchi une étape dans la production de cellules rétiniennes et le traitement de la cécité. Les chercheurs ont en effet découvert un moyen d'affiner la production de cellules rétiniennes à partir de cellules souches embryonnaires pour traiter la cécité chez les personnes âgées. Ils utilisent l'édition de gènes CRISPR / Cas9, afin de modifier les cellules de telle manière à ce qu’elles échappent au rejet du système immunitaire. Des travaux remarquables alors que la prévalence des maladies ophtalmiques conduisant à la cécité explose, avec le vieillissement des populations : la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est aujourd’hui la cause la plus courante de cécité chez les personnes âgées. Cette perte de vision est causée par la mort des photorécepteurs (les bâtonnets et les cônes) induite par la dégénérescence et la mort de l’épithélium pigmentaire rétinien sous-jacent (cellules RPE : retinal pigment epithelial), qui fournissent aux bâtonnets et aux cônes une nourriture vitale. Il existe donc un besoin immense de traitement et une option possible pourrait être la greffe de cellu les « RPE » fraîches formées à partir de cellules souches embryonnaires. En collaboration avec des collègues de l'hôpital St Erik Eye, cette équipe du Karolinska Institutet a pu identifier des marqueurs spécifiques à la surface des cellules RPE qui peuvent être utilisés pour isoler et purifier ces cellules rétiniennes. L’équipe a ensuite développé « un protocole robuste garantissant une bonne différenciation des cellules souches embryonnaires en cellules RPE sans contamination des autres types de cellules », explique l’auteur principal, Fredrik Lanner, chercheur au Département des sciences cliniques au Karolinska : « Nous avons déjà commencé la production de cellules RPE conformément à notre nouveau protocole pour la première étude clinique, qui est prévue pour les années qui viennent ». La seconde étude explique que des chercheurs ont pu développer des cellules souches embryonnaires capables de se cacher et d’échapper au système immunitaire. À l'aide du système d'édition du génome CRISPR / Cas9, les chercheurs ont retiré les molécules "de reconnaissance" du système immunitaire qui se trouvent à la surface des cellules souches. Les cellules souches "nettoyées" de ces molécules ont ensuite été différenciées en cellules RPE. Ces travaux ont montré l’absence de mutation nocive au cours du processus et la capacité de ces cellules à échapper aux cellules T du système immunitaire sans activer d'autres cellules immunitaires. La réponse de rejet est également fortement réduite et retardée après greffe de ces cellules chez un modèle animal. C’est donc une première étape importante vers la création de cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien universelles pour le traitement de la DMLA et d’autres maladies de la rétine. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Alors que l'épidémie de Covid-19 continue à se propager à travers le monde, des chercheurs issus de l'institut Karolinska, à Stockholm (Suède) et de l'université de la Colombie-Britannique, à Vancouver (Canada), pourraient avoir trouvé un médicament permettant d'empêcher l'infection, lors des premiers stades de développement de la maladie. Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont utilisé des échantillons de tissus provenant d'un patient atteint du Covid-19. Objectif : isoler et cultiver SARS-CoV-2, le virus à l'origine de la maladie. Ainsi, ils ont pu montrer comment la pointe de la protéine présente dans le virus se liait au récepteur cellulaire ACE2 (enzyme de conversion de l'angiotensine 2) pour entrer dans les cellules humaines. Il s'agit du même mécanisme utilisé par le premier virus SARS, à l'origine d'une importante épidémie en 2002-2003. En ajoutant une variante génétiquement modifiée de la protéine ACE2, appelée hrsACE2 (pour “human recombinant soluble ACE2”), les scientifiques ont cherché à voir si le virus pouvait être arrêté avant qu'il n'infecte les cellules. Résultat : hrsACE2 réduit l'accroissement viral de SARS-CoV-2 par un facteur allant de 1 000 à 5 000. Un nombre qui varie en fonction de la quantité totale du virus par rapport à celle de hrsACE2. “Nous pensons qu'ajouter cette copie d'enzyme, hrsACE2, attire le virus pour qu'il se fixe lui-même à la copie au lieu des cellules réelles", explique Ali Mirazimi, professeur adjoint au département médecine de laboratoire de l'institut Karolinska. "Cela distrait le virus de son objectif d'infecter les cellules au même degré et devrait mener à une réduction de l'accroissement du virus dans les poumons et les autres organes.” Bien que l'étude ait été limitée aux cultures cellulaires et à la reproduction miniature d'organes, un essai clinique de phase II a été initié. En effet, à partir des résultats des chercheurs, un médicament nommé APN01 est actuellement développé par l'entreprise Apeiron Biologics, à Vienne. Il vient de recevoir les autorisations règlementaires pour le traitement de 200 patients atteints du Covid-19 en Autriche, en Allemagne et au Danemark. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cell | | | |
| Des chercheurs de l’université Northwestern (États-Unis) nous apprennent que les patients souffrant d’une carence en vitamine D ont deux fois plus de risque de développer une forme grave de Covid-19 que les autres. Pour en arriver à cette conclusion, l'équipe a réalisé une analyse statistique de données issues d’hôpitaux et de cliniques de plusieurs pays parmi lesquels la Chine, l’Iran, les États-Unis et la France. Selon eux, les différences entre les taux de la mortalité liée au Covid-19 d’un pays à l’autre ne peuvent s’expliquer par la qualité des systèmes de soin, par la répartition des âges dans la population ou encore par la disponibilité des tests. Ils ont en revanche noté une corrélation significative entre taux de mortalité et carence en vitamine D. Une conclusion que semble déjà confirmer une autre étude, réalisée par des chercheurs de l’université Anglia Ruskin et de l’hôpital Queen Elizabeth au Royaume-Uni. Une étude motivée par des travaux précédents qui signalaient une association entre faibles niveaux de vitamine D et sensibilité aux infections aigües des voies respiratoires. Selon ces chercheurs, Italie et Espagne — dont les habitants, surtout les plus âgés, ont tendance à se cacher du Soleil — présentent des niveaux moyens de vitamine D inférieurs à la plupart des pays de l’Europe du Nord — qui consomment plus d’huile de foie de morue et prennent plus le Soleil. Or les taux de mortalité liés au Covid-19 en Italie et en Espagne sont plus élevés que dans les pays scandinaves. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Medrvix | | ^ Haut | |
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