| | | | NUMERO 1082 | |
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| | | Edition du 18 Décembre 2020 |
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| Edito La nanomédecine tient enfin ses promesses
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Mais pendant presque un demi-siècle, la nanomédecine s’est heurtée à des défis technologiques insurmontables, et il a fallu attendre 2006 pour voir apparaître les premiers nanomédicaments, avec la doxorubicine vectorisée, pour le traitement du cancer du foie. Mais, depuis une quinzaine d’années, cette jeune discipline a fait d’immenses progrès et nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une révolution que nous allons évoquer, au travers de plusieurs avancées scientifiques récentes. Rappelons auparavant que la nanomédecine se décline autour de quatre champs d’application. D’abord améliorer l’efficacité et la sureté des vaccins existants et en développer de nouveaux pour mieux prévenir les nombreuses maladies infectieuses qui menacent la santé humaine. Dans ce domaine, on peut citer le premier vaccin vectorisé contre la toxoplasmose, mis au point il y a quatre ans par Vaxinano. Administré par voie nasale, ce nouveau type de vaccin permet d’éviter les éventuels effets indésirables liés à l’injection par aiguille et à la p résence d’adjuvants. Le deuxième champ d’application concerne la détection plus précoce des pathologies. L’utilisation de nanoparticules d’oxyde de fer permet, par exemple, d’améliorer la sensibilité de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) en se concentrant autour de la tumeur, ce qui améliore sensiblement les outils de détection précoce des cancers. Le troisième champ concerne l’amélioration et l’amplification de l’effet thérapeutique des médicaments, qui permet, grâce à la vectorisation nanoparticulaire, d’augmenter, à quantité égale de principe actif, d’un facteur allant de 10 à 1000, la puissance thérapeutique d’un médicament, tout en diminuant ses effets secondaires ; dans ce domaine, nous verrons que la firme française Nanobiotix réalise des prouesses. Enfin, le dernier champ d’action concerne la reconstruction de tissus endommagés par la maladie ou l’âge. Là encore, la France est en pointe, comme nous le verrons avec les travaux d’une équipe de Strasbourg qui a mis au point un « nanopansement » régénérateur pour reconstruire les articulations lésées. Les Etats-Unis sont également engagés dans cette course scientifique majeure : il y a deux ans, une avancée remarquable a été réalisée par des chercheurs de l’Université d’Arizona en collaboration avec le Centre National de Nanoscience et Technologie de l’Académie des Sciences de Chine. Ces scientifiques ont programmé avec succès des nanorobots pour faire rétrécir les tumeurs en interrompant leur approvisionnement en sang (Voir Nature). Ces chercheurs ont conçu le premier système robotique à ADN autonome, destiné à la lutte contre certains cancers. Les premiers essais réalisés sur des mammifères atteints de cancer du sein, de l’ovaire, du poumon ou de mélanome, ont donné des résultats prometteurs et cette approche pourrait à l’avenir être déclinée pour plusieurs formes de cancers puisque toutes les tumeurs solides ont en commun le fait d'être alimentées par des vaisseaux sanguins. Dans ces expériences, les nanorobots testés et injectés par intraveineuse mesuraient 90 nanomètres. Ils embarquaient de la trombine, l’une des enzymes-clés de la coagulation, afin de bloquer le flux sanguin approvisionnant la tumeur en coagulant le sang qui l’alimente. Mais ces nanorobots embarquent également un oligonucléotide synthétique leur permettant de cibler de manière très précise une protéine appelée nucléoline, présente uniquement à la surface des cellules tumorales. Grâce à cette composition chimique, ces nanorobots se sont montrés capables de délivrer leur charge anticancéreuse (la trombine) directement au cœur des cellules malades. Ces essais ont confirmé que les cellules malignes ainsi visées étaient bien détruites rapidement et que ces nanovecteurs étaient ens uite naturellement éliminés par l’organisme. En France, l'équipe de David Pignol au CEA a réussi en 2018 à produire des magnétosomes-RGD, c'est-à-dire des magnétosomes couplés à des peptides RGD (tripeptide constitué d'arginine, de glycine et d'acide aspartique) par manipulation génétique de bactéries magnétotactiques. Le peptide RGD, à courte séquence d’acides aminés, va cibler une protéine spécifiquement exprimée par les cellules malignes, ce qui guide le ciblage des nanoparticules dans la cellule. Lorsque ces magnétosomes-RGD sont arrivés sur la tumeur, il est alors possible de recourir à la photothérapie-laser pour chauffer et détruire les cellules cancéreuses. Comme l’explique la chercheuse Claire Wilhelm, « Cette association photothérapie-laser et magnétosomes est appelée à devenir un n ouvel outil anticancéreux très efficace, d’autant plus que le fer est mieux supporté que l'or par l'organisme » (Voir Science Direct). Une autre avancée française majeure vient d’être annoncée par la firme Nanobiotix, une société française créée en 2003 par Laurent Lévy, et dont nous avons très vitre pressenti le potentiel dans RT Flash. Celle-ci a mis au point le NBTXR3, dont le nom commercial est Hensify, un traitement à base de nanoparticules amplificatrices de radiothérapie qui sont directement injectées à l'intérieur de la tumeur et activées par la radiothérapie. Elles vont alors libérer une forte dose de radioactivité ciblée et tuer avec beaucoup plus d'efficience plus de cellules cancéreuses. Ce traitement, validé par plusieurs études scientifiques, a déjà montré son efficacité dans plusieurs types de cancers, dont le sarcome des tissus mous. Mais cette fois, Nanobiotix a encore innové en montrant que son traitement peut également amplifier les effets de molécules d’immunothérapies, notamment les inhibiteurs de point de contrôle (appelés anti-PD1), comme l'Opdivo et le Keytruda. Les essais présentés montrent que l’utilisation préalable du NBTXR3 permet au système immunitaire de mieux repérer les tumeurs et de mieux les détruire. En outre, ce traitement combiné agit également de manière remarquable en diminuant la taille des métastases. Concrètement, cette association NBTXR3-immunothérapie a élevé le taux de réponse au traitement de 20 % à 80 % et a permis d’obtenir une régression tumorale chez huit des neufs patients traités et cette nouvelle association innovante nanoparticules-immunothérapie ouvre de grandes perspectives dans le traitement des cancers difficiles, mais également dans la prise en charge des pathologies neurodégénératives, comme Alzheimer et Parkinson. La start-up Superbranche, créée en 2019, et lauréate du concours d’innovation i-Lab, s’est pour sa part spécialisée dans la détection précoce et le traitement des cancers, à l’aide de nanoparticules dites dendronisées. Ce type de nanoparticules est fait d'un noyau magnétique, en oxyde de fer, enrobé d’une couche organique dendritique, en forme de branches. Cette structure externe permet la reconnaissance et l’arrimage aux cellules cancéreuses. Ces dernières peuvent alors être très facilement visualisées par les différents outils d’imagerie médicale, comme l’IRM ou le scanner. A plus long terme, ces nanoparticules dendronisées devraient pouvoir être utilisées pour détruire les tumeurs par hyperthermie magnétique. En septembre 2020, l’équipe de Dalton Tay, à l’Université technologique de Nanyang à Singapour, a présenté des résultats encourageants concernant une nouvelle approche de nanomédecine contre le cancer (Voir Science alert). Ces scientifiques utilisent une nanoparticule appelée Nano-pPAAM ou Nanoscopic phenylalanine Porous Amino Acid Mimic. Elle est introduite dans l’organisme en étant "vectorisée" et par un acide aminé spécifique appelé L-phénylalanine, qui permet à ces nanoparticules de silice de produire de l’oxygène en abondance, une fois arrivées à proximité des cellules malignes. Cette réaction chimique localisée et contrôlée va alors détruire le s cellules cancéreuses, sans porter atteinte aux cellules saines voisines. Les premiers essais sur l’animal ont montré que cette nouvelle approche était très efficace sur les cellules cancéreuses du sein, de la peau et de l’estomac. « Notre approche novatrice consiste à utiliser le nanomatériau comme un médicament plutôt que comme un vecteur de médicament », précise Dalton Tay, chercheur à l’Université technologique de Nanyang à Singapour. Celui-ci pense que cette nouvelle technique pourrait être adaptée aux cellules cancéreuses qui n’ont pas réagi aux traitements classiques comme la chimiothérapie. Autre avantage, l’utilisation directe de ces nanoparticules ne risque pas de provoquer l’apparition de phénomènes de résistance. En mai dernier, des chercheurs du réputé Institut Max-Planck, à Stuttgart, ont présenté un robot microscopique qui ressemble à un leucocyte, un type de globule blanc qui a un rôle-clé dans la défense de l’organisme face à différentes agressions. L’idée est d’utiliser ce nanorobot pour détruire bactéries, virus ou cellules malignes à la demande (Voir Science Robotics).Ce nanorobot est recouvert, d’un côté, d’une fine pellicule de nickel et d’or, et de l’autre, de molécules spécifiques qui peuvent reconnaître et combattre des cellules cancéreuses. Les chercheurs espèrent réussir à faire évoluer ce nanorobot de 8 micromètres de diamètre directement dans les tissu s de l’organisme, comme le fait le leucocyte. Toujours en mai dernier, une autre étude remarquable a été publiée par des chercheurs saoudiens et espagnols qui ont montré qu'il était possible de détruire des tumeurs à l'aide d'un nanofil de fer qui dissémine un médicament anticancer tout en perforant la membrane de leurs cellules (Voir Eurekalert). Autre avancée remarquable, celle réalisée en 2019 par l’équipe de Patrick Couvreur, professeur de pharmacie à l'Université Paris-Saclay, membre de l'Académie des sciences, et pionnier mondialement reconnu de la nanomédecine. Ces chercheurs ont développé un nanomédicament à fort pouvoir antalgique, soixante-dix fois plus petit qu'un globule rouge (Voir Science Advances). «La morphine est très efficace contre la douleur, mais du fait de son action centrale il y a un risque d'addiction. C'est pourquoi nous avons voulu agir en périphérie à la naissance du stimulus douloureux » précise Patrick Couvreur. La grande innovation de ces travaux est d’avoir utilisé un lipide naturel présent dans l'organisme, le squalène, pour envelopper le neuropeptide dans une nanoparticule et le protéger. Autre avantage ce procédé, grâce à la structure moléculaire très dense du squalène, l’association leuenképhaline-squalène va former spontanément des nanoparticules par un processus d'auto-assemblage supramoléculaire. Enfin, cette approche réduit considérablement les risques de toxicité, car les substances utilisées sont présentes naturellement dans l'organisme. Les essais réalisés ont montré que ce médicament nanovectorisé provoquait une suppression de la douleur beaucoup plus prolongé que la morphine, car ce nanomédicament libère progressivement le neuropeptide au niveau de la zone inflammatoire. Mais, comme nous l’avons évoqué plus haut, la nanomédecine n’a pas seulement vocation à mieux détecter et à mieux traiter de nombreuses pathologies graves, voire incurables. Elle ouvre également d’immenses perspectives de progrès dans le domaine de la médecine régénérative. En mai 2019, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Strasbourg au sein de l’Unité 1260 ” Nanomédecine régénérative” ont mis au point un implant qui, appliqué comme un pansement, permet de régénérer les cartilages en cas de lésions importantes des articulations ou d’arthrose débutante (Voir Nature). Avec le vieillissement accéléré de la population, les pathologies touchant les articulations sont devenues un enjeu majeur de santé publique. C’est notamment le cas de l’arthrose, qui se manifeste par une destruction progressive des structures de l’articulation. A l’heure actuelle, plusieurs options thérapeutiques, qu’il s’agisse de prothèses, ou d’injection d’anti-inflammatoires, peuvent être proposées aux malades, mais aucune n’est pleinement satisfaisante, ni dénuée d’effets secondaires, parfois lourds. Face à ce défi médical, une équipe de recherche associant l’Inserm et l’Université de Strasbourg a mis au point, après de nombreuses années de recherche, un biopansement pour le cartilage, qui ne permet pas seulement une réparation, mais bien une régénération du cartilage articulaire. Il s’agit d’implant ostéoarticulaire, conçu pour reconstituer une articulation endommagée et qui peut être utilisé dans deux cas en particulier, d’une part les grandes lésions du cartilage et d’autre part les arthroses débutantes. Ces pansements articulaires sont composés de deux couches successives. La première a une structure en treillis et sert de support ; elle est une membrane composée de nanofibres de polymères et dotée de petites vésicules contenant des facteurs de croissance identiques à ; ceux sécrétés naturellement par nos cellules. La seconde est composée d’une couche d’hydrogel chargée d’acide hyaluronique et de cellules souches provenant de la moelle osseuse du patient lui-même. Ces cellules pluripotentes ont la propriété de pouvoir se différencier en chondrocytes (cellules qui forment le cartilage) et vont permettre la régénération du cartilage de l’articulation. A terme, ces chercheurs sont convaincus qu’il deviendra possible, grâce à des outils de nanorégénération de plus en plus nombreux et diversifiés, de reconstituer complètement, et avec la même capacité fonctionnelle, tissus et organes lésés par l’âge ou la maladie. Citons enfin une dernière avancée réalisée, il y a peu, par une équipe de l’iNRS, au Québec. Ces chercheurs ont conçu des nanoparticules qui sont injectées par intraveineuse et peuvent aller se déposer autour des vaisseaux cérébraux, pour délivrer des médicaments au cerveau (Voir Science Direct). Ces nanovecteurs sont composés d’acide polylactique (PLA), une substance qui présente l’avantage d’être biocompatible et facilement éliminée par l'organisme. Ces nanoparticules sont recouvertes d’une couche de polyéthylène glycol (PEG) qui les rend indétectables par le système immunitaire, ce qui leur permet de rejoindre leur destination-cible, en empruntant la circu lation sanguine. On le voit, toutes ces avancées récentes montrent que nous assistons à une formidable accélération de la nanomédecine, et cela ne fait que commencer. Dans moins de dix ans, au rythme ou progresse la science, cette nanomédecine sera au cœur des traitements de référence dans de multiples pathologies, allant du cancer aux maladies neurologiques et inflammatoires. Mais à plus long terme, cette nanomédecine, qui est train de s’élargir vers le concept bien plus vaste de nanosanté, va aussi devenir la voie royale de la médecine régénératrice, qui demain permettra des prouesses qui relève encore de la science-fiction, comme la reconstruction de tissus et d’organes complets… Nous n’insisterons jamais assez sur ce point, les progrès en nanomédecine doivent s’inscrire dans une stratégie à très long terme, reposant à la fois sur une recherche fondamentale puissante et dégagée des contingences du moment et sur une transdisciplinarité toujours plus grande, incluant notamment la physique, l’optique, la mécanique et les mathématiques. Alors que notre pays et le monde entier sont durement frappés par la pandémie de Covid-19, que nous espérons tous voir enfin maîtrisée l’année prochaine, grâce à l’arrivée de plusieurs vaccins, nous devons enfin considérer que la nanomédecine est appelée à devenir un outil irremplaçable dans la prévention et la lutte contre les nouveaux virus qui émergent et peuvent menacer l’Humanité. Espérons que notre pays, qui a affirmé son excellence dans ce domaine de recherche, si important pour notre avenir, sera capable de poursuivre son effort de recherche, pour rester à la pointe de cette nouvelle grande aventure de la médecine et de la science. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | | Matière | | Matière et Energie | |
| | | | | L'autonomie et la recharge des voitures électriques restent un handicap majeur. Mais en prime la recharge ne fonctionne pas comme le plein d'essence et il faut s'armer de patience – pour peu d'avoir la chance de tomber sur une borne libre, ce qui n'est pas toujours le cas. C'est là qu'une nouvelle technologie développée par des chercheurs néerlandais et allemands pourrait faire l'effet d'une révolution. Ces derniers expliquent être proches d'une mise sur le marché d'une batterie Lithium-Ion particulièrement dense en énergie. Et le plus fort, c'est que pour une fois, le graphène, ce matériau miracle dont on nous promet depuis des années monts et merveilles, n'y est pour rien. Tout réside dans la manière dont les électrodes sont fabriquées. Pour l'heure, il s'agit d'un procédé plutôt complexe et coûteux. Le matériau de l'électrode est transformé en une pâte, appliquée en une couche plus ou moins mince sur l'anode ou la cathode. Puis le solvant nécessaire à l'application du matériau est retiré via un passage dans un four. Le procédé est, en plus d'être lent, très polluant. Et la qualité des électrodes qui en résulte, notamment leur surface de contact avec l'électrolyte, est encore loin d'être optimale. L'astuce des chercheurs de SoLayTec (Pays-Bas), TNO (Pays-Bas) et Fraunhofer (Allemagne) réside dans la mise au point d'un nouveau procédé de déposition. Ces derniers se sont en effet rendu compte que le procédé actuel provoque d'importantes pertes d'efficience. Baptisé SALD, leur procédé permet une application d'une finesse inouïe, pas plus d'un atome d'épaisseur, sur l'anode et la cathode. Or comme le captage des électrons n'a lieu pour l'essentiel qu'à la surface, que le matériau déposé a une surface spécifique nettement accrue, et que, dans l'ensemble, l'électrode est beaucoup plus fine, la technique développée par les chercheurs permet de faire exploser l'autonomie des batteries. Et ce n'est pas tout : les temps de charge aussi devraient beaucoup réduire. Preuve que les chercheurs croient à la commercialisation prochaine de leur invention, ces derniers ont lancé la société SALD à Eindhoven (Pays-Bas). Ils expliquent que leur batterie améliorée peut emmagasiner 3 fois plus d'énergie à volume égal, et se charger 5 fois plus vite – jusqu'à 80 % en seulement 10 minutes ! « Une petite voiture électrique aurait donc une autonomie d’au moins 1 000 km et une grosse limousine pourrait même parcourir 2 000 km sans recharger. Il ne s’agit pas d’établir un record de distance théorique. Mais nous disons que dans le pire des cas, même en adoptant un style de conduite sportif et dynamique et en faisant fonctionner la clim ou le chauffage, vous pourriez encore disposer de 20 à 30 % de charge après 1 000 km » explique Frank Verhage, PDG de SALD. Ce qui fait dire aux chercheurs que leur technologie peut très vite se retrouver sur le marché, c'est qu'il est possible de l'adapter aux techniques de fabrication des batteries actuelles et futures, comme les nouvelles cellules dévoilées par Tesla. Reste que l'on est bien obligé de redescendre sur Terre. Aussi optimistes les chercheurs soient-ils, il leur faudra encore faire la démonstration que leur technologie remplit bien ses promesses. Et qu'il est réellement possible de produire de telles électrodes de façon industrielle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Phonandroid | | ^ Haut | |
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| | Espace | | Espace et Cosmologie | |
| | | | | Des astrophysiciens de l’Université d’État de l’Ohio ont exploré l’histoire thermique de l’Univers, au cours des derniers 10 milliards d’années — pour rappel, l’Univers est âgé d’environ 13,8 milliards d’années. « Nous avons obtenu de nouvelles contraintes sur l’histoire thermique de l’univers », écrivent les scientifiques. Selon leurs travaux, la température moyenne du gaz dans l’Univers a augmenté de plus de 10 fois au cours de cette période. Aujourd’hui, cette température est estimée à environ 2 millions de kelvins (soit un peu moins en degrés Celsius, puisqu’il faut retrancher 273,15 à une température en kelvins pour la convertir en degrés Celsius). Mais pourquoi cette hausse de température ? Pour le comprendre, il faut d’abord rappeler que la mesure des scientifiques s’inscrit dans la continuité des travaux de James Peebles, cosmologue américain et lauréat du prix Nobel de physique en 2019, connu pour sa prédiction de l’existence du fond diffus cosmologique (la plus ancienne lumière encore présente dans l’Univers). Il a aussi travaillé sur les implications de la matière noire dans l’évolution des structures de l’Univers. Comprendre la formation des structures, c’est-à-dire le processus par lequel les structures (les galaxies) que l’on observe dans le ciel actuel ont pu se former à partir d’un état homogène et dense, est une question centrale en cosmologie. Ici, on parle de modèles larges de formation de galaxies (on ne se situe pas à l’échelle des galaxies individuelles). On pense que cette structure à grande échelle s’est formée par un effondrement gravitationnel de la matière noire et du gaz. « Au fur et à mesure que l’Univers évolue, la gravité rassemble la matière noire et le gaz de l’espace dans des galaxies et des amas de galaxies », explique Yi-Kuan Chiang, chercheur associé au CCAPP (Center for Cosmology and Astroparticle Physics) de l’université d’État de l’Ohio, auteur principal de l’étude. La violence de ce déplacement est telle que de plus en plus de gaz est chauffé, décrit-il. En vérifiant la température de l’Univers, les scientifiques peuvent mieux cerner l’évolution de la formation des structures. Avec le temps, l’Univers devient de plus en plus chaud, à cause de l’effondrement gravitationnel de la structure cosmique, résume le communiqué. « L’histoire thermique cosmique […] est dictée par la croissance des structures lorsque les baryons - particules composant la matière ordinaire - sont chauffés par choc dans des halos de matière noire qui s’effondrent », expliquent aussi les auteurs. Il n’est pas impossible que ce chauffage continue à l’avenir. Pour prendre cette mesure, les scientifiques ont établi une comparaison entre la température de gaz éloignés (donc anciens) et de gaz plus proches (donc plus récents) de notre planète. Pour cela, des données issues de deux misions ont été mobilisées : celles de l’observatoire spatial Planck (dont l’objectif est l’étude des variations de température du fond diffus cosmologique) et du Sloan Digital Sky Survey (« Relevé numérique du ciel Sloan », dont l’objectif est d’obtenir une cartographie de 25 % du ciel). En combinant les deux jeux de données, les scientifiques ont évalué les distances du gaz à l’aide de ce qu’on nomme le décalage vers le rouge : cette mesure, très utile en cosmologie, est en lien direct avec l’expansion de l’Univers. À cause de cette expansion de l’Univers, la lumière d’une galaxie lointaine peut apparaître plus rouge. C’est la mesure de ce décalage qui permet de donner une estimation de l’âge d’objets célestes éloignés et anciens, dont la lumière a mis plus de temps pour arriver vers nous. En associant une méthode d’estimation de la température à la lumière, les auteurs ont donc pu mesurer la température moyenne des gaz dans l’Univers, à la fois dans le passé et aujourd’hui. C’est ainsi que les chercheurs ont pu déduire que le chauffage de l’Univers est lié au processus de formation des grandes structures que sont les galaxies. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Numerama | | | |
| | | Lancé à bord d’une fusée chinoise Longue Marche 6 (CZ-6) le 6 novembre dernier depuis Taiyuan (Chine), le nano-satellite Beihangkongshi-1 (12U) du chinois Spacety est équipé d’un moteur ionique à grille NPT30-I2 de la start-up française ThrustMe. Une première mondiale pour un système de propulsion électrique à iode, affirme l’entreprise. Alors que beaucoup d’entreprises développent des systèmes de propulsion électrique ayant recours à du xénon en guise de carburant, ThrustMe a fait le choix de l’iode. « Elle peut être stockée à l’état solide et ne nécessite pas de système de stockage complexe et coûteux à haute pression comme les carburants traditionnels (exemple : le xénon), indique l’entreprise dans un communiqué. Cela signifie également que le système de propulsion peut être livré avec le plein, ce qui simplifie grandement l’intégration et les tests ». ThrustMe affirme également que l’iode est moins chère à produire que le xénon, et donc plus simple à fournir dans de grandes quantités. Le moteur ionique de ThrustMe est bâti sur une architecture dite « à grilles ». Chauffée, l'iode passe de l'état solide dans lequel elle est stockée à l'état gazeux. Le gaz est alors emmené dans une chambre dans laquelle sont accélérés des électrons. Ceux-ci-frappent les atomes d'iode qui perdent un électron et s'ionisent. Des grilles situées en sortie du propulseur créent un champ électrique qui accélère les ions. Ceux-ci sont propulsés en dehors du moteur et créent une poussée. ThrustMe avait déjà équipé le satellite Xiaoxiang 1(08) de Spacety lancé l’année dernière lors d’un vol de démonstration. Mais le propulseur testé n’était pas un moteur ionique. Il s’agissait d’un propulseur à gaz froid I2T5 de ThrustMe. Le principe : un système électrique chauffant sublime l’iode qui est projeté hors d'une tuyère, générant ainsi la poussée qui permet au satellite de manœuvrer. « L’année dernière, nous avons testé des technologies critiques pour le stockage, la distribution et la sublimation de l’iode (…) », précise l’entreprise dans un communiqué. « Cette fois, nous allons tester les pleines capacités de notre système de propulsion électrique NPT30-I2 et réaliser des manœuvres orbitales avancées ». Après ce vol de démonstration, les entreprises entendent poursuivre une collaboration commerciale. Spacety indique avoir « déjà commandé plusieurs » moteurs ioniques NPT30-I2 de ThrustMe pour équiper sa future constellation Synthetic Aperture Radar (SAR) dont le déploiement en orbite devrait démarrer en cette fin année. Grâce à des antennes radar, le but de SAR est de créer des reconstructions en 2D et 3D de paysages ou de villes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Space News | | ^ Haut | |
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| | Vivant | | Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | | | Selon une étude réalisée par des chercheurs de L'Université de Genève, il existe une corrélation entre un déséquilibre spécifique du microbiote intestinal et le développement de la maladie d’Alzheimer, comme le soupçonnait depuis un certain temps la communauté scientifique. Des chercheurs genevois et italiens sont parvenus à confirmer le lien. Ce résultat permet « d’envisager de nouvelles stratégies préventives basées sur la modulation du microbiote des personnes à risques », écrit l’Université de Genève (UNIGE) dans un communiqué diffusé lundi. L’UNIGE avertit toutefois qu’il ne faut pas se réjouir trop vite non plus. La prise d’un cocktail bactérien pour rétablir l’équilibre du microbiote intestinal ou de produits permettant de nourrir les bonnes bactéries ne serait efficace qu’à un stade «très précoce» de la maladie. Or, diagnostiquer tôt les maladies neurodégénératives s’avère toujours aussi difficile pour les médecins. «Il faut développer des protocoles permettant d’identifier les personnes à haut risque pour les traiter bien avant l’apparition des symptômes détectables», souligne l’UNIGE. Les malades qui sont atteints d’Alzheimer ont un microbiote intestinal altéré. Il possède moins de diversité microbienne et une surreprésentation de certaines bactéries, relève l’UNIGE. Par ailleurs, les patients Alzheimer souffrent aussi d’un phénomène inflammatoire du sang. Les chercheurs ont voulu savoir si cette inflammation du sang pouvait constituer un médiateur entre le microbiote et le cerveau. L’étude de 89 personnes âgées de 65 à 85 ans, dont certaines étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres pas, leur a permis de répondre par l’affirmative à cette hypothèse. Les travaux apportent la preuve d’une association entre certaines protéines du microbiote intestinal et l’amylose cérébrale à travers un phénomène inflammatoire sanguin, conclut l’UNIGE. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash UNIGE | | | |
| | | Une recherche française, d’équipes de l’Institut Curie et de l’Université de Versailles, soutient et explique l'utilité clinique du nombre de cellules tumorales circulantes (CTC) pour le traitement et le suivi du cancer du sein métastatique. Cet essai clinique randomisé démontre en effet que le nombre de cellules tumorales circulantes peut permettre de mieux personnaliser le traitement. L'essai ajoute aux promesses de la biopsie liquide, via la technologie d'un de ses pionniers, Menarini Silicon Biosystems, et soutient précisément ici la fiabilité de l'utilisation du nombre de cellules tumorales circulantes (CTC) pour guider le choix thérapeutique de première ligne pour les patients atteints d'un cancer du sein métastatique aux récepteurs œstrogéniques positifs (ER +), HER2-négatif. « L'utilisation du nombre de CTC représente le premier outil de décision objectif et reproductible pour aider les médecins à choisir entre l'hormonothérapie ou la chimiothérapie pour ce groupe particulier de patients », explique en préambule l’auteur principal, le Docteur François-Clément Bidard, professeur d'oncologie médicale à l'Institut Curie et à l'Université de Versailles. « Nos résultats indiquent que le nombre de CTC complète l'opinion du médecin sur le traitement à choisir et devrait être inclus dans l'algorithme de décision ». Le test confirme la fiabilité et l'utilité clinique du test CTC : le système CELLSEARCH® CTC de Menarini Silicon Biosystems était utilisé pour ce test qui consiste à capturer et isoler les cellules tumorales circu lant dans le sang chez les patients. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JAMA | | | |
| | | L'autisme est un trouble précoce du développement du cerveau touchant notamment la formation des connexions neuronales. Caractérisé par des altérations qualitatives des interactions sociales, des problèmes de communication et par des troubles du comportement, le trouble du spectre autistique (TSA) est souvent couplé à des troubles auditifs, qui peuvent exacerber les problèmes des communications et interférer avec les capacités linguistiques. L’évaluation précoce de ces troubles auditifs est donc un facteur déterminant dans la prise en charge de l’autisme. Des chercheurs de l'Université de Miami et de la faculté de médecine de Harvard ont découvert des indicateurs précoces de l'autisme qu’il est possible de dépister grâce à l’étude des réponses au test auditif standard administré aux nouveaux nés à la maternité pour détecter une éventuelle perte auditive. Ces tests fonctionnent en mesurant la réponse auditive du tronc cérébral (ABR), qui évalue la manière dont l'oreille interne et le cerveau d'un bébé réagissent aux sons. « Nous n'en sommes pas encore au point où nous disons aux cliniciens d'utiliser les tests ABR comme un déterminant de l'autisme chez les bébés », nuance Elizabeth Simpson, professeure associée au département de psychologie du College of Arts and Sciences et co-autrice de l’étude. « Mais nous disons que cette étude présente une direction prometteuse dans la façon dont le test ABR peut être utilisé comme une méthode de détection précise de l'autisme à la naissance ». Pour estimer la pertinence du dépistage de l’autisme grâce aux tests ABR, les chercheurs ont analysé près de 140 000 enregistrements auditifs réalisés auprès de nouveaux nés de Floride. Habituellement effectués dans les maternités des hôpitaux, ces tests permettent d'enregistrer sur ordinateur l'activité du nerf auditif des bébés qui sont exposés aux sons transmis par des électrodes placées sur leur cuir chevelu. Le son du test est très léger et peut être effectué pendant le sommeil des bébés. Ils ont ensuite comparé ces données avec les enregistrements du ministère de l'éducation de Floride indiquant que les enfants souffraient de troubles du développement. Ils ont ainsi découvert que les nouveau-nés qui ont été diagnostiqués plus tard comme étant autistes avaient eu des réponses cérébrales plus lentes aux sons pendant leurs tests ABR. « Nous avons trouvé 321 enfants qui avaient passé le test ABR lorsqu'ils étaient nouveau-nés et qui ont ensuite été diagnostiqués autistes à l'âge préscolaire », précise la Professeur Simpson. Désormais, les chercheurs espèrent pouvoir affiner les résultats des tests ABR pour que les médecins puissent les utiliser non seulement pour mieux comprendre l'audition d'un nouveau-né et le risque d'autisme, mais aussi d'autres problèmes de développement potentiels comme les troubles de l’oralité, du langage, ainsi que le syndrome de mort subite du nourrisson. « Nous savons que les troubles du spectre autistique sont liés à la façon dont les enfants traitent les sons, donc même si l'audition de l'enfant est normale, elle peut être traitée différemment, ajoute la Professeur Simpson. Avec une meilleure compréhension de la façon dont le test ABR peut être utilisé pour identifier les bébés à risque, nous pouvons repérer les enfants qui pourraient être à risque ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| | | Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Colorado (Etats-Unis), la maladie d’Alzheimer pourrait être favorisée par un métabolisme excessif du fructose dans le cerveau. Les deux principales sources de sucre simples présents dans notre alimentation sont le glucose et le fructose. Le glucose, sous forme de glucide, se retrouve généralement dans le pain, le riz et les pommes de terre, tandis que le fructose est présent dans les fruits et le miel. Concernant les autres sucres que nous pouvons ajouter, que ce soit le sucre blanc ou les sucres présents dans les produits transformés, ils contiennent également du glucose et du fructose. Selon diverses études, la consommation de sucre représente 15 % des calories ingérées, mais cela peut atteindre 25 % selon les populations à travers le globe. Selon l’hypothèse des chercheurs, la maladie d’Alzheimer est une pathologie moderne de la culture occidentale, qui découlerait d’un trouble du métabolisme chronique du fructose. La maladie d’Alzheimer serait due aux niveaux élevés de fructose dans le cerveau. Cela contribuerait également à expliquer pourquoi la maladie d’Alzheimer serait associée au diabète et à l’obésité. « En substance, nous proposons que la maladie d'Alzheimer est une maladie moderne induite par des changements dans le mode de vie alimentaire dans lesquels le fructose peut perturber le métabolisme cérébral et les fonctions neuronales », indique Richard Johnson, professeur à l’école de médecine de l’Université du Colorado. Pour cette expérience, les chercheurs se sont intéressés au rôle du fructose sur notre organisme. En substance, grâce à l’évolution, le fructose a amplifié la réponse à l’acide urique pendant sa métabolisation. Si d’un côté, cela a permis à nos ancêtres de mieux stocker la graisse, de nos jours, les niveaux de fructose que nous ingérons sont tels que cela devient néfaste pour notre santé. Le fait de métaboliser du fructose dans notre foie libère de l’acide urique. Cet acide urique a des effets délétères pour le corps lorsqu’il est produit en trop grande quantité. De même, la métabolisation du fructose perturbe celle du glucose, qui est une de nos sources d’énergie pour nos muscles et notre cerveau. Le glucose est également le carburant utilisé par nos neurones. Ainsi, si la production d’énergie pour notre corps est entravée, elle entraîne une perte progressive des niveaux d’énergie nécessaires pour que notre cerveau arrive à maintenir nos neurones fonctionnels et viables. « En exposant des preuves cohérentes, nous espérons inspirer les chercheurs à poursuivre l'exploration de la relation entre le fructose dans le cerveau et la maladie d'Alzheimer. De nouveaux traitements visant à inhiber le métabolisme intracérébral du fructose pourraient fournir une nouvelle façon de prévenir et de traiter cette maladie », conclut Richard Johnson. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FOA | | | |
| | | Protéger les neurones du cerveau contre les maladies neurodégénératives comme la maladie de Huntington demeure un objectif difficile à atteindre. Les chercheurs savaient déjà que face à ces maladies, le cerveau mobilise des mécanismes de défense qui permettent aux neurones et aux autres cellules du cerveau de compenser les dommages cellulaires qu’elles provoquent. Ils savaient également que l’efficacité de ces mécanismes dits de « compensation cellulaire » finit par s’épuiser. Ils peuvent en outre s’accompagner d’un effet délétère majeur : la sénescence cellulaire chronique, une forme de vieillissement accéléré des cellules qui favorise leur dysfonctionnement et peut conduire à leur dégénérescence. En revanche, deux questions restaient en suspens : quels sont les mécanismes susceptibles de s’opposer à la sénescence cellulaire chronique dans les maladies neurodégénératives et à quel moment cette sénescence cellulaire peut-elle se mettre en place au cours de la vie des neurones ? Cette nouvelle étude montre que la sénescence cellulaire peut s’installer dès les phases de différenciation neuronale pour s’aggraver ensuite dans les neurones matures. Les chercheurs ont aussi démontré que l’inhibition de gènes notoirement connus pour favoriser la sénescence cellulaire au cours du vieillissement possède des effets protecteurs, comme l’inhibition du gène p16INK4a, par exemple. Naturellement déclenchée par la cellule, elle reste cependant insuffisante pour empêcher la sénescence neuronale face à l’importance du stress cellulaire induit par la maladie de Huntington, d’où le besoin de développer des thérapies qui inhibent les gènes inducteurs de la sénescence cellulaire chronique. Pour parvenir à ces résultats, l’équipe de recherche a utilisé des techniques de génomique permettant d’étudier la reprogrammation des mécanismes de réponse au stress cellulaire. Ils ont ainsi pu l’observer dans un modèle cellulaire du noyau caudé – une structure cérébrale fortement affectée par la maladie de Huntington – pendant la différenciation de cellules souches pluripotentes induites humaines en cellules neurales et en neurones. Cette approche leur a permis de détecter que les principaux facteurs de défense et de réparation cellulaire, comme les protéines FOXO3 et les gènes qu’elles régulent, peuvent s’opposer au risque précoce de sénescence neuronale dans la maladie de Huntington en réduisant les niveaux d’expression des inducteurs de sénescence cellulaire. En révélant la dynamique des effets de sénescence neuronale au cours du temps dans les neurones qui composent le noyau caudé, et en identifiant un nouveau mécanisme de régulation de ces effets, les chercheurs ouvrent une nouvelle piste thérapeutique pour rendre le cerveau biologiquement résilient aux effets précoces de la maladie de Huntington. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| | | Des chercheurs canadiens de l'Université de Toronto ont découvert que l'hyperventilation pouvait augmenter drastiquement la vitesse à laquelle le corps métabolise l'alcool. Avec 41 000 décès par an en France, d'après Santé publique France, l'alcool est la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. Dans le monde, ce sont trois millions de personnes qui meurent chaque année de causes liées à l'alcool et les médecins des urgences disposent de peu d'outils efficaces pour traiter l'intoxication alcoolique aiguë. Ces chercheurs ont mis au point un appareil qui régule les niveaux de dioxyde de carbone et peut éliminer l'alcool beaucoup plus rapidement que les traitements conventionnels. L'appareil a la taille d'une mallette et fournit du dioxyde de carbone aux utilisateurs à partir d'un réservoir, garantissant que les niveaux de CO2 dans le sang restent constants – évitant ainsi les étourdissements et les nausées pendant l'hyperventilation. Le chercheur principal Joseph Fisher, anesthésiste et scientifique principal au Toronto General Hospital Research Institute, a déclaré que les hôpitaux sont souvent impuissants en cas d'intoxication alcoolique. Actuellement, la seule intervention pour débarrasser le corps de l'excès d'éthanol est la dialyse – un processus largement inefficace. « Les patients arrivent inconscients et très intoxiqués à l'alcool, et vous ne pouvez rien faire. Vous devez attendre que leur foie le métabolise », a expliqué Joseph Fisher. En partant de l'hypothèse que les poumons pourraient jouer un rôle essentiel dans l'élimination de l'éthanol, l'équipe a demandé à un groupe de cinq adultes de boire un demi-verre de vodka à deux reprises. Après le premier verre, il a fallu aux participants entre deux et trois heures pour éliminer la moitié de l'éthanol de leur corps, selon les résultats de Breathalyzer. La deuxième fois, on leur a demandé d'hyperventiler. À chaque expiration, dit Fisher, l'alcool qui s'évapore du sang est libéré. Le corps a été capable de métaboliser l'éthanol à un rythme trois fois plus rapide que celui dont est capable le foie. Il est cependant peu probable que le traitement soit utilisé comme remède contre la "gueule de bois", car le processus est bien plus efficace pour les niveaux élevés d'intoxication, expliquent les chercheurs. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CBC | | | |
| | | Des scientifiques américains de l'Université Emory (Atlanta-Georgie) ont répertorié pour la première fois les végétaux qui jouent un rôle dans l'activité antibactérienne, afin que leur travail serve de guide dans la conception de nouveaux antibiotiques, et ainsi combattre les pathogènes devenu résistants. 459 produits naturels ont été inclus dans la recherche, comme le poivrier brésilien ou le châtaignier européen, qui inhibent les bactéries résistantes aux antibiotiques. Plus précisément, les acides triterpénoïdes du poivrier brésilien "désarment" le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, connu sous le nom de SARM, en bloquant sa capacité à produire des toxines. Des végétaux plus communs ont également été analysés, comme les agrumes, les marguerites, les haricots ou la menthe. « L’introduction de produits naturels végétaux dans la filière pharmaceutique est limitée par la complexité du processus de découverte », explique Cassandra Quave, directrice de l’étude. « Il faut d’abord identifier une plante candidate prometteuse, puis examiner les centaines de produits chimiques qui la composent pour identifier le composé actif, et enfin parvenir à isoler suffisamment de ce composé pour faire des expériences sur celui-ci », poursuit la scientifique. Ces dernières années, l’antibiorésistance est devenue un véritable enjeu de santé publique. Elle est corrélée à une sur-utilisation des antibiotiques qui génère, au fil du temps, une augmentation des résistances bactériennes menaçant à terme l’efficacité de ces traitements. En Europe, le Centre européen de contrôle des maladies évalue à 25 000 le nombre de décès par an résultant de la résistance aux antibiotiques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ACS | | | |
| | | Une équipe internationale, dirigée par le Docteur Ludovic Martinet (chercheur Inserm) et le Professeur Hervé Avet-Loiseau du Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT / Inserm, Université Toulouse III – Paul Sabatier, CNRS), vient de publier une étude qui ouvre des perspectives pour améliorer l’efficacité de l’immunothérapie. L’absence d’une molécule chez certains patients atteints de cancer, le CD226, serait l’une des clés de compréhension de la résistance à l’immunothérapie. Même si la plupart des cancers sont difficilement guérissables lorsqu’ils sont diagnostiqués à un stade avancé, une nouvelle stratégie thérapeutique semble pouvoir inverser la tendance ces dernières années : l’immunothérapie. Au lieu de s’attaquer directement aux cellules tumorales, cette approche vise à stimuler les « défenses » des patients, leur système immunitaire, afin de lutter contre les cellules tumorales. L’immunothérapie a pour but de “réveiller” le système immunitaire des malades pour qu’il élimine les cellules cancéreuses. Les lymphocytes tueurs représentent les acteurs du système immunitaire les plus prometteurs contre le cancer. Ces dernières années, les chercheurs ont pu mettre en évidence que de nombreuses molécules augmentent ou freinent les capacités anti-cancéreuses des lymphocytes tueurs. Plusieurs traitements qui augmentent la destruction des cellules cancéreuses par le système immunitaire ont ainsi été générés, dont certains ont déjà prouvé une efficacité importante dans le traitement des cancers. Cette approche se fonde notamment sur l’utilisation d’anticorps monoclonaux appelés immunomodulateurs car ils lèvent les mécanismes d’inhibition du système immunitaire induits par la tumeur. Ces mécanismes sont communs à divers cancers et ces traitements récents ont des indications dans déjà sept types de cancer : poumon, rein, vessie, tête et cou, mélanome, maladie de Hodgkin et maladie de Merkel. Ils sont actuellement évalués dans de nombreux autres cancers. Injectés par voie sanguine, ces médicaments ont une action systémique sur les tumeurs primaires et les métastases. Si ces médicaments sont prometteurs, ils ne sont malheureusement pas efficaces pour tous les patients et il est donc nécessaire d’identifier d’autres mécanismes qui régulent la destruction des cellules cancéreuses par les lymphocytes tueurs. Les recherches en cours cherchent donc à identifier et étendre le nombre de patients répondeurs aux immunothérapies. Grâce à des approches complémentaires, impliquant des échantillons de 177 patients atteints de divers cancers (poumon, sein, ovaire et myélome) et des modèles expérimentaux de tumeurs, l’équipe de recherche du Docteur Ludovic Martinet et du Professeur Hervé Avet-Loiseau a récemment identifié une molécule indispensable pour les fonctions des lymphocytes tueurs : le CD226. Elle permet aux lymphocytes tueurs de reconnaître les cellules cancéreuses, une étape nécessaire à la destruction de ces dernières. Les travaux de cette équipe de recherche ont également mis en évidence que la molécule CD226 était fréquemment absente à la surface des lymphocytes tueurs des patients atteints de cancer. L’absence de la molécule CD226 est un frein qui empêche les lymphocytes tueurs de fonctionner normalement, cette absence étant associée à un mauvais pronostic dans diverses pathologies malignes telles que les mélanomes, les cancers du sein, du poumon ou du foie. En collaboration avec des chercheurs australiens (équipe du Professeur Smyth, QIMR Berghofer) l’équipe toulousaine a pu observer que l’expression de la molécule CD226 était nécessaire pour permettre aux immunothérapies de réactiver les lymphocytes tueurs et le niveau d’expression de la molécule CD226 semble être un indicateur de réponse à ce type de traitement dans le mélanome métastatique. Ces observations paraissent donc démontrer que l’absence de CD226 représente un mécanisme clé de résistance des tumeurs au système immunitaire. Cette molécule conditionne la réponse aux immunothérapies actuelles. À terme, ces découvertes pourraient conduire à la mise au point de nouveaux traitements afin de rendre plus performante l’action des immunothérapies actuelles et de guérir un plus grand nombre de patients atteints de cancer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| | | Les dangers pour le fœtus des médicaments à base de valproate de sodium (dont la Dépakine) sont connus depuis de nombreuses années, mais si les risques de malformations physiques sont relativement bien évalués, c'est moins le cas des troubles du développement (autisme, retard de la marche, problèmes du langage...) qu'ils peuvent aussi entraîner. Une équipe de chercheurs issus notamment de l'Assurance maladie (CNAM) et l'Agence du médicament (ANSM) a analysé les données médicales de plus d'1,7 million d'enfants nés en France entre 2011 et 2014 - la plus grande cohorte étudiée sur ce sujet, et les ont suivis jusqu'en 2016, pour voir s'ils présentaient de tels troubles. 50 enfants, sur les 991 dont la mère avait pris du valproate de sodium pendant la grossesse, se sont vu diagnostiquer des troubles neuro-développementaux, soit une proportion de 5 %, détaille l'article, publié dans la revue Scientific Reports. Or cette proportion n'est que de 0,89 % (15.270 enfants) chez les enfants n'ayant pas été exposés in utero à un médicament antiépileptique. Dans le détail, les enfants exposés au valproate de sodium pendant la grossesse ont 5,1 fois plus de probabilité de présenter un retard mental, 4,7 fois plus de troubles moteurs, de l'apprentissage ou du langage, et 4,6 fois plus de troubles du spectre de l'autisme. La proportion d'enfants touchés reste sous-estimée, notamment parce que « le suivi limité dans l'étude (jusqu'à l'âge de 3,6 ans en moyenne, et jusqu'à 5 ans au maximum) a probablement conduit à identifier uniquement les cas les plus sévères qui donnent lieu à un diagnostic et/ou une prise en charge précoce dès les toutes premières années de la vie, alors que les cas moins sévères ne seront repérables qu'avec une durée de suivi plus longue », explique à l'AFP la coordinatrice de l'étude, Rosemary Dray-Spira. L'article montre par ailleurs qu'il n'y a pas d'augmentation du risque chez les enfants exposés au valproate "uniquement pendant le premier trimestre" de grossesse, alors que « les études disponibles ne permettaient pas d'établir si le risque différait selon la période d'exposition », souligne la chercheuse. Il conclut également que « le risque est plus faible chez les enfants exposés à de plus faibles doses du médicament que chez ceux exposés à des doses plus élevées ». Autre enseignement : « le risque de troubles neuro-développementaux précoces associé aux autres antiépileptiques, notamment la lamotrigine, apparaît beaucoup moins marqué. Cependant, le risque (...) après une exposition in utero à la prégabaline », qui a augmenté de 50 % selon l'étude, « nécessite d'être surveillé et doit faire l'objet d'études complémentaires », souligne l'épidémiologiste. Les conditions de prescription de la Dépakine pour les femmes en âge de procréer ont été progressivement restreintes à partir de 2015 et elle ne doit aujourd'hui être délivrée aux femmes en âge de procréer et aux patientes épileptiques enceintes qu'en l'absence d'alternative thérapeutique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Eurekalert | | | |
| | | Les statines réduisent les niveaux de LDL-cholestérol, ou « mauvais » cholestérol, en inhibant une enzyme appelée HMG-CoA-réductase. Alors que de précédentes études ont déjà apporté des preuves convaincantes des effets bénéfiques des statines contre le risque cardiaque et de cancer, en décryptant précisément les mécanismes en cause, cette nouvelle étude appelle en pratique à réévaluer de toute urgence les bénéfices anticancéreux des statines. On sait néanmoins que les lipides, dont le cholestérol, jouent un rôle dans le développement du cancer, rappelle l'auteur principal Paul Carter, chercheur en cardiologie à l'Université de Cambridge, « cependant aucun essai n'a encore évalué précisément le rôle des statines dans la prévention du cancer. Nous avons donc évalué ces effets à partir de données génétiques ». C’est en effet l’étude des variantes génétiques qui imitent l'effet des statines à l'aide d'une technique connue sous le nom de randomisation mendélienne et à partir de données stockées dans UK Biobank, que les chercheurs ont pu associer une prédisposition génétique à des taux élevés ou faibles de cholestérol à un niveau de risque de cancer. Cette analyse des données génétiques de 367.703 participants dont 75.037 ont reçu un diagnostic de cancer aboutit en effet à des associations de variantes génétiques liées aux lipides avec le risque de cancer global et 22 types de cancer. Cette étude suggère que les statines pourraient permettre de réduire le risque global de cancer : l'inhibition de HMGCR avec des statines peut aider à réduire le risque de cancer par des mécanismes non hypolipidémiants, et cet effet pourrait valoir pour tous les types de cancers, concluent les chercheurs. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash eLife | | | |
| | | Des chercheurs de l’Université de Cambridge ont montré que le gène producteur de la protéine Protrudin peut stimuler la régénération des cellules nerveuses et les empêcher de mourir dans le cas où elles seraient endommagées. Cette découverte ouvre une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement du glaucome, première cause de cécité à travers le monde. La première étape de leur recherche s’est déroulée dans des boîtes de Petri. Les scientifiques ont fait grandir des cellules cérébrales, puis ont dégradé volontairement leurs axones, les fibres nerveuses. Ces dernières ne sont normalement pas capables de se régénérer après une blessure ou dans le cas d’une maladie. Pour cette raison, les pathologies les concernant sont généralement irréversibles. Les chercheurs ont ensuite augmenté la quantité de Protrudin dans les cellules nerveuses. L’expérience confirme leur hypothèse : la capacité des cellules nerveuses à se régénérer a largement augmenté. Dans une seconde expérience, ils ont testé l’effet de la Protrudin après plusieurs semaines : elle a permis aux axones de se régénérer massivement, et les cellules n’étaient pas mortes. Pour l’équipe de recherche, ces résultats montrent que la technique pourrait être utilisée dans le traitement du glaucome. Pour le confirmer, ils ont réalisé une expérience sur des yeux de souris. Ils ont prélevé les rétines et introduit la protéine Protrudin. Normalement, sans rétine, les neurones meurent en quelques jours, or, dans cette expérience, l’ajout de la protéine les a protégés. Les chercheurs souhaiteraient utiliser la thérapie génique pour libérer de la Protrudin dans l’œil. « Il est important de souligner que ces découverts nécessitent des recherches supplémentaires pour savoir si elles peuvent être traduites en traitements efficaces chez l’humain », précise le Docteur Veselina Petrova, qui dirige ces travaux. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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| | Recherche | | Recherche & Innovation, Technologies, Transports | |
| | | | | Les drones restent limités en termes d'autonomie de vol et beaucoup d'entre eux ne peuvent parcourir de très longues distances sans polluer l’atmosphère. Aujourd’hui cependant, des ingénieurs néerlandais présentent le premier pas en avant de grande envergure vers des drones plus autonomes. Pour cela, le Laboratoire de micro-véhicules aériens de l’Université de technologie de Delft, aux Pays-Bas, s’est associé à la Marine royale et la Garde côtière néerlandaises. Ensemble, ils ont mis au point le premier drone en partie alimenté et propulsé par de l’hydrogène. Le drone en question, d’une envergure de trois mètres, pèse seulement 13 kilogrammes. Il s’arme de douze moteurs à hélice, lui permettant de continuer à avancer même si l’un d’eux tombe en panne. Pour sa propulsion, le drone s’équipe d’un réservoir d’hydrogène en carbone composite de 6,8 litres branché directement à une électrode de 800 Watts qui convertit l’énergie émise en électricité mais aussi en oxygène et en vapeur d’eau, seules substances résiduelles du processus. Le tout est combiné à une batterie électrique complémentaire, produisant un peu plus de puissance seulement lors des décollages verticaux. L’engin profite même d’un système qui permet à l’électrode de recharger la batterie, pendant un vol stationnaire. Le prototype a été récemment mis à l’épreuve en pleine mer pour montrer l’efficacité du système. Il a prouvé qu’il était capable de décoller d’un bateau en mouvement, voler au-dessus des flots pendant environ 3 heures et demie, avant de revenir se poser sans accroc à bord. Si la performance est impressionnante en soi, les scientifiques néerlandais se félicitent surtout de la « propreté » de leur drone. « L’un des aspects les plus importants de notre projet est la propulsion aérienne alimentée à l’hydrogène », souligne Henri Werij, directeur de la faculté d’ingénierie aérospatiale de l’Université de Delft, dans un communiqué relayé par SlashGear. « Le monde entier regarde l’hydrogène comme l’un des meilleurs candidats pour un carburant écologique et durable dans le domaine de l’aviation ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Journal du Geek | | ^ Haut | |
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