| | Edito Quel sera l'avion du futur ?
Les dernières prévisions concernant la croissance du transport aérien tablent sur une croissance forte et un doublement des flottes, soit 48 575 avions en 2040. L’IATA (L’association du transport aérien international) estime que le trafic mondial pourrait atteindre 7,2 milliards de passagers à l’horizon 2035, 8 milliards en 2040 et 10 milliards en 2050, contre 4,5 milliards en 2020. En réalité, le trafic aérien mondial pourrait être multiplié par deux en Europe et par trois en Asie-Pacifique. Le résultat de ce rebond du transport aérien (pratiquement revenu à son niveau d'avant la pandémie de Covid-19), est que, sans ruptures technologiques majeures, les émissions de CO2 de ce secteur représenteront au moins 3 % des émissions mondiales dès 2040 et contribueront pour 6 % au réchauffement climatique, si on y ajoute les effets né fastes des traînées de givre derrière les avions, longtemps sous-estimées. Pour éviter cette perspective intenable pour le climat, les 193 États membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) des Nations unies ont définitivement adopté, en octobre 2022, un objectif commun ambitieux, mais nécessaire : la neutralité carbone du transport aérien d'ici à 2050. Selon une étude d’AeroDynamic Advisory, la forte montée en puissance des SAF (carburants d’aviation durables), dont la consommation devrait passer de 2,5 à 400 milliards de litres d'ici 2050, doit contribuer à accélérer cette décarbonation de l'aviation. Mais pour l'instant, les SAF ne représentent que 0,5 % de la production mondiale de carburants aériens. Ces carburants peuvent être produits de différentes façons, par exemple avec du CO2 capté à la sortie des cheminées industrielles, puis recombiné chimiquement avec de l’énergie renouvelable pour reformer du carburant. Bien que ces SAF émettent du CO2, comme celui-ci se serait de toute manière retrouvé dans l’atmosphère, son bilan carbone est pratiquement neutre. En Europe, la nouvelle réglementation adoptée en 2023 prévoit que la part des SAF dans les carburants aériens devra passer de 2 % en 2025 à 6 % en 2030, 20 % en 2035 et 70 % en 2050. Beaucoup d'experts considèrent toutefois que ces carburants durables, aujourd'hui trois fois plus chers que le kérosène, resteront plus onéreux que les carburants classiques dans 25 ans. Il est vrai que ces SAF sont produits en combinant de l'hydrogène décarboné et du CO2 capté dans l'air et que leur fabrication exige de grandes quantités d'électricité : pour la seule UE, l'AAE estime ce besoin à 650 TWh/an, par an, soit l'équivalent de la consommation électrique de l'Allemagne. Notons cependant qu'il y a quelques semaines, des chercheurs du Caltech ont présenté un nouveau procédé photothermocatalytique prometteur qui permet, uniquement à partir de l'énergie solaire, d'obtenir les réactions chimiques complexes d'oligo mérisation nécessaires à la production de carburants aériens (Voir Device). Cette remarquable avancée laisse donc espérer la possibilité, à l'horizon 2035, d'une production de masse de carburants solaires propres. Parallèlement à ce fort développement des SAF, il va falloir agir sur au moins 4 autres leviers pour réduire drastiquement les émissions de CO2 de l'aviation civile : passer à l'hydrogène pour les vols moyen-courrier, développer les avions électriques et hybrides pour les vols de moins de 2000 km, réduire fortement la consommation de tous les avions (en combinant nouveaux matériaux, moteurs plus performants et gestion numérique des vols) et enfin, et ce point me semble capital, proposer des alternatives terrestres attractives et compétitives de transports, comme le Train électromagnétique, capable de voyager à une vitesse moyenne de 700 km/h. S'agissant de l'hydrogène comme carburant, l’entreprise anglo-américaine ZeroAvia devrait commercialiser en 2027 un appareil de 70 places fonctionnant à l’hydrogène. AeroDynamic Advisory pr&ea cute;voit d'ailleurs qu'en 2050, la moitié des vols sur la planète pourraient se faire avec ce carburant. L’hydrogène deviendrait, dans ce scenario, le principal carburant pour les avions comptant jusqu’à 250 places et dotés d’une portée allant jusqu’à 3 700 km. En février dernier, après avoir repoussé à 2040 son objectif visant à mettre sur le marché un avion propulsé uniquement grâce à de l'hydrogène liquide, Airbus a révélé de nouvelles modifications sur son futur avion à hydrogène. Initialement prévu avec six moteurs, il n'y en aura finalement que quatre, mais chacun d'entre eux aura une puissance de deux mégawatts, contre 1,2 auparavant. Cet avion à hydrogène aura deux piles à combustible qui seront refroidies dans un réservoir unique d'hydrogène liquide m aintenu à -253°C. Le premier test de cet avion est prévu en 2027 à Munich. En novembre dernier, Safran Aero Boosters a dévoilé le prototype d’un compresseur inédit, développé avec GE Aerospace, dans le cadre du démonstrateur technologique Rise (Innovation Révolutionnaire pour des Moteurs Durables). A terme, il s'agit de proposer aux deux grands avionneurs, Airbus et Boeing, un moteur complètement repensé, qui consommera 20 % de carburant en moins, par rapport aux meilleurs moteurs actuels, grâce à plusieurs innovations, telles que l'emploi de pièces en matériaux composites à la place d’alliage de titane. Safran mise également sur son concept de moteur "open fan", c’est-à-dire sans carénage autour de l’hélice, ce qui permet de gagner ainsi en puissance, sans alourdir le moteur. En mars dernier, à l'occasion du Sommet aéronautique de Toulouse, Airbus a présenté ses dernières innovations. L’un des projets les plus intéressants présentés au cours de cet événement a été un nouveau concept pour une nouvelle génération d’avions de ligne à fuselage étroit. Cet avion de ligne futuriste pourrait consommer jusqu'à 30 % de carburant en moins par rapport aux avions de ligne actuellement en service. Cet appareil, qui pourrait être mis en service en 2030, pourra en outre voler en utilisant du carburant SAF. Cet avion sera aussi équipé d'ailes repliables révolutionnaires, conçues pour se rapprocher des ailes d’un oiseau. Ce prototype d'aile pourrait à terme équiper toute la gamme de l'avionneur. Ces ailes seront capables d'adapter leur forme, leur envergure et leur surface de maniè ;re à être les plus efficientes possibles dans chaque phase de vol. Initialement, Airbus avait testé ce type d'aile en 2019, sur un modèle réduit d'A321, baptisé AlbatrosOne. On le sait, cet oiseau est capable d'effectuer d'incroyables vols planés sans effort, notamment en utilisant judicieusement ses tendons qui lui permettent de bloquer son ossature et laisser ses ailes déployées. Cet oiseau peut également reprendre à tout moment ses battements d'ailes, en fonction de ses contraintes de vol. A l'occasion des vols d'essais, les ingénieurs d'Airbus ont pu vérifier que les phases de flexion libre des extrémités des ailes permettaient de réduire sensiblement la charge sur l'ensemble de l'aile. Par ailleurs, ces longues ailes, avec leur structure, peuvent être plus légères, ce qui permet d'économiser de l'énergie et donc du carburant. Il y a quelques semaines, la start-up américaine JetZero a annoncé un partenariat stratégique avec United Airlines, qui pourrait aboutir à la commande de plusieurs centaines d’avions. United Airlines a investi dans cette start-up californienne qui développe des "ailes volantes", un concept radicalement différent des avions traditionnels. JetZero prévoit un premier vol de démonstration en 2027 et United Airlines pourrait commander jusqu’à 200 appareils (100 fermes et 100 en option). Cette firme américaine s'est entourée de partenaires de premier choix, Pratt&Whitney pour le moteur PW2040 et Thales pour les commandes de vol. Le modèle Z4 développé par JetZero est un appareil à fuselage intégré ("blended wing body" – BWB), où le fuselage et les ailes forment un ensemble homogène. Ce concept d'aile volante a déjà fait ses preuves dans l’aviation militaire et a été utilisé pour concevoir le drone nEUROn de Dassault Aviation. Cet appareil, soutenu par la NASA et l’US Air Force devrait permettre une réduction de l’ordre de 50 % de la consommation, par passager et par mile nautique, comparé à un avion classique équivalent. Il devrait transporter 250 passagers dans sa version civile, D’autres versions sont prévues pour le transport de fret notamment. Airbus travaille également sur ce concept prometteur et futuriste d'aile volante qui promet des avions à la fois bien plus économes en carburant, mais également plus spacieux et plus confortables pour les passagers. L'aviation civile, tout en faisant feu de tous bois pour trouver des solutions technologiques innovantes visant à accélérer sa décarbonatation et réduire drastiquement son empreinte climatique, pourrait également, 22 ans après l'arrêt du Concorde, renouer avec les vols supersoniques dans un avenir proche. Le 28 janvier dernier, l'entreprise américaine Boom a réalisé avec succès le premier vol supersonique de son avion démonstrateur XB-1 au Mojave Air & Space Port en Californie. Le XB-1 s'est hissé à 35.290 pieds d'altitude et a atteint Mach 1,122 (soit 1.385,4 Km/h), franchissant donc le mur du son pour la première fois. Le XB-1 est un démonstrateur dont l'étape suivante devrait être l'avion de ligne baptisé Overture. Basée à Denver, dans le Colorado, Boom développe depuis 10 ans cet appareil. Après une levé ;e de fonds remarquée de 100 millions de dollars en 2019, cette firme a reçu 130 précommandes de la part de compagnies américaines et japonaises. Extérieurement, cet avion supersonique quadriréacteur s'inspire du Concorde, avec un fuselage étroit, des ailes delta et un nez pointu. Mais cet avion bénéficie de technologies bien plus avancées, notamment pour les matériaux composites et la gestion numérique de vol. Prévu pour embarquer 70 passagers, cet avion volera à 1.7 Mach (contre 2.2 pour le Concorde). L'Overture vise ainsi des trajets comme New York-Rome en moins de 5 heures (au lieu de 8), Tokyo-San Francisco en un peu plus de 8 heures (au lieu de plus de 12 heures) ou encore Londres-Philadelphie en moins de 5 heures (au lieu de 9 heures). La Chine compte bien, elle aussi, être présente sur ce marché du vol supersonique et, comme l’américain Boom Supersonic, la société chinoise Lingkong Tianxing Technology travaille également sur la conception d'un avion supersonique. Récemment, elle a testé avec succès son statoréacteur à détonation JinDou400. Elle vient également de présenter un prototype de drone supersonique de 7 mètres de long, une tonne et demie, et équipé de deux réacteurs à détonation, portant le nom de Cuantianhou ; il est capable, selon ses concepteurs, de voler deux fois plus rapidement que le Concorde, soit à Mach 4,2 à une altitude de 20 kilomètres. Lingkong Tianxing Technology prévoit de faire voler cet avion sans pilote pour la première fois l’année prochaine (Voir SCMP). LTT ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et veut développer d'ici 2030 un avion de ligne supersonique appelé Da Sheng. Celui-ci devrait prendre son envol d’ici à 2030. La société chinoise Space Transportation a effectué pour sa part, fin 2024, un vol d’essai d’un prototype d’avion de transport, le Yunxing, capable de voyager à Mach 4 – deux fois la vitesse d’un Concorde - de quoi rallier Pékin à New York en deux heures environ. Innovation majeure, le Yunxing devrait pouvoir décoller et atterrir verticalement et serait conçu pour voler à une altitude-record de 20 000 mètres. Lors des tests récents, le prototype a démontré la robustesse de sa structure tout composite. En matière d'avion électrique et hybride, les avancées se succèdent également. La start-up suédoise Heart Aerospace devrait faire décoller en 2028 son appareil de 30 passagers propulsé par quatre moteurs électriques et doté d'une autonomie de 400 km grâce à son nouveau moteur hybride. Un premier vol expérimental de cet aéronef baptisé ES-30 est prévu dans quelques mois, à partir de l’aéroport international de Plattsburgh. Avec une envergure de 32 mètres, cet aéronef aura dans un premier temps une autonomie de 200 kilomètres, propulsé par quatre moteurs alimentés par des batteries rechargeables en 30 minutes. Cet avion qui sera d'abord électrique, puis décliné dans une version hybride, est conçu pour les vols régionaux court-courriers. Comme le souligne Anders Forslund, PDG de l’ ;entreprise : « Les avions commerciaux électriques ont le potentiel de réduire les coûts d’exploitation des compagnies aériennes américaines, créant ainsi une formidable opportunité pour rétablir des lignes aériennes régionales qui stimulent les économies locales, le tourisme et améliorent l’accès aux centres urbains ». Je vous invite à retenir qu'en février dernier, ENGINeUS 100, le nouveau moteur électrique de 175 chevaux de Safran, issu de 9 années de recherche, a été homologué par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Pour que ce moteur soit le plus compact possible, les ingénieurs ont intégré l'électronique à la mécanique, tout en refroidissant ce moteur uniquement à l'air. Ce moteur va notamment permettre de lancer la production en série de l'Intégral-E d’Aura Aero, et devait également équiper l'ERA (Electrical Regional Aircraft), un avion régional électrique hybride de dix-neuf places. Il faut enfin évoquer le beau et audacieux projet d’avion électrique amphibie, porté par la start-up stéphanoise Eenuee. Cet hydravion amphibie, entièrement électrique, utilisera la technologie des hydrofoils qui permet d’améliorer sa fiabilité et sa sécurité, grâce à la réduction des frottements, puisque cet avion peut décoller et d'amerrir même en cas de vagues, contrairement à un hydravion à flotteurs traditionnel. Cet appareil très innovant, qui peut se poser ou décoller sur seulement 600 mètres, pourra servir à l'acheminement de marchandises vers des régions difficiles d'accès. Cet hydravion amphibie pourra transporter sur 500 km 19 passagers ou embarquer deux tonnes de fret. Autre avantage décisif, il consommera, grâce à sa forme en aile volante, un dixième de l'énergie n&e acute;cessaire aux avions existants de capacité comparable. « Notre avion émet moins de CO2 par passager qu'une voiture électrique », aime à souligner Benjamin Persiani, CEO d'Eenuee. On le voit, en attendant que des technologies de rupture permettent de faire voler, sans aucune émission de CO2, des avions gros porteurs sur de très longues distances, le secteur du transport aérien peut exploiter jusqu'en 2040 de grandes marges de progression vers la neutralité carbone, en combinant de manière ingénieuse plusieurs avancées techniques. Reste qu'il n'est pas certain que tous ces progrès permettent de réduire suffisamment rapidement les émissions de CO2 de l'aviation civile et que l’objectif affiché de neutralité-carbone en 2050 sera difficile à atteindre, surtout dans un scenario de forte progression des déplacements aériens. Dans cette perspective, je crois que nous devons élargir notre réflexion et considérer qu’une partie significative de la demande de déplacement aériens pourrait être, à terme, d&e acute;placée vers de nouveaux systèmes révolutionnaires ultrarapides de transports terrestres à très faible empreinte carbone et climatique, comme le train électromagnétique (MAGLEV), que le Japon et la Chine expérimentent avec succès et que l'Europe doit absolument développer. En combinant de manière intelligente, souple et synergique les avions de nouvelle génération que j'ai évoqués et ces trains magnétiques capables de se déplacer à plus de 700 km/h, nous pourrions à la fois répondre aux demandes légitimes de transports sûrs et rapides de nos concitoyens et satisfaire aux exigences de lutte contre le changement climatique dont ne pouvons pas nous affranchir... René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Dans les cellules vivantes, il existe des moteurs biologiques, véritables machines moléculaires, qui participent à l’organisation de réseaux polymères complexes. Les scientifiques ont réussi à mimer ce phénomène à l’aide de simples moteurs rotatifs moléculaires artificiels capables de se regrouper à l’interface air-eau. Une fois comprimés, ces moteurs forment un film moléculaire non structuré. Et c’est sous l’effet de la lumière que la magie opère : les moteurs se mettent en mouvement et déclenchent une organisation spontanée de la matière. Ce changement s’explique par un processus actif de polymérisation supramoléculaire : les moteurs, en tournant, sortent le matériau d’un état désordonné, dit « piégé cinétiquement », pour l’amener vers une organisation hautement structurée. « C’est un peu comme si un moteur de voiture, via sa rotation, entraînait toute une chaîne de transformations moléculaires », explique Nicolas Giuseppone. Résultat : des fibres longues et parfaitement organisées à l’échelle du nanomètre se forment spontanément, alors qu’aucune propriété particulière n’était observable au départ. Autre atout de ces systèmes : leur capacité d’auto-réparation. Si le matériau est endommagé, il redevient amorphe. Mais sous l’effet d’une nouvelle impulsion lumineuse, il peut se réorganiser à l’identique, comme s’il “se souvenait” de sa forme. Les chercheurs ont utilisé la microscopie à force atomique, un outil capable de lire les surfaces au nanomètre près, comme une tête de lecture sur un vinyle. Cette technique a permis de visualiser en direct les différentes étapes du processus : du matériau amorphe aux premières fibrilles jusqu’à la formation finale de motifs parfaitement organisés. L’observation de ce comportement ouvre des pistes enthousiasmantes : créer des matériaux conducteurs à base de fibres organisées pour la construction de nanocircuits électroniques, concevoir des surfaces dynamiques nanostructurées, pilotées par la lumière, ou encore modifier à volonté les propriétés mécaniques des matériaux (souplesse, dureté…) en jouant sur leur organisation moléculaire. Avec la perspective d’une matière active capable de s’auto-organiser, de s’auto-réparer mais aussi d’évoluer, en réponse à une modification de son environnement, cette découverte amorce une révolution dans la conception de matériaux motorisés innovants. CNRS : https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2025-05/CP_NGiuseppone_Nature... | | | |
| C'est une avancée majeure pour l'exploration des mondes glacés. Loin des laboratoires, sur les étendues gelées du glacier Matanuska, en Alaska, un prototype de robot autonome vient de démontrer sa capacité à forer, excaver et collecter des échantillons dans la glace, avec une supervision humaine minimale. Une prouesse technologique essentielle dans l'optique de l'exploration d'Europe, un fascinant satellite de Jupiter qui posséderait un océan liquide salé sous sa croûte gelée. Sur cette lune lointaine qui fait désormais figure de cible privilégiée pour la recherche de vie dans le système solaire, impossible de piloter un robot comme on le fait sur Mars. La distance colossale entre Jupiter et la Terre impose des délais de communication considérables, avec des périodes de silence radio pouvant dépasser 42 heures. Une contrainte qui change radicalement la donne par rapport aux missions d'exploration actuelles, où les équipes au sol disposent de fréquentes fenêtres de communication pour diagnostiquer les problèmes et ajuster les opérations. Sur Europe, le futur atterrisseur devra prendre ses propres décisions, gérer ses ressources limitées (les panneaux solaires étant inefficaces si loin du Soleil), adapter son plan de mission et réagir seul aux imprévus techniques ou scientifiques. C'est précisément cette autonomie poussée, bien au-delà des approches traditionnelles, qu'ont validée les tests de ce prototype dans des conditions simulant l'environnement hostile et incertain d'Europe. Pour y parvenir, les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) ont développé un système doté de trois niveaux d'intelligence. Le premier pilote les opérations robotiques et la collecte d'échantillons. Le deuxième évalue l'intérêt scientifique des zones explorées. Le troisième, véritable chef d'orchestre, adapte en temps réel la stratégie globale de l a mission en fonction des ressources disponibles et des découvertes. Cette intelligence embarquée s'appuie sur l'héritage de missions pionnières comme Earth Observing One, qui surveillait notre planète de 2003 à 2017, ou encore les systèmes AEGIS équipant les rovers martiens. Mais elle va beaucoup plus loin : le robot anticipe les problèmes, évalue en temps réel l'intérêt scientifique de ses découvertes et adapte sa stratégie d'exploration en fonction de ses ressources. Opérer dans la glace d'Europe exige aussi des capacités mécaniques exceptionnelles. Les ingénieurs ont donc d'abord testé un bras robotique baptisé "Luigi", inspiré de ceux utilisés sur Mars. Puis son successeur, le "RiNG" (ReconfIgurable Next Generation), qui marque une véritable rupture technologique. Plus agile avec ses sept articulations et sa portée de 2,1 mètres, il peut exercer une force de 500 Newtons po ur s'attaquer aux surfaces les plus résistantes. Son système de contrôle et son câblage, entièrement internalisés, le protègent des conditions extrêmes qu'il devra affronter. Pour forer et prélever des échantillons dans la glace de cette lune, le robot dispose d'outils spécialement conçus. Le plus sophistiqué, baptisé ICEPIC (Ice Collection and Excavation Primary Integrated Cutter), combine deux fonctions : il peut forer la glace avec un embout sphérique qui découpe le matériau, puis passer en mode collecte, les échantillons étant récupérés dans un compartiment interne et maintenus en place par la rotation de l'outil, comme dans une centrifugeuse. Pour compléter ce dispositif, une pelle équipée d'une lame frontale permet de gratter les surfaces et de déplacer les matériaux plus meubles, avec un volume de collecte de 560 millilitres. Avant d'affronter les conditions extrêmes du glacier Matanuska, le système a suivi un parcours d'entraînement rigoureux. Dans les laboratoires du JPL, une enceinte spéciale, baptisée TACTS, reproduit un environnement glacé maintenu à - 20°C grâce à l'azote liquide. Les ingénieurs y ont testé différents types de glace et de matériaux, du plus friable au plus compact. Le système a ensuite été mis à l'épreuve dans le Mars Yard, ce terrain qui simule la surface martienne, avant d'être confronté aux conditions véritables en Alaska. Une fois sur le glacier, le prototype a dépassé toutes les attentes. En trois semaines, le système a enchaîné 58 essais, dont une excavation particulièrement impressionnante atteignant 27 centimètres de profondeur. Au cours de cette seule opération, le robot a dû gérer de manière autonome 12 complications techniques. Quand le moteur de forage forçait trop, il réduisait automatiquement la pression exercée – une adaptation qui a permis de réduire de 70 % les incidents techniques. Si la progression devenait trop lente à cause de l'accumulation de débris glacés autour de l'outil, il interrompait brièvement son travail pour « nettoyer » la foreuse avant de reprendre. Ces tests réussis marquent une étape cruciale vers l'exploration d'Europe, même si de nombreux défis restent à relever. En effet, sur cette lune glacée, le robot devra opérer dans des conditions encore bien plus extrêmes que celles du glacier Matanuska : une température de – 160°C, un rayonnement intense de particules chargées émises par Jupiter, et une surface dont la nature exacte reste largement méconnue. Le Point du 21.05.2025 : https://www.lepoint.fr/astronomie/un-robot-autonome-pour-defier-les-glaces-d-une... | | ^ Haut | |
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| | | Face à la crise climatique et à la hausse des prix de l'énergie, chercheurs et ingénieurs redoublent d'inventivité pour trouver des solutions plus propres, plus simples et moins coûteuses. Au pays des kangourous, une équipe de l'Université d'Australie-Méridionale (UniSA) a mis au point une innovation étonnante à l'aide de miroirs en plastique, initialement conçus pour des rétroviseurs de voiture, qui pourraient réduire de près de 40 % le coût de l'énergie solaire thermique, annonce le site New Atlas. Contrairement aux panneaux solaires classiques qui produisent de l'électricité à partir de la lumière du soleil, l'énergie solaire thermique transforme directement la chaleur de l'astre en énergie. Cette chaleur est ensuite utilisée pour alimenter des processus agricoles et industriels très gourmands. Elle peut notamment aider à sécher des céréales, stériliser des sols, désaliniser de l'eau ou encore fabriquer du papier. Le système repose sur des miroirs incassables et 50 % plus légers que leurs homologues en verre, qui concentrent les rayons du soleil vers un point central. Le plastique utilisé pour les créer est un matériau courant, mais c'est son revêtement spécial en aluminium et silice qui lui donne un pouvoir réfléchissant comparable à celui d'un miroir classique. Deux prototypes vont être testés dans un vignoble expérimental de l'université Charles Sturt en Australie, chacun composé de 16 panneaux miroirs. L'objectif est de démontrer qu'il est possible de produire une chaleur intense avec une technologie bon marché et durable. Cette idée arrive à point nommé alors que, partout dans le monde, les industries cherchent à se libérer des énergies fossiles. « Les prix des combustibles fossiles atteignent des sommets et les industries sont de plus en plus pressées de décarboniser leurs activités. Cette solution de concentration solaire thermique (CST) est parfaitement adaptée au climat chaud et sec de l'Australie et offre une voie viable vers la production de chaleur industrielle sans émissions », résume Colin Hall, professeur à l'UniSA et inventeur de la technologie de revêtement des miroirs en plastique. En Chine, un projet similaire basé sur des tours solaires a récemment amélioré son rendement de 24%. « La chaleur industrielle représente 25 % de la consommation mondiale d'énergie et 20 % des émissions de CO2. Réduire ces ch iffres passe nécessairement par des alternatives comme la nôtre », rappelle la cheffe de projet à l'UniSA, Marta Llusca Jane. GEO du 20.05.2025 : https://www.geo.fr/sciences/comment-ces-miroirs-en-plastique-pourraient-revoluti... | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Une étude austro-espagnole s'est intéressée au lien entre l'évolution de la santé mentale chez les jeunes et le déploiement de la fibre optique dans le pays. Dans l’étude, la chercheuse Esther Arenas Arroyo compare, pour chaque année, les régions où la fibre est déjà déployée à celles où ce n’est pas le cas. Pour mener cette étude, l'autrice a croisé les données entre l'évolution du déploiement de la fibre et les données hospitalières, notamment concernant les tentatives de suicides chez les jeunes, mais aussi les dépressions. Tout en faisant une distinction entre les filles et les garçons. L'étude montre tout d'abord que le déploiement de la fibre optique en Espagne a augmenté le temps passé devant un écran, réduit le sommeil, les études et les interactions sociales, et encouragé la gestion de la détresse émotionnelle en ligne. Mais surtout, l'étude montre que les jeunes filles sont particulièrement exposées à une dégradation de leur santé mentale. Le déploiement de la fibre a entraîné une diminution du sommeil de 10,7 % chez les filles, une baisse du temps consacré aux devoirs de 15,6 % ou encore une baisse du temps passé à se sociabiliser de 22,7 %. Au final, l'étude note une augmentation de 13,48 % des cas d’automutilation et tentatives de suicide chez les filles de 15 à 19 ans, et une hausse de 4,24 % des cas de troubles mentaux et comportementaux dans cette même tranche d'âge, comme l'illustre parfaitement ce graphique issu de l'étude. Chez les garçons, aucun effet significatif n'a été remarqué. Les filles sont bien plus vulnérables aux effets psychologiques négatifs liés au déploiement de la fibre, note l'étude, évoquant par exemple les comparaisons sociales, l'image de soi ou encore l'isolement. L'étude conclut à un lien de causalité entre l'accès à la fibre et l'augmentation des problèmes de santé mentale chez les adolescents, en particulier les filles. « L'adolescence étant une étape cruciale pour le développement social et émotionnel, et les difficultés de santé mentale rencontrées durant cette période pouvant avoir des conséquences à long terme sur les résultats scolaires et professionnels, il est crucial d'approfondir l'étude du lien entre les médias sociaux et le bien-être des adolescents » souligne l'autrice de l'étude, qui en appelle à des interventions politiques visant à atténuer les effets négatifs potentiels de l'exposition numérique sur la santé mentale des adolescents. Ces recherches confirment une autre étude américaine publi ée en février dernier dans une revue de l'Académie nationale des sciences américaine. Elle montrait qu’il suffirait de couper l'accès à Internet sur son téléphone pendant quelques jours pour observer des effets positifs sur la santé mentale et cognitive. Science Direct :https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167629625000499?via%3Dihub#s... | | | |
| Nous cherchons tous à ralentir le vieillissement de notre corps. Pour y parvenir, la recette semble évidente : une alimentation équilibrée, de l’exercice régulier et une bonne gestion du stress. Ces facteurs influencent directement notre santé et le fonctionnement de nos organes. Manger sainement permet d’apporter aux cellules les nutriments essentiels à leur renouvellement et à leur protection contre les radicaux libres. L’activité physique, quant à elle, favorise une meilleure circulation sanguine et contribue à diminuer le vieillissement prématuré des tissus. Les experts recommandent d’adopter un mode de vie sain pour préserver son organisme. Limiter les toxines, pratiquer une activité physique et favoriser un sommeil réparateur sont autant de clés pour vieillir dans les meilleures conditions. De plus, la réduction du stress, par des techniques comme la méditation ou la respiration profonde, peut aussi ralentir le vieillissement et solidifier nos organes. Mais ce que l’on sait moins, c’est que notre groupe sanguin pourrait également jouer un rôle déterminant. En 2004, une étude s’est penchée sur le lien entre les groupes sanguins et l’espérance de vie. En comparant les données de 269 centenaires à Tokyo, les scientifiques ont constaté une présence plus importante de personnes du groupe sanguin B parmi eux. Cette observation laissait entendre que ce groupe pouvait être associé à une longévité exceptionnelle. Vingt ans plus tard, une nouvelle recherche menée en 2024 sur plus de 5 000 volontaires a eu le même résultat que la précédente. En effet, sur un échantillon bien plus large, les professionnels ont analysé l’âge biologique de 11 organes en étudiant plus de 4 000 protéines dans la circulation sanguine. Ils ont ainsi découvert que 20 % des participants subissaient un vieillissement accéléré d’au moins un organe. Mais une exception notable est apparue : les personnes du groupe sanguin B étaient épargnées par ce phénomène. Ces résultats ont mis en lumière un possible avantage biologique, offrant aux porteurs du groupe B une meilleure résistance au vieillissement. Selon les chercheurs, le secret du groupe B pourrait résider dans sa capacité de régénération cellulaire et sa gestion du stress métabolique. Effectivement, ce groupe possède l’antigène B sur les globules rouges et produit des anticorps contre l’antigène A. Cela lui conférerait une meilleure résistance aux facteurs responsables de la détérioration prématurée des organes. Ces caractéristiques biologiques joueraient un rôle protecteur. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives en médecine, notamment pour mieux comprendre les mécanismes du vieillissement. Cependant, cela ne signifie pas que les personnes des autres groupes sanguins sont condamnées à vieillir plus vite. D’ailleurs, le groupe sanguin B est minoritaire : seulement 7 % de la population française en fait partie. Les chercheurs rappellent que la santé repose sur un ensemble complexe entre génétique, mode de vie et soins adaptés. Une alimentation saine et une hygiène de vie appropriée restent donc essentielles, quel que soit votre groupe sanguin. En définitive, si votre groupe sanguin peut jouer un rôle, il ne remplace pas une vie saine et équilibrée. MSN : https://www.msn.com/fr-fr/sante/other/les-personnes-avec-ce-groupe-sanguin-vieil... | | | |
| Les cancers du sang touchent chaque année environ 10 000 personnes en France. Si des traitements existent – la chimiothérapie, la greffe de cellule souches, l'immunothérapie et la radiothérapie – la découverte de nouvelles méthodes thérapeutiques reste un enjeu de taille pour améliorer la survie des patients. Un nouveau traitement pourrait changer la donne. Il vient d'obtenir le feu vert de l'Agence européenne du médicament (EMA). Appelé Aucatzyl, il est à destination des patients atteints d'une forme de cancer du sang, la leucémie lymphoblastique aiguë. « Malgré les nombreuses options thérapeutiques disponibles, cette maladie est associée à une mortalité importante et à un faible taux de survie », rappelle l'EMA. Ce traitement a justement montré des résultats très prometteurs dans un essai clinique. Sur les 113 patients de l'étude, presque la moitié « ont présenté une réponse complète, c'est-à-dire que les signes du cancer ont disparu », d'après l'EMA. L'Agence européenne précise aussi que « 64 % des patients ont obtenu une réponse durable (période sans signes ni symptômes de la maladie après le traitement), d'une durée médiane de 14 mois ». La recommandation vaut uniquement pour les patients de plus de 26 ans qui ont une forme récidivante ou réfractaire de la maladie. Le traitement ne sera donc pas proposé en première intention. Aucatzyl est une « immunothérapie personnalisée qui repose sur la collecte et la modification des propres cellules immunitaires du patient pour traiter son cancer. Les cellules modifiées se fixent sur les cellules cancéreuses et les tuent, contribuant ainsi à éliminer le cancer de l'organisme », précise l'EMA. Face à ces résultats prometteurs et au besoin de nouveaux traitements, l'EMA a donc « recommandé l'approbation de ce médicament ». Avant d'être disponible pour les patients en Europe, le traitement devra d'abord être autorisé par la Commission européenne, dernière étape avant que les Etats membres d&e acute;finissent ensuite leurs prix et remboursements. L’Internaute: https://www.linternaute.com/sante/7995233-article-nouveau-traitement-leucemie-au... | | | |
| La pression artérielle correspond à la force exercée par le sang lorsqu’il circule dans les vaisseaux sanguins. Plusieurs facteurs la régulent, dont les reins. En filtrant le sang, ils contrôlent la quantité de sel et d’eau éliminée dans les urines, ce qui influence directement le volume sanguin et donc la pression. À cela s’ajoutent des hormones, telles que l’angiotensine II ou l’aldostérone, qui incitent le corps à retenir le sodium et à resserrer les vaisseaux. Ce système de régulation permet de maintenir la pression artérielle dans une zone optimale, mais il peut se dérégler et entraîner une hypertension, facteur de risque majeur pour la santé cardiovasculaire. Il existe un modèle animal, le rat Dahl (du nom du chercheur américain qui a mis au point ce modèle), utilisé depuis plusieurs décennies pour étudier l’hypertension artérielle. Cette lignée de rats développe spontanément une tension élevée lorsque les animaux sont nourris avec un régime riche en sel. Il a toutefois été observé qu’en l'absence d’une protéine des jonctions cellulaires, la paracinguline (CGNL1), ces rats soumis à un régime hypersalé ne développent pas d’hypertension. Sandra Citi, professeure associée au Département de biologie moléculaire et cellulaire de la Faculté des sciences de l’UNIGE, est spécialiste des jonctions intercellulaires. Ces verrous protéiques relient les cellules voisines entre elles pour assurer l’intégrité des tissus et contrôler le passage des ions ou nutriments à travers les compartiments cellulaires. En collaboration entre autres avec Eric Feraille, professeur ordinaire au Département de physiologie cellulaire et métabolisme de la Faculté de médecine de l’UNIGE et spécialiste de la physiologie rénale, l’équipe de Sandra Citi a investigué le rôle de la paracinguline dans l’hypertension. Après avoir créé la mutation génétique CGNL1 chez des souris, ils et elles ont observé que la perte de la paracinguline protège con tre l’hypertension induite par la perfusion d’angiotensine II. L’hypertension induite par l’angiotensine II provoque normalement l’activation des transporteurs de sodium (sel) au niveau du rein. Les scientifiques ont donc analysé les niveaux de transporteurs activés dans le rein en absence de paracinguline. « Nous n’avons pas observé l’activation des transporteurs. Nos résultats suggèrent donc que la protection contre l’hypertension est liée au fonctionnement des reins, et non à la contraction des vaisseaux sanguins », explique Florian Rouaud, maître assistant au Département de biologie moléculaire et cellulaire de la Faculté des sciences de l’UNIGE et premier auteur de l’étude. « En l’absence de CGNL1, l’angiotensine II ne parvient plus à activer certains transporteurs de sodium dans les tubules rénaux, ce qui empêche l’organisme de retenir l’eau et le sel, et donc d’augmenter la pression ». Cette étude identifie pour la première fois la paracinguline comme un acteur clé dans la signalisation rénale de l’angiotensine II, une voie dans laquelle les protéines jonctionnelles n’étaient jusqu’alors pas connues pour être impliquées. Elle pourrait à terme permettre de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant cette protéine, en complément des traitements actuels souvent basés sur les inhibiteurs du système rénine-angiotensine. UNIGE : https://www.unige.ch/medias/2025/une-proteine-du-rein-cle-de-lhypertension | | | |
| Le cerveau possède une remarquable capacité d’abstraction. Elle nous permet, par exemple, de reconnaître un objet dans l’obscurité totale, uniquement par le toucher, même après l’avoir toujours identifié par la vue, et inversement. Cette aptitude à transférer un apprentissage – ou une représentation – d’un sens à un autre constitue l’un des piliers de l’intelligence. On la retrouve chez de nombreux animaux et même chez certains insectes. Les mécanismes cérébraux qui en sont à l’origine restent cependant mal connus. Des travaux récents menés chez la souris par une équipe de l’UNIGE rapportent de nouvelles avancées. Ils ont permis de localiser les zones du cortex où se combinent les informations tactiles et visuelles. Ces régions joueraient un rôle central dans la g énéralisation sensorielle. En particulier l’aire rostro-latérale (RL), située dans la région dorsale du cortex, qui semble indispensable pour cette capacité cognitive. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont tout d’abord entraîné des souris à faire la différence entre une stimulation tactile venant du haut ou du bas, perçue via leurs moustaches ou «vibrisses». Si la vibrisse du bas était stimulée, les souris devaient lécher un tube qui leur prodiguait une récompense. Si c’était celle du haut, rien ne se passait. « Au bout d’une semaine, elles avaient très bien intégré la règle », indique Sami El-Boustani, professeur assistant au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE, qui a dirigé ces travaux. Puis, pour tester la capacité de généralisation des rongeurs, l’équipe a remplacé les stimuli tactiles par des stimuli visuels, soit une ombre traversant le champ de vision par le haut ou par le bas. « Nous avons alors constaté que les souris s’adaptaient très bien à ce changement de modalité sensorielle et répondaient toujours au stimulus venant du bas. La tâche attendue était toujours correctement exécutée », explique Maëlle Guyoton, post-doctorante au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE, et co-première auteure de l’étude. C’est en cartographiant l’activité cérébrale de ces souris à la résolution d’une seule cellule que l’équipe a découvert les zones spécifiques combinant le toucher et la vision, dont l’aire RL. En l’inactivant, elle a observé que les souris perdaient leur capacité à généraliser, tout en restant capables d’apprendre et de réaliser des tâches n’utilisant qu’un seul sens. À l’inverse, en stimulant optiquement l’aire RL, les scientifiques ont pu induire la généralisation. « L’aire RL est donc une zone clé du cerveau : elle permet à la souris de comprendre que ce qu’elle a perçu avec ses moustaches dans le noir correspond à ce qu’elle voit maintenant en pleine lumière », explique Giulio Matteucci, postdoctorant au Département de s neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE, et co-premier auteur de l’étude. Ces résultats ouvrent des pistes prometteuses en médecine — une meilleure compréhension de ces circuits pourrait éclairer la recherche sur les troubles sensoriels — mais aussi dans le domaine de l’intelligence artificielle, où les systèmes doivent apprendre à intégrer des données variées, qu’il s’agisse de texte, d’image ou de son. UNIGE: https://www.unige.ch/medias/2025/pourquoi-reconnait-visuellement-un-objet-qu-seu... | | | |
| Sera-t-il un jour possible de réparer un organe directement de l'intérieur, sans incision, en y imprimant en 3D des matériaux de traitement au cœur même des tissus ? Cette nouvelle méthode, digne de la science-fiction, devient peu à peu réalité grâce à une percée scientifique réalisée par une équipe du California Institute of Technology, ou Caltech, aux Etats-Unis. Jusqu'à présent, les tentatives d'impression 3D dans un organisme vivant étaient limitées par la pénétration de la lumière infrarouge (la source d’énergie destinée à déclencher la bio-impression). « La pénétration de l'infrarouge est très limitée. Elle n'atteint que juste sous la peau », expliquent les chercheurs dans un communiqué. Pour contourner cet obstacle, l’équipe a mis au point une méthode inédite : l'impression sonore à l'intérieur des tissus profonds, baptisée “DISP” (Deep tissue In vivo Sound Printing). Le principe consiste à injecter dans le corps une “bio-encre” spéciale contenant, en plus du matériel à imprimer (médicaments, cellules...), des liposomes sensibles à la température. En dirigeant des ultrasons sur une zone précise, la température locale augmente légèrement et, ce faisant, les liposomes libèrent leurs agents de réticulation (qui vont permettre l’assemblage des biomatériaux). « Augmenter la température de quelques degrés Celsius suffit à les libérer », précisent les scientifiques. Ce procédé a déjà permis d'imprimer des hydrogels chargés en doxorubicine (un médicament anticancéreux) au plus près de tumeurs de la vessie chez la souris. Et les résultats sont concluants : « Comparée à une injection directe, cette méthode 3D s’est avérée plus efficace pour éliminer les cellules tumorales pendant plusieurs jours ». Ce n’est pas tout : les chercheurs ont aussi testé des hydrogels bioélectriques, qui ont permis de surveiller les constantes vitales des rongeurs, à la manière d'un électrocardiogramme. L'étape suivante ? Tester la technologie DISP sur des animaux plus gros, puis potentiellement sur des humains. L'équipe envisage même d'utiliser l'intelligence artificielle pour améliorer la précision des ultrasons et réaliser une impression 3D « à l’intérieur d’un organe en mouvement, comme un cœur battant ». Le futur de la chirurgie réparatrice ? Caltech : https://www.caltech.edu/about/news/3d-printing-in-vivo-using-sound | | | |
| Un traitement tout simplement "révolutionnaire" contre la narcolepsie pourrait bientôt être disponible, tant les résultats des essais cliniques de phase II sont impressionnants, estime le neurologue Alex Desautels de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal qui participe aux essais cliniques de phase III. L'étude a comparé l'effet d'une nouvelle molécule, l'oveporexton, à celui d'un placebo auprès de 90 patients. Conclusion ? L'oveporexton a amélioré de manière significative les mesures d'éveil, de somnolence et de cataplexie sur une période de huit semaines, peut-on lire dans l'étude récemment publiée par le New England Journal of Medicine. Les patients atteints de narcolepsie présentent une hypersomnolence sévère, à savoir qu’ils peuvent s'endormir plusieurs fois par jour, parfois en plein milieu d'une activité. Ils peuvent aussi présenter une cataplexie, soit une perte de tonus musculaire qui survient en réaction à une émotion positive. Pour le moment, a dit le docteur Desautels, on ne peut qu'essayer de soulager les symptômes de la maladie, par exemple avec des médicaments de la même classe que ceux utilisés pour traiter le TDAH. L'oveporexton pourrait changer la donne en s'attaquant plutôt à ses causes. Avec l'oveporexton, on passe au niveau supérieur […] On va remplacer ni plus ni moins la fonction de la protéine qui fait défaut dans la maladie pour la remplacer par un médicament qui joue exactement le même rôle. Le neurologue explique que la molécule est si efficace que les chercheurs savent immédiatement, même s'il s'agit d'une étude randomisée à double insu, quel patient prend de l'oveporexton et quel patient prend plutôt un placebo. Il y a deux patientes qui ont pris la médication et qui se sont mises à pleurer quelques heures après, quand elles ont réalisé l'effet que la médication avait sur elles, a confié le docteur Desautels. Certains effets secondaires allant de légers à modérés ont été associés à l'overporexton, notamment une insomnie et une augmentation de la fréquence/urgence d'uriner, mais ils se sont résorbés pendant l'étude et aucun patient n'a eu à mettre fin à sa participation à l'essai clinique. Les psychostimulants actuellement utilisés contre la narcolepsie stimulent et réveillent les patients, a-t-il dit, mais on n'active pas les mêmes réseaux. Ces deux patientes ont plutôt rapporté sentir que leur cerveau fonctionnait normalement, qu'il n'était ni trop endormi ni trop surstimulé. Il y a un aspect thérapeutique, mais il y a aussi un aspect humain qui est très touchant, a souligné le docteur Desautels. Ces deux patientes ont pris toute l'équipe ici dans leurs bras et tout le monde pleurait. Ce traitement-là est révolutionnaire à plein de niveaux. La narcolepsie est une maladie très invalidante, a-t-il dit, d’autant plus que les deux pics de la maladie surviennent vers le milieu ou la fin de l'adolescence, puis au début de l'âge adulte. Radio Canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2167421/narcolepsie-oveporexton-resultats-p... | | | |
| La médecine génétique franchit une étape majeure avec un système capable d'insérer des gènes entiers dans l'ADN humain. Cette avancée pourrait simplifier le traitement des maladies causées par des mutations multiples. Les approches actuelles de thérapie génique offrent des perspectives encourageantes mais comportent des contraintes. Certaines techniques, comme les ciseaux moléculaires CRISPR, ne permettent de rectifier que des mutations ponctuelles. D'autres méthodes, notamment celles utilisant des virus modifiés comme vecteurs, introduisent certes des gènes complets, mais sans contrôle précis de leur emplacement dans le génome. Un nouveau dispositif, nommé evoCAST, combine précision et capacité à intégrer de longs segments d'ADN. Les maladies comme la mucoviscidose résultent souvent de milliers de mutations différentes. Les approches traditionnelles nécessitent autant de traitements spécifiques. EvoCAST contourne cette complexité en ajoutant directement une copie saine du gène, quelle que soit la mutation originelle. Ce système s'inspire des mécanismes naturels des bactéries, où des gènes “sauteurs” se déplacent dans le génome. Contrairement au CRISPR traditionnel qui sectionne l'ADN – une opération pouvant entraîner des mutations indésirables lors de la réparation cellulaire –, evoCAST insère les gènes sans créer de cassure, minimisant ainsi les altérations accidentelles du génome. Les premières versions étaient peu efficaces, mais une technique d'évolution accélérée en laboratoire a permis d'améliorer leurs performances. Aujourd'hui, evoCAST atteint un taux d'édition de 30 à 40 % dans les cellules traitées, un progrès significatif pour des applications cliniques. Si evoCAST fonctionne bien en laboratoire, son utilisation chez l'humain nécessite encore des ajustements. L'un des enjeux majeurs reste la livraison ciblée dans les cellules concernées, un obstacle partagé par de nombreuses thérapies géniques. Les chercheurs explorent également son potentiel pour d'autres applications, comme la production de cellules CAR-T contre le cancer. Son efficacité varie selon les types cellulaires, ce qui implique des optimisations supplémentaires. EvoCAST représente toutefois une alternative prometteuse aux méthodes existantes. Son développement pourrait uniformiser le traitement des maladies génétiques, indépendamment de la diversité des mutations en cause. News Medical Life Science : https://www.news-medical.net/news/20250515/New-gene-editor-evoCAST-enables-preci... | | | |
| On sait que la lumière du jour a de nombreux effets bénéfiques sur l’organisme. Une nouvelle étude de l’université d’Auckland révèle qu’elle renforce également la capacité du système immunitaire à combattre les infections. Les chercheurs néo-zélandais sont parvenus à cette conclusion en étudiant des poissons zèbres. En plus d’avoir une constitution génétique similaire à la nôtre, ce petit poisson d'eau douce a un corps transparent. Ce qui facilite l'observation des processus biologiques en temps réel. « Dans des études antérieures, nous avions observé que les réponses immunitaires atteignaient leur maximum le matin, pendant la première phase active du poisson », explique le chercheur principal, le Professeur Christopher Hall. « Nous pensons que cela représente une réponse évolutive telle que pendant les heures de clarté, l’hôte est plus actif et donc plus susceptible de rencontrer des infections bactériennes ». Mais pour mieux comprendre comment le système immunitaire se cale sur la lumière du jour, les chercheurs ont lancé de nouveaux travaux en se concentrant sur les neutrophiles. C'est-à-dire les globules blancs qui sont chargés de se déplacer vers le site d'une infection et d'y tuer les bactéries invasives. En étudiant l’activité des neutrophiles des poissons zèbres, l’ équipe a découvert que ces cellules disposaient d’une horloge circadienne. Cette dernière indique aux globules blancs lorsqu’il fait jour et renforce alors leur capacité à tuer les bactéries, notamment en contrôlant les variations de l'activité antibactérienne. « Étant donné que les neutrophiles sont les premières cellules immunitaires à être recrutées sur les sites d’inflammation, notre découverte a de très vastes implications pour le bénéfice thérapeutique dans de nombreuses maladies inflammatoires », assure le Professeur Christopher Hall dans un communiqué. L'expert ajoute que cette découverte pourrait ouvrir la voie au « développement de médicaments ciblant l’horloge circadienne des neutrophiles pour renforcer leur capacité à combattre les infections ». Pour parvenir à mettre au point ce type de traitement, l’équipe se concentre maintenant sur la compréhension des mécanismes spécifiques par lesquels la lumière influence l’horloge circadienne des neutrophiles. University of Auckland : https://www.auckland.ac.nz/en/news/2025/05/26/addressing-racism-and-the-gender-p... | | | |
| Actuellement quatre types de traitements de référence sont proposés pour le cancer du foie, difficile à soigner : l’ablation partielle, la greffe de foie, la destruction tumorale à travers la peau et la chimiothérapie. Une étude de l’université de Hong Kong s’est intéressée à une nouvelle approche thérapeutique pour traiter cette maladie. Cette stratégie, appelée LRT-IO, correspond à la combinaison en 3 traitements : la radiothérapie par faisceau stéréotaxique, avec chimioembolisation transartérielle optionnelle, suivie d’une immunothérapie. D’après les auteurs de ces travaux, si cette approche avait déjà montré une efficacité significative dans le traitement du cancer du foie, ses effets à long terme n'étaient pas clairs. Ces travaux sont donc les premiers à s'intéresser aux résultats à long terme pour les patients atteints d’un cancer du foie localement avancé et inopérable. Pour cela, les chercheurs ont suivi pendant une durée médiane de 3 ans près de 63 patients atteints d’un cancer du foie et qui avaient été traités grâce à l’approche LRT-IO. A l’issue de leurs observations, l es scientifiques ont remarqué que 46 % des participants à l'étude ont eu une réponse complète au traitement et deux tiers d’entre eux n’avaient toujours pas de récidive de cancer, au moment de l'arrêt des données. Ils ont également noté que les patients ayant obtenu une réponse complète avaient 2 fois plus de chances de survie après 3 ans que les autres. Selon les chercheurs, ces données indiquent que l’obtention d’une réponse complète au traitement améliore de manière significative les résultats à long terme pour les patients atteints d’un cancer du foie avancé. « Notre étude fournit des données à long terme qui confirment nos conclusions précédentes : l'approche LRT-IO est un traitement potentiellement curatif pour les cancers du foie importants et non résécables, avec un taux de réponse complète de 46 % et un taux de survie de 75 % chez les patients qui ont obtenu une réponse complète », a expliqué dans un communiqué le Docteur Chiang Chi-leung, l’un des auteurs de ces travaux. Les scientifiques espèrent que l’approche LRT-IO pourra être intégrée dans de futures directives pour traiter le cancer du foie. p> JAMA: https://jamanetwork.com/journals/jamaoncology/article-abstract/2824197 | | | |
| L’équipe de Frédéric Luciano, chercheur à Institut Cancer et Vieillissement de Nice (IRCAN) vient de démontrer l’intérêt potentiel de la protonthérapie dans le traitement du cancer du sein triple négatif. « Cette forme de radiothérapie avancée, déjà utilisée pour traiter certains cancers pédiatriques et-ou proches d’organes sensibles, cible la tumeur avec une précision extrême tout en préservant les tissus sains environnants. Nous nous sommes demandé si, au-delà de cette précision anatomique, la protonthérapie offrait également un avantage biologique, notamment pour limiter le risque de métastases », explique le chercheur. Pour répondre à cette question, les scientifiques ont mené, en collaboration avec des médecins du Centre Antoine Lacassagne, une étude sur des cellules tumorales prélevées chez des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif. « Ces cellules ont été exposées soit à la radiothérapie conventionnelle [aujourd’hui utilisée pour traiter les patientes, Ndlr], soit à la protonthérapie, à l’aide des équipements cliniques habituels ». Les chercheurs se sont ensuite penchés sur le comportement des cellules ayant survécu à l’irradiation. Et leurs observations seront sans appel : les cellules résistantes à la radiothérapie classique expriment davantage de marqueurs impliqués dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et lymphatiques, deux mécanismes clés de la dissémination métastatique. « Ces résultats suggèrent que les cellules ayant survécu à la radiothérapie standard sont plus susceptibles de se propager dans l’organisme que celles résistantes à la protonthérapie », souligne Frédéric Luciano. Si ces conclusions sont confirmées chez l’humain – des essais cliniques sont d’ores et déjà en cours aux États-Unis –, la protonthérapie pourrait devenir une arme thérapeutique majeure contre les formes les plus agressives de cancer du sein. Un obstacle subsiste toutefois : le coût élevé de cette technologie et son accès encore restreint. En France, seul un petit nombre de centres, dont l’Institut Méditerranéen de Protonthérapie à Nice, en disposent. Les chercheurs espèrent néanmoins que « les avancées scientifiques contribueront à démocratiser cette approche et à la rendre accessible aux patientes qui en auraient le plus besoin ». Le cancer du sein triple négatif représente environ 15 % des cas de cancer du sein. Il se caractérise par l’absence des trois récepteurs habituellement ciblés par les traitements: les récepteurs aux œstrogènes (ER), à la progestérone (PR) et le récepteur HER2. Résultat : les thérapies hormonales et anti-HER2 sont inefficaces, limitant drastiquement les options thérapeutiques. Ces cancers sont souvent plus agressifs, avec un risque de rechute accru dans les premières années suivant le diagnostic. Le traitement repose essentiellement sur la chimiothérapie et la radiothérapie. Nice Matin : https://www.nicematin.com/sante/la-protontherapie-contre-un-cancer-du-sein-agres... | | | |
| Craig Smith, fermier à Mankato dans le Minnesota, été diagnostiqué, à 66 ans, porteur d'un cancer urothélial métastatique, une forme agressive du cancer de la vessie. C'est à la Mayo Clinic de Rochester, à une heure et demie de route, qu'un médecin lui propose un choix crucial : tenter de maintenir sa santé pendant quelques années ou tout faire pour guérir son cancer. « J'ai dit, “Je voudrais que vous le guérissiez”» se souvient-il dans un article publié par The Mayo Clinic News Network. Cette décision va orienter tout son parcours, entre traitements lourds et pari médical audacieux. Issu d'une famille de fermiers, Craig Smith a suivi cette voie en élevant du bétail et en cultivant du soja et du maïs sur sa ferme d'environ 810 hectares. Sur les conseils de son père, il poursuit également une carrière d'enseignant en soudure afin de compléter ses revenus agricoles. Pendant quarante-cinq ans, il combine ces deux carrières avant de mettre tout sur pause en 2023 pour se faire soigner. Il suit une chimiothérapie, une radiothérapie et une immunothérapie au sein de l'hôpital Mayo Clinic Health System de Mankato. La réponse positive de Craig Smith aux premiers traitements amène les médecins à envisager une option rarement tentée dans ce type de cancer : une opération. Sa vessie, sa prostate et trente-six ganglions lymphatiques lui sont retirés. « Nous avons trouvé des cellules cancéreuses viables [dans la vessie] qui auraient mené à une rechute », explique son urologue, le Docteur Paras Shah. Presque deux ans plus tard, Craig Smith est toujours sans traces de la maladie. Le cas de Smith a déclenché un essai clinique testant cette approche agressive inédite sur d'autres patients. Dix-sept personnes y sont déjà inscrites et les résultats sont prometteurs. « Il faut des patients courageux comme M. Smith et ces autres patients que nous avons vus qui sont enthousiastes à l'idée d'une possibilité de guérison », souligne Jacob O rme, oncologue et chercheur. L'étude s'appuie sur les progrès récents comme l'immunothérapie ou la détection de biomarqueurs dans le sang et l'urine. Le docteur Stephen Boorjian, fervent défenseur du projet, affirme : « Le but de cette étude est d'attaquer le cancer par plusieurs angles, y compris […] des traitements qui sont dirigés directement vers la tumeur ». Cette nouvelle approche permet à des protéines artificielles injectées dans l'abdomen d'un patient de se lier aux cellules cancéreuses. Grâce à un processus nommé "Rapid Activation Trial", les équipes de la Mayo Clinic ont pu lancer rapidement cette étude. Soutenue par un don important, elle est aujourd'hui prioritaire pour les services d'oncologie et d'urologie. « Réduire les délais nous permet de faire une différence pour plus de patients », se réjouit Michelle Monosmith, administratrice des essais. Mayo Clinic : https://newsnetwork.mayoclinic.org/discussion/farmer-inspires-new-potential-blad... | | ^ Haut | |
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