| | | | | | | Edition du 18 Juillet 2025 |
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| Edito Des plastiques entièrement bio dégradables. Est-ce possible ?
Le 10 juin dernier, 95 Etats ont signé l’« appel de Nice » pour un traité ambitieux sur le plastique. La déclaration, à l’initiative de la France, qui accueillait la troisième édition de l’UNOC, renforce la pression sur les États-Unis et la Chine, les deux plus gros consommateurs mondiaux de plastiques, qui restent opposés à un traité contraignant. Dans leur déclaration, ces Etats rappellent l'importance de s’attaquer à la production et à la consommation de plastiques pour espérer faire enfin diminuer de manière importante cette pollution qui est devenue au fil des décennies un véritable fléau sanitaire et environnemental. Pour la première fois, un projet de traité international envisage « l’adoption d’un objectif mondial visant à réduire la product ion et la consommation de polymères plastiques primaires à des niveaux durables ». Cet objectif pourra être régulièrement révisé à la hausse. Pour mieux comprendre l’importance planétaire d'un traité international prévoyant une réduction globale de la production de plastiques, il faut rappeler quelques chiffres : la production mondiale de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 500 millions de tonnes en 2025. Elle pourrait encore augmenter de 66 % d’ici 2040 si rien n’est fait, selon les projections actuelles. Le plastique représente aujourd’hui plus de 80 % des déchets aquatiques et environ 10 millions de tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans les océans. Et si nous ne faisons rien, la production de plastique risque de tripler d'ici 2060, ce que la planète ne pourrait pas supporter. Pour répondre à la fois au défi climatique, sanitaire et environnemental, partout dans le monde les recherches s'intensifient pour essayer de produire des matériaux à la fois plus durables, plus recyclables, et non issus des énergies fossiles. Parmi les plastiques biosourcés et recyclables, l’acide polylactique (PLA) constitue une alternative possible, par exemple dans l’emballage. Toutefois, son emploi reste encore limité à cause de sa fragilité thermique. Pour lever cet obstacle de taille, des chercheurs français de l’Institut de recherche de chimie Paris (CNRS/Chimie ParisTech – PSL) ont développé récemment un procédé de synthèse innovant catalysé par un complexe de fer. L'avantage décisif de ce catalyseur unique est qu’il est capable d’enchaîner deux réactions de polymérisation distinctes en une seule opération : la formation de poly silyl éther (PSE), un polymère connu pour sa grande stabilité thermique et sa résistance chimique, suivie de la polymérisation du lactide, pour produire des copolymères PSE-PLA. Cette approche, dite "tandem", repose sur un complexe de fer simple, peu coûteux et actif à température ambiante, ce qui en fait une solution à la fois efficace, économique et respectueuse de l’environnement. Les copolymères issus de ce nouveau procédé, à partir de matières premières renouvelables comme le lactide et l’isosorbide, dérivé du glucose, présentent des propriétés thermiques tout à fait remarquables : certains résistent à plus de 500°C avant de se dégrader. Elle ouvre donc la voie à des matériaux biosourcés, résistants et recy clables (Voir Wiley). Une autre équipe de recherche, associant des chimistes du Laboratoire hydrazines et composés énergétiques polyazotés (CNRS/CNES/ARIANEGROUP/Université Claude Bernard) et du laboratoire Catalyse, polymérisation, procédés et matériaux (CNRS/CPE Lyon/Université Claude Bernard) ont présenté, il y a quelques semaines, un nouveau procédé de recyclage, basé sur l'utilisation d'un tétrazène spécifique, le tétraméthyltétrazène ou TMTZ. Cette technique, simple et efficace, permet de déclencher, par simple chauffe, la dépolymérisation des chaînes moléculaires pour retourner aux monomères. Cette innovation ouvre la voie vers la création de polymères biodégradables de manière contrôlée. Fin 2024, une équipe de chercheurs japonais dirigée par Takuzo Aida du Centre RIKEN au Japon a mis au point un plastique supramoléculaire biodégradable et durable. Le plastique ainsi conçu peut se dégrader, seul, dans l’eau de mer, grâce à sa structure unique. Tant qu'il est à l’air libre, il se comporte comme un plastique traditionnel, mais, une fois immergé, il se décompose sans produire de microplastique. Pour parvenir à cet étonnant résultat, ces chercheurs ont développé un procédé ingénieux qui combine deux monomères ioniques, de l'hexa métaphosphate de sodium, un additif alimentaire courant, et un monomère à base de guanidinium. C'est cette association qui permet à ce plastique d'être décomposé par des bactéries présentes dans les océans. En moyenne, les feui lles de ce bioplastique se décomposent en moins d'une journée et pourtant ce matériau peut être rendu imperméable pour certaines applications. Dernier avantage de ce matériau, ses produits de dégradation contiennent de l’azote et du phosphore, assimilables par les micro-organismes et les plantes en tant que nutriments (Voir Science). En avril dernier, une autre équipe japonaise de l'Agence pour les sciences et technologies marines et terrestres (JAMSTEC), située à Yokosuka, a mis au point un matériau inédit : le tPB, ou "transparent Paper Board". Ce matériau est intégralement constitué de cellulose vierge, identique à celle utilisée dans la fabrication du papier (Voir Science Advances). Sous la direction de Noriyuki Isobe, l’équipe a découvert qu’un traitement de la cellulose par bromure de lithium permettait de se passer des coagulants chimiques habituellement requis dans la fabrication de la cellophane. Les tests ont montré qu’un gobelet en tPB était capable de contenir de l’eau bouillante pendant plus de trois heures, sans aucune fuite. Un simple enduit à base de sel d’acide gras d’origine végétale suffit à le rendre totalement étanche, faisant du tPB une alternative crédible aux gobelets plastiques classiques. Ce matériau peut également se dégrader rapidement dans le milieu marin. L'industrie cosmétique fait partie des plus gros consommateurs de plastique au monde. Le numéro un mondial de ce secteur, L'Oréal, en utilise plus de 10 000 tonnes par an pour ses différents emballages. D'ici à 2030, ce géant industriel français souhaite atteindre l'objectif de 100 % d'emballages plastiques d'origine recyclée ou biosourcée. Dans cette perspective, L'Oréal a signé un contrat pluriannuel avec la société française Carbios, capable de recycler à l'infini les plastiques PET (polyéthylène téréphtalate), parmi les plus utilisés pour la fabrication de bouteilles et emballages. Cette entreprise, basée en Auvergne depuis 2014, travaille sur une technologie unique au monde utilisant des enzymes hautement spécifiques pour recycler les plastiques PET. Contrairement aux procédés de recyclage thermomécaniqu es, énergivores, Carbios a mis au point un procédé naturel, utilisant des catalyseurs biologiques qui permettent un retour aux monomères de départ. Carbios a récemment annoncé qu'elle ouvrira en 2027 à Longlaville, en Lorraine, dans la région Grand-Est, son usine qui sera la toute première au monde à recycler par voie enzymatique du PET (le type de plastique le plus commun, 100 % recyclable, utilisé pour les bouteilles d'eau ou les flacons de shampoing) à l'échelle industrielle. Il y a quelques jours des chercheurs de l'université d’Édimbourg, en Écosse, ont réussi à synthétiser du paracétamol à partir de déchets plastiques grâce à une réaction impliquant des bactéries E. Coli, Cette expérience, qui a fait grand bruit au niveau international, montre qu'il est possible de produire ce médicament essentiel à partir de déchets plastiques, via un processus qui ne pourrait pas fonctionner à partir d'une synthèse « seulement chimique ou seulement biologique », comme le souligne l' étude. Le paracétamol, largement utilisé dans le monde contre la douleur et la fièvre, est l'un des médicaments les plus courants. Il est produit à base de dérivés du pétrole, le plus souvent par des sous-traitants basés en Asie, via des techniques tr ès peu coûteuses mais polluantes. Dans ces travaux, les scientifiques ont d'abord utilisé des composants d'une bouteille usagée en plastique PET (polytéréphtalate d'éthylène) pour induire une réaction chimique dans une souche de bactéries Escherichia coli (E. Coli). À l'issue de cette première étape, les bactéries ont synthétisé une molécule, dite «PABA». Puis, en modifiant génétiquement les bactéries, les scientifiques leur ont permis de transformer cette molécule en paracétamol. Cette avancée remarquable, qui pourrait, selon les chercheurs, être étendue à de nombreux types de déchets de plastiques, ouvre la voie à un recyclage et une valorisation prometteuse et à haute valeur ajoutée, de ces déchets à base de plastique (Voir The University of Edinburgh). A Londres, la municipalité, pour récupérer les déchets plastiques présents dans la Tamise, utilise un navire autonome, le Waste Shark, qui a été conçu pour éliminer les déchets flottants afin d’éviter leur prolifération dans les océans. Développé par l’entreprise Ran Marine Technology, basée à Rotterdam aux Pays-Bas, le Waste Shark est un petit bateau autonome alimenté par une batterie électrique. Il est capable de détecter les déchets et de les avaler. La machine peut se déplacer pendant huit heures avec une seule charge, et effectue ses tâches programmées de collecte de déchets. Ce robot peut nettoyer jusqu'à 500 kg de déchets par jour, soit l’équivalent de 21.000 bouteilles en plastique. Le Waste Shark est également capable de prélever des échantil lons d’eau et de collecter des données sur l'environnement marin, grâce à ses capteurs et caméras. Ce robot très efficace est déjà utilisé dans plusieurs villes du monde pour nettoyer les rivières, les canaux ou les ports, notamment à Dubaï, Rotterdam, Paris, Singapour ou en Afrique du Sud et aux États-Unis (Voir Ran Marine). Pour contribuer à dépolluer et à nettoyer de ses déchets plastiques la Méditerranée, Nicolas Carlési, docteur en robotique, a fondé IADYS en 2016. Cette entreprise a conçu un robot, le Jellyfishbot, capable de collecter en mer, de manière autonome, les déchets et les hydrocarbures. Ce robot dispose de filets permettant de collecter déchets, microplastiques et hydrocarbures. Le Jellyfishbot peut également évaluer la qualité de l’eau (température, salinité, qualité biologique). Plus d'une centaine de ces robots sont déjà déployés dans le monde. En France, le Jellyfishbot est utilisé dans des ports et marinas, à Paris, Cannes et Saint-Tropez (Voir Made in Marseille). Je veux, enfin, évoquer la solution étonnante développée par des chercheurs de la Brno University of Technology, en République tchèque. Ceux-ci ont conçu des essaims de minuscules robots sphériques capables de recueillir les microplastiques et les bactéries présentes dans l'eau (Voir ACS Publications). En s'inspirant des essaims naturels comme les bancs de poissons, ces microsystèmes de 2,8 micromètres de diamètre travaillent en collaboration. Pour les construire, les chercheurs ont relié des brins d'un polymère chargé positivement, qui attirent et captent les plastiques et les microbes, à des microparticules magnétiques qui ne se déplacent que quand elles sont exposées à un champ magnétique. Ces microbots sont en outre réutilisables et récupérables, grâce à un aimant une fois leur tâche accomplie. Comme le souligne Martin Pumera, qui a dirigé ces recherches, « La combinaison des sciences des matériaux, du magnétisme et de l'ingénierie à micro-échelle a montré le formidable potentiel des essaims de microrobots coordonnés pour résoudre les problèmes complexes de pollution ma rines ». Face à ce défi planétaire redoutable que constitue l'impact humain, climatique et environnemental de la production effrénée de matières plastiques non biodégradables et difficilement recyclables, on voit donc qu'il va falloir utiliser simultanément et très fortement 3 leviers complémentaires : en premier lieu, et c'est le plus important, aller vers un traité mondial contraignant qui interdise, à terme, toute production de plastiques ou d'équivalents, qui ne soient pas entièrement biosourcées et biodégradables, notamment dans les océans. Ensuite, intensifier les recherches qui visent à dégrader et recycler par des procédés peu énergivores et écologiques, les plastiques actuels et leurs déchets. Enfin, utiliser à grande échelle, dans le cadre de coopérations entre états, des flottilles de r obots de différente taille, capables, grâce à l'utilisation de l'IA, de nettoyer nos océans et fleuves et d'en extraire les micro-déchets en plastique qui menacent gravement tous les écosystèmes et la santé humaine. Si nous voulons laisser un monde vivable pour nos enfants et petits-enfants, le temps est venu d'intégrer au niveau mondial ce défi du plastique à la lutte globale contre le changement climatique et pour la protection et la restauration de l'environnement... René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : tregouet@gmail.com | |
| | Information et Communication | |
| | | Aujourd’hui, la tuberculose peut être évitée et traitée. Mais cette maladie infectieuse qui touche les poumons est encore responsable de 1,3 million de décès chaque année et elle est la deuxième cause de mortalité en Afrique subsaharienne. L’absence de tests adaptés pour le dépistage et la prise en charge de la tuberculose dans les soins de santé primaires, tels que les radiographies pulmonaires, contribue grandement à ce fardeau. Pour y remédier, le Laboratoire de technologies intelligentes pour la santé mondiale et l’humanitaire (LiGHT) qui fait partie de la Faculté informatique et communications de l’EPFL, en partenariat avec le Service des maladies infectieuses du CHUV, a développé un nouvel outil de triage hautement sensible : ULTR-AI (Ultrasound-led TB recognition using AI, reconnaissance de la tuberculose par échographie à l’aide de l’IA). Un article présenté à Vienne récemment lors du Congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses a souligné que cette échographie pulmonaire basée sur l’IA remplit et dépasse les exigences de précision diagnostique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour un test de triage de la tuberculose sur le terrain. Prenant les rênes du projet TrUST en matière d’IA, l’EPFL a développé un nouvel algorithme compatible avec les échographes portables qui peuvent être branchés sur un simple smartphone et dépister automatiquement la tuberculose sur les images échographiques. « La force de cet outil révolutionnaire réside non seulement dans son accessibilité et son faible coût, mais aussi dans le fait qu’il répond aux critères stricts fixés par l’OMS pour le triage de la tuberculose. Il ne suffit pas de créer un bon algorithme », déclare Mary-Anne Hartley, professeure adjointe et responsable du laboratoire LiGHT. « Nous devons veiller à ce qu’il soit acceptable et accessible pour une mise en œuvre concrète ». « L’un des plus grands obstacles au déploiement de ces nouveaux échographes portables dans les contextes où ils sont le plus nécessaires est que l’interprétation des ultrasons nécessite beaucoup de formation et de compétences spécialisées, qui sont souvent inaccessibles aux personnels de santé de première ligne », explique Noémi Boillat-Blanco, professeure et médecin au Service des maladies infectieuses du CHUV et collaboratrice du projet. « L’algorithme améliore les performances de lecture d’images, comblant ainsi cette lacune majeure en vue d’une mise en œuvre généralisée ». Noémie Boillat-Blanco et sa collègue Véronique Suttels ont dirigé une vaste étude de cohorte diagnostique au Bénin en utilisant l’algorithme dans des échographes portables. « Lorsqu’une patiente ou un patient présente des symptômes, l’algorithme échographique permet de détecter rapidement la probabilité d’une tuberculose. Un autre avantage est qu’une fois la tuberculose exclue, des pathologies telles que la pneumonie ou les maladies cardiovasculaires peuvent être identifiées à l’aide de ce dispositif », précise-t-elle. Après le succès de l’étude diagnostique TrUST, un consortium mondial de dix établissements de santé et de recherche a reçu 10 millions d’euros sur cinq ans pour développer l’algorithme en une application conviviale, en commençant par le Bénin, le Mali et l’Afrique du Sud. Véronique Suttels rejoindra l’EPFL pour prendre la direction scientifique générale du projet (CAD LUS4TB), qui inclura 3 000 patientes et patients adultes pour étudier l’utilisation d’ULTR-AI dans le triage et la prise en charge de la tuberculose. « Ce projet d’une durée de cinq ans illustre le travail interdisciplinaire de notre groupe LiGHT, composé de médecins, de spécialistes des essais cliniques et de scientifiques des données pour garantir un véritable codéveloppement d’outils d’IA et une recherche axée sur l’impact, et nous sommes ravis de travailler avec des partenaires tels que le CHUV », affirme Mary-Anne Hartley. Le partenariat CAD LUS4TB entre l’Afrique et l’Union européenne repose sur une collaboration interdisciplinaire, avec le partage de données cliniques et échographiques permettant d’améliorer continuellement les performances de l’IA. Le modèle sera également en libre accès. Il réunit des spécialistes issus d’un vaste ensemble de domaines, dont l’infectiologie, la recherche clinique, le diagnostic médical, la science des données, l’informatique, les sciences sociales, l’économie et la politique de santé. « Ce projet est un premier pas important vers un diagnostic plus portable et plus abordable de la tuberculose, en améliorant l’accès aux soins et en réduisant les coûts associés au traitement tardif de la maladie. Les futures recherches sur l’échographie pulmonaire basée sur l’IA devraient donner la priorité aux modalités d’imagerie conçues pour les utilisatrices et utilisateurs finals, étudier les obstacles à l’adoption des technologies, relever les défis liés aux flux de travail et, surtout d’un point de vue clinique, garantir une formation continue de haute qualité en échographie de terrain », conclut Véronique Suttels. EPFL : https://actu.epfl.ch/news/l-ia-facilite-le-depistage-de-la-tuberculose-en-af/ | | ^ Haut | |
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| | | Une innovation récente dans le domaine de l’énergie solaire pourrait transformer la façon dont nous capturons et utilisons cette ressource. Le micro-concentrateur photovoltaïque (micro-CPV), développé par le Fraunhofer Institute for Solar Energy Systems, promet une efficacité considérable tout en réduisant les coûts. Grâce à des composants à faible coût et des processus de fabrication à haut débit, cette technologie offre des performances impressionnantes. Le micro-CPV est une version avancée des photovoltaïques à concentration traditionnels. Il utilise des cellules solaires multi-jonction miniaturisées, mesurant moins de 1 mm², ainsi que des composants optiques compacts. Ce système intègre des procédés de fabrication bien établis, comme ceux des circuits imprimés et des dispositifs microélectroniques. Cette miniaturisation permet de maintenir une efficacité élevée tout en réduisant considérablement les coûts de production. En collaboration avec des partenaires industriels et académiques, Fraunhofer a développé cette technologie sur quatre ans. Le système repose sur une matrice de lentilles à faible coût, une lentille optique secondaire sphérique, et des cellules solaires à concentration de haute efficacité fournies par Azur Space Solar Power. Ce design innovant réduit les matériaux semi-conducteurs nécessaires par un facteur de 1 300 et diminue de 30 % la surface des modules par rapport aux systèmes CPV actuels. Le module démonstrateur, avec 60 unités cellule-lentille et une ouverture de 205,35 cm², a été testé pendant un an au site de test CPV de Fraunhofer ISE à Fribourg, en Allemagne. Les résultats de l’étude, publiés dans IEEE Explore, montrent des efficacités médianes mensuelles entre 31,4 % et 33,6 % dans des conditions réelles. Le module a démontré une efficacité de 36,0 % en conditions standard de test de concentration (CSTC) et 33,0 % en conditions standard de fonctionnement en concentration (CSOC). Les chercheurs ont souligné une performance globalement stable et l’absence de signes de dégradation, ce qui est particulièrement remarquable compte tenu de l’utilisation de composants disponibles dans le commerce à faible coût et de processus de fabrication à haut débit. Fraunhofer ISE travaille activement à la commercialisation de cette technologie. Frank Dimroth, responsable de la technologie photovoltaïque et de concentration à Fraunhofer ISE, a déclaré à pv magazine que Clearsun Energy, une startup en préparation, visera à commercialiser la technologie micro-CPV pour l’Agri-PV et les centrales photovoltaïques dans les régions arides. Les plans incluent également le développement d’un produit avec une efficacité de module encore plus élevée de 37 %. Le micro-CPV de Fraunhofer ISE est sur le point de transformer le paysage de l’énergie solaire. Avec la capacité de réduire les zones de module tout en maintenant une efficacité élevée, cette innovation pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale. En réduisant la dépendance aux matériaux coûteux et en intégrant des processus de fabrication courants, le micro-CPV pourrait offrir une solution viable et économique pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/energy/micro-cpv-breakthrough-powers-up-solar... | | | |
| En remplaçant des matériaux coûteux par de l’acier inoxydable pour les composants de missiles hypersoniques, la Chine démontre une fois de plus sa capacité à innover. Cette découverte, qui semblait impossible il y a quelques années, offre de nouveaux horizons tant en termes de performance que de coûts. Elle souligne le leadership de la Chine dans la recherche et le développement de technologies de pointe, influençant par la même occasion les dynamiques mondiales du secteur de la défense. La quête de matériaux performants et abordables pour les technologies de pointe est au cœur de l’innovation. Traditionnellement, les missiles hypersoniques nécessitent des alliages de tungstène, connus pour leur capacité à supporter des températures extrêmes, avec un point de fusion à 3 422°C. Cependant, ces alliages sont non seulement rares mais aussi très coûteux, ce qui limite leur utilisation. Les chercheurs du Beijing Institute of Technology, dirigés par le professeur Huang Fenglei, ont dû repenser l’utilisation des matériaux pour contourner ces contraintes. Leur solution audacieuse repose sur l’acier inoxydable, un matériau largement disponible et bien moins coûteux. Ce choix a permis de réduire significativement les coûts sans compromettre la performance. En effet, l’acier inoxydable, bien que traditionnellement inadapté aux températures extrêmes, a été transformé grâce à une ingénierie innovante. C’est ainsi que la Chine a pu franchir un cap technologique majeur, ouvrant la voie à de nouvelles applications dans le domaine de la défense. L’un des principaux défis posés par le vol hypersonique est la résistance aux températures extrêmes. L’acier inoxydable, qui commence à se déformer à partir de 1 200°C, semblait initialement inadapté. Pourtant, les chercheurs ont développé un système de protection thermique révolutionnaire qui permet à ce matériau de supporter les conditions extrêmes du vol hypersonique. En combinant une couche céramique à température ultra-élevée avec un aérogel isolant thermique de 5 mm, ils ont réussi à protéger efficacement l’acier de la chaleur intense. Cette innovation n’est pas seulement une prouesse technique ; elle représente également une avancée stratégique en termes de coûts. Grâce à cette solution, les composants en acier inoxydable peuvent être produits à moindre coût, rendant les missiles hypersoniques plus accessibles à un plus grand nombre de pays. Ce développement pourrait transformer le secteur des missiles, en rendant cette technologie de pointe plus abordable et plus largement disponible. La capacité de la Chine à produire des composants de missiles hypersoniques en acier inoxydable représente un changement de paradigme pour sa défense. En réduisant la dépendance à des matériaux coûteux comme le tungstène, la Chine peut renforcer son arsenal militaire tout en maîtrisant ses dépenses. L’Armée populaire de libération a déj&a grave; commencé à intégrer ces nouveaux composants dans ses conceptions, marquant ainsi une nouvelle ère dans la production d’armements. Cette avancée stratégique place la Chine dans une position avantageuse sur la scène internationale. Le développement de technologies de défense plus abordables et tout aussi performantes pourrait influencer les relations internationales et les alliances militaires. À une époque où le coût des technologies militaires ne cesse d’augmenter, cette approche plus économique pourrait redéfinir les équilibres de puissance. Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/military/china-hypersonic-missile-stee | | | |
| Des chercheurs de l'Université américaine Northeastern (Boston), dirigés par Alberto de la Torre, ont réussi à contrôler les propriétés électroniques d'un matériau quantique de manière stable et réversible. Ce progrès ouvre la voie à une nouvelle génération d'appareils électroniques qui pourraient être jusqu'à 1000 fois plus rapides. L'équipe de l'Université Northeastern a utilisé une méthode baptisée trempe thermique, combinant un chauffage et un refroidissement précis. Cette technique permet de faire basculer un matériau entre un état conducteur (métallique) et un état isolant, selon les besoins. Le matériau étudié, le 1T-TaS₂, est un composé quantique bien connu pour ses comportements électroniques. En l'exposant à la lumière à température ambiante, les chercheurs ont induit un état métallique caché, resté stable pendant plusieurs mois. Un résultat sans précédent dans ce domaine. Cette avancée permet de se passer d'interfaces entre matériaux différents. Un seul matériau, dont l'état est modulé par la lumière ou la température, pourrait suffire. Une telle simplification pourrait profondément simplifier la conception des composants électroniques. Jusqu'ici, les tentatives similaires se heurtaient à des obstacles majeurs : états instables, besoins en températures très basses, ou durées de vie trop courtes. La méthode proposée surmonte ces lim ites. Ces travaux ouvrent un nouveau champ pour l'ingénierie des matériaux et la microélectronique, à l'heure où les limites du silicium deviennent de plus en plus contraignantes. La trempe thermique consiste à chauffer un matériau, puis à le refroidir rapidement. Ce processus modifie sa structure électronique interne, permettant d'atteindre un état voulu, métallique ou isolant. La clé du succès réside dans la maîtrise fine de la température et du temps d'exposition. Contrairement aux approches précédentes, cette technique ne nécessite pas de conditions extrêmes, comme des températures cryogéniques. Elle est aussi réversible : le matériau peut repasser à son état initial sans se dégrader. C'est cette stabilité qui rend la technique prometteuse pour des applications concrètes dans l'électronique. Un matériau quantique est un matériau dont les propriétés électroniques ne peuvent pas être expliquées par la physique classique. Il présente souvent des effets collectifs comme la supraconductivité, l'effet Hall quantique, ou des changements d'état induits par de faibles stimuli. Le 1T-TaS₂ appartient à cette catégorie. Il est sensible à la lumière, à la pression et à la température, ce qui le rend idéal pour explorer des transitions électroniques contrôlées. North Eastern Global News :https://news.northeastern.edu/2025/06/27/quantum-electronics-speed-discovery/ | | | |
| Il y a quelques jours, le premier bâtiment imprimé en 3D à partir d’un matériau biocomposite a été achevé à Oosterwolde, aux Pays-Bas. Qui est derrière cette innovation ? La startup néerlandaise Silva.Builders. Selon elle, le bâtiment représente une étape importante dans l’utilisation de matériaux de construction durables et combine le respect de l’environnement avec une esthétique unique, ainsi qu’un processus de construction rapide et peu coûteux. La maison a été imprimée et achevée en quelques jours. Le bâtiment sert désormais de petite aire de repos pour les chauffeurs de bus de la société de transport néerlandaise Qbuzz. Le fondateur de Silva.Builders, Gerard van der Hoeven, décrit l’idée derrière le projet comme suit : « Nous combinons la puissance de la fabrication numérique avec l’utilisation de matériaux recyclés et y ajoutons le design d’architectes de pointe. Nous pouvons ainsi créer des bâtiments prêts pour l’avenir ». Selon le fabricant, le design combine confort, luxe et durabilité. Cette combinaison est assurée non seulement par l’utilisation de la fabrication additive, mais aussi par le matériau unique. Le matériau utilisé est composé de fibres naturelles et de plastique recyclé et est entièrement recyclable. De plus, il répond à toutes les directives en matière de sécurité incendie et de résistance aux UV, des caractéristiques qui constituent un réel succès dans l’industrie de la construction par impression 3D. Ces propriétés rendent également le bâtiment particulièrement adapté à une utilisation dans des zones naturelles menacées, comme Natura 2000 – un réseau cohérent de zones protégées en Europe. Le premier arrêt de bus de l’entreprise a été construit dans une telle zone, ce qui a entraîné des obstacles supplémentaires en raison des règles strictes de protection de la nature. Le processus derrière les projets de Silva.Builders suit une procédure bien précise : les clients peuvent créer leur propre construction sur la plate-forme en ligne de la startup, puis elle met le projet en œuvre. Pour ce faire, ils utilisent leurs propres "robots Silva", spécialement conçus pour l’utilisation de matériaux biocomposites circulaires. L’objectif de l’entreprise est de répondre à la demande croissante d’espaces de vie et de travail flexibles et durables. Mais leur portfolio comprend également des logements temporaires et des maisons de vacances. La différence entre l’entreprise et les autres projets d’impression 3D dans le secteur de la construction réside dans l’utilisation de matériaux biosourcés et dans la construction circulaire. Cela signifie spécifiquement que le design, la durabilité et la rapidit&eacut e; de fabrication vont de pair dans le processus de construction. Circulaire signifie également que tous les matériaux utilisés par Silva.Builders sont entièrement recyclables. De plus, pour chaque maison vendue, Silva.Builders promet d’en donner une autre à une famille dans le besoin. Ainsi, la startup espère non seulement rendre le secteur de la construction plus durable, mais aussi promouvoir activement un marché mondial du logement équitable. 3D : https://www.3dnatives.com/silva-builders-impression-3d-construction-16062025/#! | | | |
| Elles font quasiment figure d'ennemis publics numéros 1. Et pour cause, les PFAS, ces substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées souvent qualifiées de polluants éternels, figurent en tête des produits qui dégradent la qualité de l'eau. Une invention, développée à l'Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M), pourrait bien contribuer à faciliter leur traque. Le détecteur baptisé Attomip est utilisable sur le terrain pour identifier et doser précisément ces molécules dangereuses à partir d'une simple goutte d'eau. Une avancée importante puisque jusqu'à présent il fallait passer par des analyses en laboratoire pratiquées sur de gros appareils et qui exigeaient des jours avant d'obtenir des résultats. Les PFAS qui n'existent pas à l'état naturel ont séduit de multiples industries, car leur squelette de carbone et d'atomes de fluor les rend très stables, les empêchant ainsi de se dégrader. C'est justement ce qui les rend dangereuses aussi bien pour l'environnement, dans lequel elles s'accumulent que pour la santé humaine. « Nous avons fait une première preuve de concept avec la molécule PFOA, l'un des principaux 'polluants éternels' », explique Olivier Soppera, directeur de recherche à l'IS2M (CNRS/université Haute-Alsace). Pour traquer cette molécule, les chercheurs ont combiné deux technologies. L'une, optique, consiste à utiliser une fibre optique dans laquelle circule une lumière blanche avec laquelle les molécules interagissent, trahissant ainsi leur présence. Toute l'originalité du projet est liée à la seconde technologie qui constitue l'une des spécialités de ce laboratoire de chimie des matériaux : les polymères à empreinte moléculaire (PEM). « Dans le capteur, nous préparons in situ un film de polymère à empreinte moléculaire. C'est un film plastique dans lequel sont réalisées des répliques exactes de la molécule recherchée, mais en négatif, et que celle-ci vient épouser un peu comme dans un moule. Quand les molécules sont piégées dans les empreintes, leur présence modifie la lumière blanche circulant dans la fibre optique », détaille Olivier Soppera. Plusieurs industriels ont déjà manifesté leur intérêt pour un appareil qui n'existe pas sur le marché. « L'intérêt c'est que nous pouvons réaliser une empreinte de nombreuses molécules organiques différentes et ainsi facilement adapter notre dispositif à d'autres contextes comme le contrôle alimentaire, des applications médicales voire même potentiellement à la détection antidopage », précise Olivier Soppera. Un brevet a été déposé et le projet est désormais soutenu par la SATT alsacienne Conectus afin d'entrer en phase de maturation. « Nous allons désormais faire mûrir notre technologie et la rendre robuste, quel que soit l'environnement, puis chercher des partenaires industriels afin de la valoriser ». Les Echos du 17.06.2025 : https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/polluants-eternels-un-... | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Strasbourg, au sein de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), ont réalisé une avancée majeure dans le traitement d’une maladie musculaire génétique grave pour laquelle il n'existe actuellement aucune thérapie, la myopathie centronucléaire liée à la mutation du gène BIN1. Leur étude identifie pour la première fois une thérapie génique capable non seulement de prévenir totalement, mais aussi d’inverser la progression de cette maladie rare dans un modèle murin. Des résultats prometteurs qui sont un pas de plus dans l’identification d’un potentiel traitement chez l’humain. Les myopathies congénitales sont des maladies musculaires génétiques rares dont les symptômes et la sévérité varient selon la nature du gène impliqué. Parmi elles, les myopathies centronucléaires sont caractérisées par une atteinte musculaire qui progresse avec le temps, causée par des anomalies de la structure interne des cellules des muscles squelettiques. Des mutations du gène BIN1, essentiel à l’adaptation des cellules à leur environnement et à l'organisation des fibres musculaires, sont responsables d'une part importante des cas de cette maladie. À Strasbourg, une équipe de recherche menée par Jocelyn Laporte, directeur de recherche Inserm, s’intéresse tout particulièrement à l’étude des mutations du gène BIN1 dans la maladie avec l’objectif d’en comprendre les mécanis mes et d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques. Dans une nouvelle étude, l’équipe décrit, pour la première fois, les résultats encourageants d’une thérapie génique qu’ils ont développée et testée sur un modèle de souris atteintes par la maladie. Cette approche repose sur l’utilisation de vecteurs viraux spécifiques, ayant permis aux chercheurs d’agir de façon ciblée sur les gènes mutés dans les muscles atteints. La thérapie génique consiste à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie. Une des difficultés associées au développement de la thérapie génique est qu’il faut trouver un moyen de faire pénétrer les gènes thérapeutiques dans les cellules du patient malade afin d’agir directement sur les gènes mutés, c’est-à-dire ceux présentant une anomalie. La thérapie génique utilise donc des outils appelés "vecteurs", en général des virus inactivés, pour assurer le transport et la livraison des gènes thérapeutiques au sein de la cellule. Les vecteurs viraux adéno-associés (AAV) sont actuellement considérés comme les plus performants. Une autre difficulté repose dans l’identification d’un vecteur spécifique de la structure biologique que l’on souhaite cibler, afin d’éviter qu’il ne délivre le gène au sein de cellules saines d’autres organes non touchés par la maladie, ce qui pourrait avoir des effets graves sur leur fonctionnement. Ainsi, dans le cadre des myopathies, l’enjeu est d’identifier un vecteur qui ne ciblera que les cellules des muscles squelettiques et n’ira pas délivrer une copie du gène sain dans, par exemple, le foie, les poumons ou le cerveau. Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé des vecteurs AAV pour délivrer une version non mutée et fonctionnelle du gène BIN1 dans sa forme spécifique au muscle squelettique (celle habituellement exprimée dans un muscle sain et nulle part ailleurs dans le corps) dans les muscles atteints. L’objectif : restaurer une fonction musculaire normale en compensant le gène muté responsable de la maladie. L'équipe a identifié MyoAAV4A, un nouveau type d'AAV ciblant spécifiquement le muscle squelettique, comme particulièrement efficace pour la délivrance de BIN1, surpassant ainsi le vecteur AAV9 habituellement utilisé. Un traitement précoce chez des souris nouveau-nées a ainsi permis de prévenir totalement l’apparition des symptômes de la maladie. De plus, une administration après le début de la maladie a permis d'inverser complètement les principales manifestations cliniques, notamment les troubles moteurs ainsi que l’atrophie et les anomalies de contraction musculaire. Quatre semaines après traitement, les souris présentaient une normalisation de la structure et de leur fonction musculaire, ainsi qu’une restauration des principaux indicateurs biologiques témoignant du bon fonctionnement de la cellule musculaire. De plus, une administration après le début de la maladie a permis d'inverser complètement les principales manifestations cliniques, notamment les troubles moteurs ainsi que l’atrophie et les anomalies de contraction musculaire. « Cette recherche pionnière représente une avancée majeure dans la quête de traitements curatifs pour les myopathies centronucléaires en établissant le remplacement du gène BIN1 comme une stratégie thérapeutique prometteuse. Elle ouvre la voie à de nouvelles étapes de recherche vers le développement d’un essai clinique chez l’humain », explique Jacqueline JI, première autrice de l’étude. Ces résultats ont des implications plus larges. En effet, des anomalies de BIN1 sont également impliquées dans des pathologies cardiaques, certains cancers, ainsi que dans des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Ainsi, la restauration de la fonctionnalité de BIN1 pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques dans plusieurs domaines. CNRS du 12.06.2025 : https://www.cnrs.fr/fr/presse/une-therapie-genique-prometteuse-dans-le-traitemen... | | | |
| Des biologistes et angiologues des Universités de Berlin et de Vienne ont montré que la fisétine, un composé naturel, aide à prévenir le durcissement des artères lié au vieillissement et aux maladies rénales. Ainsi, ces travaux soutiennent le traitement par la fisétine, qui supprime l’expression des marqueurs calcifiants et la calcification des cellules musculaires lisses vasculaires (VSMC). La fisétine est une substance présente dans les fruits et légumes. Ce composé naturel réduit la calcification des cellules musculaires lisses vasculaires en inhibant une protéine spécifique, p38 MAPK, elle-même dépendante d’une autre protéine DUSP1. C’est donc toute une voie moléculaire qui mène à la calcification et à la rigidité artérielle, qui vient d’être décrypt&eac ute;e, avec des implications, en termes de prévention et de traitement. Une découverte importante alors que le durcissement des artères ou rigidité artérielle constitue un problème fréquent chez les personnes âgées et les personnes atteintes d’insuffisance rénale. L’étude se concentre ainsi sur la calcification vasculaire, une affection caractérisée par un durcissement des vaisseaux sanguins dû aux dépôts de calcium. Ce processus est fréquent avec le vieillissement et l’insuffisance rénale chronique et augmente le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Sur des souris modèles, puis chez des patients humains, les chercheurs ont testé la capacité de la fisétine à prévenir la calcification des cellules musculaires lisses vasculaires (CMLV), qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé vasculaire. Ces expériences confirment que la fisétine, connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, réduit significativement l’accumulation de calcium et les marqueurs de calcification, et chez l’animal, dans des conditions de stress mimant la maladie ; la fisétine inhibe l’activité d’une voie de signalisation appelée p38 MAPK, connue pour favoriser la calcification ; les effets protecteurs de la fisétine sont également confirmés dans des artères de souris isolées et chez des souris vivantes traitées par de fortes doses de vitamine D, ce qui augmente généralement la calcification artérielle ; lorsque les CMLV sont exposées au sérum sanguin de patients dialysés – une affection connue pour déclencher la calcification vasculaire – la fisétine réduit à nouveau lR 17;accumulation de calcium et protège les cellules. Cette étude ajoute à la preuve de l’efficacité de la fisétine à protéger les vaisseaux sanguins des dommages liés au vieillissement. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires avant son utilisation en clinique, l’étude confirme la fisétine comme un candidat prometteur pour ralentir ou prévenir la calcification vasculaire. Aging : https://www.aging-us.com/article/206233/text | | | |
| C'est un tournant dans la prise en charge des patients atteints de myélome multiple, une maladie qui touche la moelle osseuse (le tissu contenu dans les os où sont produites les cellules du sang et de la lymphe). Deuxième cancer le plus répandu en France avec plus de 5000 nouveaux cas chaque année. Une étude, menée avec des patients de l’Oncopole de Toulouse, prouverait que le myélome multiple peut être soigné avec moins de chimiothérapie. L’étude surnommée “MIDAS” (Minimal Residual Disease Adapted Strategy) a inclus 791 patients dans 70 centres franco belges en seulement 18 mois. Le CHU de Toulouse a fait partie des premiers centres recruteurs. Le protocole actuel du myélome multiple repose sur la prise de quatre médicaments pendant six mois, suivie d’une chimiothérapie intensive avec autogreffe de cellules souches (pour mieux supporter les effets de la chimiothérapie) puis d’un traitement de maintenance. Lors de cette étude, la chimiothérapie a été supprimée chez les patients qui répondent bien au traitement, et remplacée par une seconde phase de prises des quatre médicaments. Elle a démontré que cet “abandon” s'est fait sans compromettre la qualité de la réponse au traitement. « Ces résultats pourraient effectivement modifier les pratiques, uniquement pour certains patients nouvellement diagnostiqués » explique la professeure Aurore Perrot, hématologue à l'Oncopole. « Ce sont d'excellents résultats. C'est une grande avancée dans la qualité de vie des patients. Car ils nous décrivent tous la pire période du traitement : avec des nausées, la perte des cheveux, une anorexie et une importante fatigue. Si certains peuvent s'en passer, c'est une très bonne chose », souligne Aurore Perrot, hématologue à l'IUCT Toulouse. Mais il faudra attendre la fin de l'étude pour systématiser ce protocole. « On veut s'assurer qu'il n'y a pas de rechute et pour l'instant, l'un des quatre médicaments, qui fonctionne très bien, n'est pas remboursé par la sécurité sociale » explique la professeure. Chez les moins bons "répondeurs", les soignants ont déjà changé leurs pratiques. Car l'étude prouverait que la double chimiothérapie, à six mois d'intervalle, n’apporterait aucun bénéfice et pourrait être limitée à une seule. Ces résultats ouvrent ainsi la voie à une simplification des traitements, avec moins de chimiothérapie et des soins mieux adaptés au profil de chaque patient. France 3 : https://france3-regions.franceinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/une-avanc... | | | |
| Pour les malades coeliaques, vivre sans manger de gluten n’est pas un effet de mode, mais une nécessité médicale. Et jusqu’à aujourd’hui, prouver qu’on souffre bien de cette pathologie auto-immune passait souvent par une épreuve absurde : manger à nouveau du gluten pendant plusieurs semaines, au risque de voir ressurgir douleurs intestinales, fatigue intense et carences. Mais les chercheurs du Royal Melbourne Hospital ont peut-être trouvé le moyen d'améliorer le diagnostic. Ils ont présenté un nouveau test sanguin capable de détecter la maladie coeliaque sans avoir besoin de consommer du gluten. Une innovation majeure qui pourrait soulager des millions de patients à travers le monde. La maladie coeliaque est une pathologie auto-immune chronique qui affecte environ 1 % de la population. Elle se déclenche lorsque le système immunitaire réagit de façon inappropriée au gluten, une protéine présente dans le blé, l’orge et le seigle. Cette réaction endommage la paroi de l’intestin grêle, entraînant des troubles digestifs, une malabsorption des nutriments, et des symptômes variés (diarrhées, anémie, perte de poids, fatigue). Le test mis au point par l’équipe du Docteur Jason Tye-Din repose sur une analyse des cellules T réactives au gluten dans le sang. Ces cellules, spécifiques à la maladie coeliaque, peuvent persister chez les patients même après plusieurs années sans gluten. Pour ces recherches, les scientifiques ont analysé les échantillons sanguins de 181 volontaires âgés de 18 à 75 ans recrutés à l'hôpital Royal Melbourne. Parmi eux, 75 personnes atteintes de la maladie cœliaque suivant un régime sans gluten depuis au moins un an, 13 personnes atteintes de maladie cœliaque non traitée, 32 personnes présentant une simple sensibilité au gluten et 61 témoins ne présentant ni maladie cœliaque ni sensibilité au gluten. En utilisant une technologie de détection avancée, les chercheurs ont pu identifier avec une fiabilité de 91 % les personnes atteintes de la maladie, sans avoir besoin de les ré-exposer au gluten. « Nous avons montré qu’il est possible d’identifier les patients cœliaques avec une simple prise de sang, même s’ils n’ont pas consommé d e gluten depuis longtemps », explique le Professeur Tye-Din. Une avancée saluée également par Olivia Moscatelli, co-auteure de l’étude, qui évoque « un test simple, non invasif, et surtout beaucoup plus respectueux de la vie des patients ». WEHI : https://www.wehi.edu.au/news/landmark-test-for-coeliac-disease/ | | | |
| Le métabolisme humain est un réseau complexe de processus chimiques et d'interactions entre nos cellules et les microbes vivant en nous. Plus les scientifiques peuvent identifier et classer les molécules impliquées dans notre métabolisme, appelées métabolites, plus nous pouvons en savoir plus sur la santé et les maladies humaines. Désormais, les chercheurs de l'Université de Californie San Diego ont fait une avancée majeure dans notre compréhension du métabolisme humain en décrivant des centaines de nouveaux lipides N-ACYL, un type de molécule impliqué dans les réponses immunitaires et au stress. Les chercheurs ont identifié 851 lipides n -yl distincts à travers divers tissus et biofluides, dont 777 n'avaient jamais été documentés auparavant. Beaucoup de ces nouveaux métabolites peuvent provenir des microbes intestinaux humains. Le modèle de distribution de ces molécules varie en fonction de l'alimentation, de la colonisation microbienne et chez les personnes atteintes de maladies qui ont un impact sur le microbiome, comme le diabète. Les métabolites sont le langage que le corps utilise pour communiquer avec lui-même et avec notre microbiome, et les étudier peut offrir un aperçu significatif du rôle du métabolisme microbien dans la santé et les maladies. C'est comme si nous avions ajouté des centaines de nouveaux mots au dictionnaire métabolique. Le métabolisme humain est un système délicat et les déséquilibres du métabolisme ont été liés à un large éventail de maladies, notamment le diabète, le cancer et les troubles neurologiques. « La grande surprise ici a été la diversité de ce groupe de composés », a déclaré le premier auteur Helena Mannochio Russo, Ph.D., chercheur postdoctoral dans le laboratoire de Dorrestein. Dans les molécules précédemment inconnues, les chercheurs ont découvert que beaucoup étaient trouvées dans le tube digestif et contenaient des acides gras à chaîne courte, une caractéristique connue du métabolisme microbien. Le modèle de distribution de ces molécules variait également en fonction de l'alimentation, de la colonisation microbienne et chez des personnes atteintes de maladies qui ont un impact sur le microbiome, comme le diabète. Ensemble, ces résultats suggèrent que les métabolites nouvellement identifiés sont produits par le microbiome humain. Les chercheurs ont également constaté que ces métabolites microbiens étaient associés à l'état du VIH et aux troubles cognitifs, suggérant un lien potentiel entre le microbiome intestinal et la fonction neurologique chez les personnes. Cependant, il faudra davantage de recherches pour comprendre pleinement les implications de cette connexion du langage des microbes intestinales et comment elles affectent la cognition. Ma Clinique : https://ma-clinique.fr/les-scientifiques-decouvrent-des-centaines-de-nouveaux-me... | | | |
| Des chercheurs américains des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, à Atlanta, en collaboration avec leurs collègues des universités du Texas (Austin) et de Caroline-du-Nord, ont montré qu’un vaccin oral expérimental déclenche la production d’anticorps capables de neutraliser un large éventail de souches de norovirus. Le vaccin pourrait également réduire la quantité de virus excrétée par les personnes infectées, ce qui laisse espérer qu’un vaccin à large spectre de protection pourrait bientôt voir le jour. Le norovirus est un virus extrêmement contagieux qui se transmet par des aliments ou de l’eau contaminés, par les surfaces souillées ou par contact direct avec une personne infectée – y compris par des particules en suspension dans l’air provenant de vomissemen ts ou de diarrhées. Si la plupart des personnes touchées s’en remettent, le virus représente une menace sérieuse pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. On estime qu’il est responsable d’environ 200 000 décès par an, dont 70 000 chez des enfants vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Mettre au point un vaccin contre le norovirus s’est avéré particulièrement difficile, car le virus est un maître du camouflage : il mute fréquemment pour échapper au système immunitaire, avec une grande diversité de variantes génétiques. Plusieurs candidats vaccins sont néanmoins en cours de développement clinique, dont un vaccin à ARN messager (ARNm), plusieurs vaccins à base de pseudo-particules virales, ainsi qu’un vaccin oral utilisant un adénovirus affaibli et modifié pour livrer une protéine du norovirus – appelée VP1 – aux cellules humaines. C’est cette dernière stratégie – un vaccin dit "à vecteur viral" – qui a fait l’objet du présent essai clinique. La Docteure Park et ses collègues ont testé un vaccin oral expérimental contre le norovirus, développé par l’entreprise Vaxart et baptisé VXA-G1.1-NN. Ils ont voulu déterminer si ce vaccin pouvait déclencher des anticorps protecteurs contre le virus et/ou prévenir l’infection, en administrant le vaccin ou un placebo à 165 volontaires, dont certains ont ensuite été volontairement exposés au norovirus. Ils ont découvert que le vaccin ne se contentait pas de préparer le système immunitaire à combattre l’infection en déclenchant la production d’anticorps contre la protéine VP1, à la fois dans le sang et dans la muqueuse intestinale : il réduisait également la quantité de virus excrétée par les personnes infectées, dans leurs selles comme dans leurs vomissements – un él& eacute;ment clé pour limiter la transmission. Une analyse moléculaire poussée a par ailleurs révélé que certaines personnes produisaient des anticorps capables de neutraliser plusieurs souches de norovirus, y compris celles responsables d’environ 75 % des épidémies mondiales. Le vaccin ne se contente pas de réduire les infections : il diminue aussi la quantité de virus présente dans les selles jusqu’à une semaine après l’exposition, même chez les personnes qui ne tombent pas malades. Il limite également la fréquence des vomissements et la charge virale contenue dans ces vomissements, ce qui pourrait réduire deux voies majeures de transmission. Science Translational Medicine : https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.ads8214#con1 | | | |
| La stéatose hépatique, maladie du foie gras non alcoolique, que l’on appelle aujourd’hui MASH ou MASLD (pour Metabolic Dysfunction Associated Steatotic Liver Disease, maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique), est une accumulation de graisse dans le foie, et elle peut toucher tout le monde, buveurs ou non. En revanche, l’excès de sucre, la sédentarité, le surpoids (localisé au niveau du ventre en particulier, la graisse abdominale étant directement impliquée) ou le diabète sont des facteurs connus de stéatose hépatique. Le problème ? Cette surcharge graisseuse peut mener à une inflammation du foie, une fibrose voire une cirrhose si on ne fait rien… et augmente de fait les risques de cancer. Silencieuse, la stéatose hépatique évolue à bas bruit, le foie grossit et s’engraisse sans réellement provoquer de symptômes… alors que plus vite on agit, plus il est facile d’inverser la tendance. Comment ? En rétablissant l’équilibre dans l’assiette et en luttant (activement) contre la sédentarité. Parallèlement, l’ensemble du monde de la recherche planche sur une meilleure connaissance de cette maladie qui pourrait amener à un dépistage précoce et des solutions médicamenteuses prometteuses. L’étude, menée par une équipe américaine et dirigée par un chercheur de l’université d’Oklahoma City, le Dcteur Matthew Potthoff, vient d’être publiée dans la revue scientifique Cell Metabolism et détaille comment l'hormone FGF21 (facteur de croissance des fibroblastes 21) peut inverser les effets de la stéatose hépatique chez la souris. Cette hormone agit principalement en signalant au cerveau d'améliorer la fonction hépatique. « Il s'agit d'une boucle de rétroaction où l'hormone envoie un signal au cerveau, et celui-ci modifie l'activité nerveuse vers le foie pour le protéger », explique le Docteur Potthoff, dans un communiqué de presse. « L'effet provient principalement du signal envoyé au cerveau, et non directement au foie. Cependant, ensemble, ces deux signaux ont une puissante capacit&eac ute; à réguler les différents types de lipides dans le foie ». Stimuler cette hormone reviendrait donc à inverser le processus qui mène à la stéatose hépatique. Un mécanisme d’action similaire à ceux des médicaments amaigrissants GLP-1 (glucagon-like peptide 1), notamment commercialisés en France sous les noms de Mounjaro ou Wegovy (l’Ozempic étant réservé aux diabétiques) et destinés aux patients obèses. Ces deux hormones sont produites par les tissus périphériques – GLP-1 par l'intestin et FGF21 par le foie – et agissent toutes deux en envoyant un signal au cerveau : GLP-1 régule l’appétit et la glycémie quand FGF21 régule le métabolisme. Pourquoi tout ceci est capital dans l’approche de la maladie du foie gras ? En agissant directement sur le cerveau, plutôt que sur le foie, ce facteur de croissance FGF21 « est très puissant, car il a non seulement entraîné une réduction de la masse grasse, mais aussi permis l'inversion de la fibrose, la partie pathologique de la maladie, et ce, alors que les souris suivaient encore un régime alimentaire susceptible de provoquer la maladie. Aujourd'hui, non seulement nous comprenons le fonctionnement de cette hormone, mais cela pourrait nous guider dans la création de thérapies encore plus ciblées à l'avenir », conclut le chercheur. Cette étude fournit des informations précieuses sur le mécanisme d'action de l'hormone, mais ouvre surtout la voie à de nouveaux traitements. Cette hormone est en effet « une cible pour une nouvelle classe de méd icaments très attendus qui sont en phase 3 d'essais cliniques » aux Etats-Unis. MSN : https://www.msn.com/fr-fr/sante/other/les-chercheurs-d%C3%A9couvrent-une-hormone... | | | |
| Des chercheurs de l'université Northwestern de Chicago, après avoir démontré que le microbiote intestinal pouvait atténuer la dégénérescence des astrocytes, des cellules impliquées dans de nombreux troubles neurologiques, et diminuer le dépôt de plaques amyloïdes, ont cherché à savoir par quelles voies le microbiote pouvait exercer cet effet. Dans leur article, ils expliquent comment ils sont parvenus à identifier un composé sécrété spécifiquement par les bactéries du microbiote et qui contribuerait à diminuer certaines manifestations de la maladie d'Alzheimer. Les scientifiques ont travaillé avec des souris atteintes de la maladie d'Alzheimer auxquelles ils ont administré des antibiotiques, un traitement connu pour modifier le microbiome intestinal. Ils ont constaté que les rongeurs traités présentaient, dans leur sang, une augmentation du taux de « propionate », un métabolite issu de la fermentation des fibres alimentaires par les bactéries du côlon. Ce composé de la famille des acides gras à chaîne courte (AGCC) est connu pour jouer un rôle crucial en diminuant l'inflammation cérébrale et l'accumulation de plaques amyloïdes, deux caractéristiques clés de la maladie d'Alzheimer. Pour prouver que le propionate peut avoir des effets bénéfiques sur le cerveau des souris Alzheimer, les auteurs les ont abreuvées d'eau additionnée de propionate et démontré que celles qui avaient les taux sanguins de propionate les plus élevés présentaient bien une réduction de l'inflammation et une diminution des plaques amyloïdes, ainsi qu'une baisse du taux d'interleukine-17 (IL-17), un messager pro-inflammatoire. De manière surprenante, cet effet était présent chez les mâles, mais pas chez les femelles. « Nous pensons que les antibiotiques modifiaient la composition du microbiote intestinal et augmentaient spécifiquement la bactérie Akkermansia [une bactérie du microbiote], qui produit du propionate », explique Robert Vassar, l'auteur principal de l'étude. « Les souris traitées avec du propionate dans leur eau potable présentaient moins d'astrocytose réactive [altération de la forme et de la fonction des astrocytes, des cellules neuronales impliquées dans la maladie d'Alzheimer] et de plaques amyloïdes. Ces résultats suggèrent que l'augmentation des niveaux de propionate, que ce soit par l'alimentation, les probiotiques ou les médicaments, pourrait contribuer à ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer ». Ces résultats sont très prometteurs, mais ils doivent encore être confirmés par des études de plus grande a mpleur. Il s'agira pour les chercheurs, d'une part, de comprendre comment les hormones sexuelles féminines influencent le microbiote et la réponse aux antibiotiques et, d'autre part, d'étudier précisément le rôle de l'IL-17. JCI : https://www.jci.org/articles/view/180826 | | | |
| Le succès d’Ozempic et Wegovy ne cesse d’étonner. Ces médicaments coupe-faim, prescrits contre le diabète et l’obésité, sont non seulement très efficaces pour perdre du poids et contrôler la glycémie, mais aideraient aussi à protéger le système cardiovasculaire et à diminuer l’inflammation. Deux nouveaux articles viennent étayer un nouveau bienfait potentiel : ces sémaglutides seraient aussi protecteurs contre la maladie d’Alzheimer et d’autres démences ! La première étude a été publiée dans JAMA Neurology. Des chercheurs de l’Université de Floride ont analysé l’effet de ces traitements sur le risque de démence chez des personnes de plus de 50 ans avec un diabète de type 2. Ils ont étudié les données médicales de près de 100.000 patients, suivis entre 2014 et 2023, qui n’avaient pas de signes de démence au début du traitement. Certains ont été traités avec des sémaglutides, d’autres avec des gliflozines (qui réduisent la glycémie en favorisant l’évacuation du glucose par les urines), et d’autres par des traitements antidiabétiques plus classiques. Les patients traités avec les sémaglutides présentaient un risque plus bas de développer la maladie d’Alzheimer ou d’autres démences, ainsi que ceux traités avec des gliflozines, comparés aux patients traités avec d’autres antidiabétiques. Les auteurs pensent que cet effet protecteur des sémaglutides pourrait être dû à une réduction de l’accumulation du peptide amyloïde bêta et de la phosphorylation de la protéine Tau, marqueurs du développement de cette maladie. Alors que les gliflozines agiraient plutôt en diminuant le stress oxydatif et en favorisant la production de corps cétoniques, une source d’énergie alternative au glucose qui a des effets protecteurs pour le cerveau. Une autre possibilité serait que les bénéfices observés sur la cognition et la mémoire soient plutôt un effet secondaire de l’impact positif de ces médicaments sur la glycémie et la perte de poids, ce qui pourrait améliorer l’état de santé et diminuer ainsi plusieurs facteurs de risque associés aux démences. « C’est très encourageant de voir que ces médicaments contre le diabète peuvent offrir aussi d’autres bénéfices, comme protéger la santé du cerveau », se félicite Jingchuan Guo, directeur de l’étude, dans un communiqué. « Selon notre recherche, les agonistes du récepteur GLP-1 et les inhibiteurs de SGLT2 (gliflozines) auraient un potentiel pour en faire des traitements préventifs contre la maladie d’Alzheimer ». Cette même équipe a analysé de plus près ces données, pour savoir quelles personnes pourraient particulièrement bénéficier de ces traitements. Dans une autre étude publiée dans Alzheimer's & Dementia, les chercheurs mettent en évidence que les patients les plus protégés contre les démences par les sémaglutides sont ceux ayant des maladies cardiovasculaires ou des maladies neurovasculaires. Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que l’effet protecteur de ces médicaments passerait principalement par un effet bénéfique pour les vaisseaux sanguins, ce qui pourrait améliorer l’oxygénation du cerveau, protégeant sa santé. Ces résultats sont sans doute très encourageants et pourraient ouvrir la porte à un potentiel traitement préventif contre la maladie d’Alzheimer, surt out chez les personnes ayant un diabète et une maladie cardiovasculaire. Sciences et Avenir : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-analogues-de-glp-1-protegeraient-contr... | | ^ Haut | |
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