| | | | | | | Edition du 15 Février 2019 |
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| Edito Consumer Electronics Show CES 2019 : robots, réalité augmentée et IA se taillent la part du lion
Le Consumer Electronics Show – CES, grand-messe mondiale annuelle de la high-tech, s’est déroulé le mois dernier à Las Vegas, aux États-Unis, et le moins qu’on puisse dire, c'est que les innovations technologiques présentées à cette occasion n’ont jamais été aussi nombreuses et foisonnantes. Le géant coréen Samsung Electronics a affirmé ses ambitions dans la robotique de service avec toute une gamme d’engins motorisés avec sa plate-forme d’intelligence artificielle Bixby. Samsung compte en effet se tailler la part du lion sur les marchés mondiaux, en pleine expansion, de la domotique et de l’assistance numérique aux seniors. Son système Bot Care dispose d’un écran affichant des informations sur les statistiques de l’état de santé de son propriétaire. Il suffit à l’utilisateur de poser son doigt sur un capteur, placé sous l’écran, pour connaître sa tension artérielle, lue à haute voix par le robot. Bien entendu, Bot Care peut être configuré de manière à envoyer aux proches, aux services d’urgence ou à un médecin, des messages d’alerte des rapports régul iers sur l’état de santé du propriétaire. Ce robot contrôle également la qualité de sommeil et peut recommander des exercices personnalisés. Complément du Bot Care, le Bot Air a été conçu pour détecter les pics de pollution et purifier l’air. Et pour les seniors qui ont des difficultés de déplacement, Samsung a pensé à tout et propose également le Bot Gems, un exosquelette robotisé, qui permet d’assister ses utilisateurs pour marcher et ainsi d'améliorer leur mobilité. Autre nouveauté qui a fait fureur au cours de cette édition 2019 du CES, les outils de réalité « reconstruites » qui équiperont nos véhicules d’ici trois à cinq ans, et seront utilisés aussi bien pour la conduite que pour les loisirs. Nissan a notamment présenté un démonstrateur qui promet de "voir l’invisible". Ce logiciel fusionne les données du véhicule (images, capteurs, GPS) et des données contextuelles situées dans le cloud pour permettre au conducteur d’avoir une vision élargie de son environnement, ce qui améliore considérablement la sécurité et le confort de conduite. Audi a pour sa part présenté sa plate-forme Holoride, qui permettra à tous les clients potentiels d’essayer n’importe quel véhicule en réalité virtuelle dans les concessions de la marque. L’équipementier Valeo a, quant à lui présenté une nouvelle version de sa technologie Xtra Vue, baptisée "Trailer". Elle permet de rendre invisible une remorque ou une caravane dans le rétroviseur du véhicule tractant l’attelage, en combinant plusieurs flux vidéo issus de caméras et l’intelligence artificielle. Valeo a également présenté deux innovations résolument tournées vers le véhicule autonome et connecté. Il s'agit du système de conduite à distance Drive4U Remote et de la technologie Voyage XR qui permet à une personne à distance d'embarquer dans le véhicule. En effet, grâce à XR Voyage, vous pourrez bientôt monter à bord d’une voiture, sans quitter votre domicile ! Ce système repose sur l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle et de deux manettes. Le conducteur (réel) voit l'avatar du passager virtuel dans son rétroviseur et l'entend parler, comme s’il était réellement présent dans l’habitacle. La personne portant le casque de réalité virtuelle voit également le conducteur sous la forme d'un avatar. Le système permet de reproduire l’environnement et le paysage autour du véhicule. Mais on peut se demander à quoi une telle technologie pourrait bien servir ? Selon Valeo, cet outil de présence virtuelle pourrait par exemple permettre à une personne de prendre le contrôle à distance d’un véhicule, si cela s’avère n écessaire, Et pour pouvoir passer à cette étape décisive, Valeo propose un autre outil, baptisé Drive4U Remote. Drive4U Remote a en effet été conçu pour qu'un opérateur, à distance, puisse prendre le contrôle d’un véhicule autonome, lorsque ce dernier se trouve confronté à une situation inédite qu'il ne peut pas gérer, comme par exemple le franchissement d'une ligne continue ou le passage à un feu rouge ordonné par un policier. Il est également possible d’avoir recours à ce système pour prendre la place du conducteur si celui-ci fait un malaise. A l'occasion du CES de Las Vegas, c'est le WiFi qui a été utilisé par l'équipementier automobile pour faire sa démonstration. Mais cet outil, qui intéresse grandement les sociétés d’autoroutes et les gestionnaires de parking et de flottes automobiles importantes, donnera sa pleine mesure avec la généralisation de la 5G, qui dispose d'un délai de l atence très faible. La robotique intelligente, réalité virtuelle, s’impose également dans le secteur industriel : Unsepervised.ai a par exemple présenté son robot collaboratif autonome Maryam, destiné à gérer plus efficacement les flux dans les entrepôts de marchandises. Ce robot est capable d’effectuer en seulement quelques heures une cartographie complète de son environnement. La même entreprise a également présenté un robot quadrupède, baptisé Aida, qui sera chargé de la livraison finale des produits chez le client. Afin de prévenir des accidents du travail et les maladies professionnelles, mais également pour améliorer la productivité des employés, plusieurs systèmes informatiques d’analyse de postes ont également été présentés. L’entreprise AIO propose par exemple Numii, une caméra connectée, qui se présente sous la forme d’un visage dotée de deux yeux. Ce système enregistre et analyse la façon de travailler des salariés, ce qui lui permet de mieux comprendre les causes de fatigue et de troubles musculo squelettiques, et de proposer des solutions visant à prévenir ces risques. Dans le même esprit, l’entreprise Moovency a également mis au point un outil - composé d’une caméra de profondeur et d’un logiciel d’analyse - pour évaluer la pénibilité de la posture d’ ;un employé à son poste de travail. La société SL Process a présenté pour sa part son casque de réalité augmentée Lynx permettant d’améliorer la maintenance et de réaliser des formations professionnelles. Selon cette entreprise, ce type de casque deviendra rapidement absolument incontournable dans toutes les tâches industrielles, en raison des gains de productivité, de sécurité et de confort qu'il permet pour les travailleurs. L’agriculture n’échappera pas à cette révolution numérique en cours et la start-up Dilepix issue d’Inria et lauréate du concours i-Lab, a présenté, lors de ce dernier CES, sa solution de surveillance intelligente des surfaces agricoles. Grâce à ses nouveaux algorithmes, cet outil qui utilise l'intelligence artificielle, est capable de détecter et localiser précisément les menaces pour les cultures (ravageurs, maladies, etc.) grâce à des images prises par un capteur fixe ou mobile. En s’appuyant sur cette cartographie très précise, en temps réel, des différentes parcelles, il devient alors possible de les traiter préventivement de manière beaucoup plus efficace, en réduisant sensiblement la quantité de produits phytosanitaires utilisés. De son côté, le constructeur américain d’ ;engins agricoles John Deere a présenté un tracteur autonome, qui peut creuser, semer ou moissonner tout seul grâce à un ordinateur de bord, couplé à un GPS et à une batterie de caméras et de capteurs. Ce tracteur high tech peut également procéder à une première évaluation de la qualité de la récolte… Mais le CES ne serait pas le CES sans l’objet culte qui a été à l’origine de sa création : le téléviseur. Et dans ce domaine, chercheurs et ingénieurs font assaut d’imagination pour proposer au consommateur des écrans toujours plus grands, toujours plus fins et toujours plus beaux. Du côté des technologies d’affichage, l’OLED, ou DELO, en français - Diode Electro Luminescente Organique -, est en train de s’imposer, en raison de la qualité extraordinaire d’images qu’elle permet, notamment en matière de définition et de contraste. Mais ce type d’écran avait jusqu’à présent un point faible : il avait du mal à produire une image suffisamment lumineuse dans un environnement très éclairé. Pour remédier à cette limite, le constructeur coréen LG Display va remplacer le filtre fluorescent utilisé sur les téléviseurs Oled actuels par un nouveau type d'émetteur TADF (Thermally Activated Delayed Fluorescence). Cette technologie permet de réduire le stress électrique sur les matériaux organiques et combine deux avantages : la durée de vie de la fl uorescence et l'efficacité de la phosphorescence. Grâce à cette avancée décisive, les écrans OLED vont pouvoir doubler leur luminosité moyenne, sans augmenter leur consommation électrique. LG, grand rival de Samsung, a également fait sensation en présentant le premier téléviseur enroulable de grande taille. Il s’agit d’un modèle classique de 65 pouces (165 cm), extrêmement fin. Il suffit d’actionner la télécommande pour que cet écran se déroule sans un bruit, et s’enroule pour disparaître dans son socle, qui fait également office de barre de son de 100 watts. Cette prouesse technologique a été rendue possible grâce à un alignement de petits bandeaux horizontaux qui fonctionnent sur le principe d’un volet roulant, à l’aide de deux bras articulés. Cet écran dépliable, qui sera commercialisé avant la fin de cette année, est compatible avec les assistants personnels Alexa et Google Assistant. Sur ce créneau très lucratif des écrans de grande taille, la riposte de Samsung face à son concurrent LG a été la présentation de la seconde génération de sa technologie d’écrans MicroLED. Le nouveau prototype présenté par Samsung pendant ce CES affiche une diagonale de 75 pouces. Utilisant les derniers progrès en micro-électronique, Samsung est parvenu à diviser par quatre la taille des pixels qui ont été réduits à 0,21 mm. Le pari de Samsung est d'arrêter à terme la vente de téléviseurs ayant une taille fixe, pour proposer uniquement des téléviseurs modulaires, basée sur cette technologie Micro Led, qui s’adapteront parfaitement aux pièces et aux lieux dans lesquels ils seront utilisés. Mais un troisième larron voudrait bien s’imposer sur ce marché des écrans géants, en proposant une autre approche technologique. Il s’agit de Hisense, qui a présenté son TriChroma Laser TV 4K, le premier modèle à triple laser du marché, qui permet d’obtenir un affichage colorimétrique parfait, avec des couleurs pures. Avec une durée de vie annoncée de plus de 20.000 heures (contre 2000 heures environ pour un projecteur à lampe), l’appareil affiche une luminosité remarquable, de l’ordre de 3000 lumens, qui lui permet d’être utilisé même en plein jour. Ce nouveau type de projecteur à focale ultracourte est capable de projeter des images 4K jusqu’à 3,81 m de diagonale. Il devrait également être disponible avant la fin de l’année, pour un prix qui sera tout de même supéri eur à 10 000 €… Parmi les autres innovations remarquées cette année au CES, il faut également souligner des systèmes de traduction vocale automatique en temps réel. Waverly Labs, une start-up new-yorkaise a par exemple présenté son produit, baptisé « Pilot ». Cet outil, fruit de trois ans de recherche, se présente sous la forme d’oreillettes sans fil et peut déjà traduire 15 langues et 52 dialectes. Concrètement, les oreillettes sont connectées en Bluetooth au smartphone. Lorsque deux interlocuteurs ne parlant pas la même langue veulent échanger, il leur suffit de parler près du micro du smartphone qui envoie les données vers le cloud. Un algorithme traite alors ces données pour les traduire dans la langue sélectionnée au préalable dans l’application dédiée. Le système utilise conjointement deux alg orithmes très puissants, le premier détecte et traduit les langues ; le second s’attache à reconnaître les intonations et la ponctuation. De l’avis des personnes qui ont pu essayer ce traducteur vocal automatique, Pilot permet réellement de mener une vraie discussion avec un interlocuteur d’une autre langue, même si la voix restituée reste pour l’instant un peu synthétique. D’une manière générale, les assistants connectés ont été très présents pendant ce CES 2019. Il est vrai que sur ce marché extrêmement prometteur, une compétition mondiale féroce oppose les géants du numérique, pour le contrôle domestique de nos objets familiers, avec trois produits-phares, Google Home, Alexa d’Amazon et Siri d’Apple. Ces assistants vocaux ne cessent d’améliorer leurs performances et deviennent également polyglottes. Le système de Google permet à présent de traduire pas moins de 27 langues, dont le français, en temps réel. Il suffit de prononcer les mots « OK Google, soit mon interprète pour le français », que la traduction de la conversation en temps réel commence. Là aussi, selon les premiers retours, ce nouveau système serait très perfo rmant et permettrait réellement de longs échanges vocaux entre deux personnes ignorant chacune la langue de l’autre. En matière de contrôle d’accès, Havr, une start-up française créée à Compiègne (Oise) a présenté au cours de ce CES 2019 une remarquable innovation, inspirée, c’est le cas de le dire, d’une idée lumineuse. « Avec votre téléphone, vous flashez la Brightlock, notre serrure connectée équipée d’un capteur », explique Alexandre Ballet, fondateur de la société. « Un code unique est alors envoyé au serveur qui déverrouille la porte pour vous », précise-t-il. La Brightlock permet également d’autoriser ou de limiter de manière très sûre l’accès à un lieu pour un temps donné, ce qui intéresse beaucoup le secteur de l’hôtellerie et de la location. Et pour finir par une note vraiment futuriste, il faut enfin évoquer un engin volant futuriste, hybride d’hélicoptère et de drone, dévoilé par Bell en partenariat avec Uber. Présenté à l’état de maquette en taille réelle au CES, cet engin, baptisé Nexus (peut-être faut-il y voir une allusion au robot intelligent du film « Blade Runner ») est destiné à être un taxi volant pouvant accueillir jusqu’à cinq passagers. Avec ses six rotors lui permettant de décoller et d’atterrir verticalement, et d’atteindre une vitesse allant jusqu’à 240 km/h, cet engin à propulsion hybride développé par le groupe français Safran devrait avoir une autonomie d’une centaine de kilomètres. Lexus pourrait rallier en 2025, sous réserve d’homologation et d’adap tation du cadre réglementaire, les aéroports au centre des grandes métropoles, en s’affranchissant des embouteillages. Il est saisissant de constater que beaucoup d’innovations remarquables présentées cette année à l’occasion de ce CES 2019 avaient déjà été imaginées par de grands écrivains et cinéaste visionnaires, qu’il s’agisse de René Barjavel, Isaac Asimov, Stanley Kubrick ou Ridley Scott, il y a plus d’un demi-siècle. Mais à présent, le rythme du progrès scientifique et de l’innovation technologique s’est à ce point accéléré, qu’il devient hasardeux, pour ne pas dire impossible, d’imaginer ce que sera notre monde dans 50 ans, c’est-à-dire vers 2070. Il est cependant de notre responsabilité de faire en sorte que ce monde du futur, dans lequel vivront nos enfants et nos petits-enfants, soit un monde vivable, dans lequel la technologie, quelle que soit sa puissance, reste au service d e l’homme et serve son épanouissement et sa créativité sans limites. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat | |
| | Recherche & Innovation, Technologies, Transports | |
| | | A l'occasion du CES 2019, la grand-messe mondiale annuelle de la high tech à Las Vegas, le constructeur coréen Kia a présenté READ - Real-time Emotion Adaptive Driving Concept - ou bien Expérience de Conduite adaptative en temps réel avec émotions. Conçu en collaboration avec le MIT, ce concept vise à utiliser l’intelligence artificielle pour adapter l’intérieur du véhicule en fonction de l'humeur et des émotions des passagers. Cela est possible grâce à divers capteurs qui surveillent le rythme cardiaque, les expressions faciales et l’activité électrodermale. En fonction de l’analyse, l’intérieur du véhicule s’adapte aux 5 sens des individus. Par exemple, en fonction de la musique écoutée, les vibrations du siège pourront être modifiées. La présentation de ce concept montre également que Kia s’attend à voir la conduite autonome entièrement démocratisée dans les prochaines années. Si tel est le cas, il sera nécessaire que les passagers se sentent à l’aise durant les voyages et READ répond parfaitement à ce besoin. Le directeur de la R&D du groupe Hyundai Motor, Albert Biermann, explique « le système permet une communication continue entre le conducteur et le véhicule grâce au langage non verbal du ressenti, offrant ainsi un espace optimal pour le conducteur axé sur l’humain, en temps réel ». Pour faire bonne mesure, Kia envisage de doter ce nouveau type de véhicule interactif de son système de contrôle gestuel "V-Touch", qui permettra aux passagers de commander simplement par geste, et sans contact, l'ensemble des fonctions du véhicule… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Kia | | | |
| Hyundai et Kia ont une idée très précise de l’avenir des véhicules électriques. Dans une vidéo « futuriste » récemment dévoilée par les deux entreprises, on découvre des voitures qui se rendent de manière autonome à une station de recharge sans fil. Une fois la batterie chargée à 100 %, le véhicule se gare sur une place de stationnement avant d’être rappelé par son propriétaire. Alors que cette année un tiers des voitures vendues en Norvège étaient électriques et que Tesco et Volkswagen viennent de s’associer pour offrir le plus grand réseau de recharge au Royaume-Uni, ces véhicules vont rencontrer à l’avenir un problème. Plus il y aura de voitures électriques sur le marché, plus les stations de recharge seront prisées. Lorsqu’un conducteur laisse sa voiture à charger, il part bien souvent faire autre chose pendant plusieurs heures, avant de reprendre place à bord de son véhicule. Afin d’éviter ce manque de disponibilité, les sociétés Hyundai et Kia ont imaginé le futur des véhicules électriques. Elles présentent ainsi des voitures dotées d’un système de recharge sans fil, fonctionnant grâce à une recharge à induction ainsi qu’un système de stationnement automatisé avec voiturier (AVPS). Le système fonctionne grâce à 4 acteurs : le parking, le conducteur, le véhicule et enfin le dispositif de recharge. Concrètement, lorsqu’un utilisateur souhaite recharger son véhicule, il suffit de regarder sur l’application où se trouve la station de recharge. Ce dernier peut descendre du véhicule et lui envoyer l’ordre de se rendre dans la station. Une fois arrivé, le véhicule se recharge de manière automatique grâce à un système à induction. Quand la batterie est chargée à 100 %, le conducteur reçoit une notification. Le véhicule libère sa place et la laisse à un autre véhicule et part stationner sur une autre place. Quand le conducteur est prêt à récupérer son véhicule, il l’indique via l’application et ce dernier arrive. Il faut noter ici que le système présenté est basé sur l’autopartage. C’est-à-dire que le conducteur peut récupérer un autre véhicule que celui qu’il a déposé. La technologie devrait voir le jour en 2025, avec le lancement d’un véhicule autonome. À terme, les deux entreprises souhaitent commercialiser à partir de 2030 des véhicules entièrement autonomes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Siècle Digital | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Quel est le point commun entre une forme très agressive de cancer du sein (forme dite triple négative) et le lupus, une maladie auto-immune ? "Un même processus d'inflammation, qui survient de façon chronique pendant des décennies, finissant par déclencher la maladie tumorale dans le premier cas, ou par crises dans le cas du lupus" répond Patrick Legembre, directeur de recherche à l’Inserm à Rennes. En quelques années, son équipe a décortiqué le mécanisme de ce processus inflammatoire, pour finalement aboutir à une piste thérapeutique qui pourrait, en premier lieu, bénéficier au traitement du lupus. Pour commencer, les chercheurs avaient mis en évidence un taux élevé d'une protéine, le Fas ligand (ou Fas-L), dans le sang de patients atteint de lupus ou d’un cancer du sein. De plus, il était apparu que la valeur de ce taux est associé à la gravité de la maladie (lupus ou cancer). Le Fas-L est une molécule complexe intégrée à la membrane des cellules. Il ne peut être détecté dans le sang que s'il a été clivé par une enzyme, en libérant ainsi des fractions solubles. Son rôle "normal" est de réguler la réponse immunitaire. Au cours d’un deuxième étape, les chercheurs ont démontré que la forme soluble de Fas-L peut initier une réaction inflammatoire. "Il faut bien distinguer les rôles de Fas-L dans la régulation de la réponse immunitaire et dans l'inflammation, car ils sont déclenchés par deux formes différentes de la protéine : membranaire ou soluble" insiste Patrick Legembre. C'est ce que l'équipe a confirmé en 2016, en identifiant la région de la protéine impliquée dans le déclenchement de l'inflammation. Appelée CID (pour calcium-inducing domain), cette zone est le lieu de fixation d'une autre enzyme : PLCγ1. C'est en réalité cette fixation qui déclenche le processus inflammatoire. Restait à trouver un moyen de bloquer spécifiquement cette interaction, et donc le processus d'inflammation impliqué dans le cancer du sein et le lupus, sans pour autant altérer la fonction du Fas-L dans la régulation de l’immunité. C’est dans cet objectif que les chercheurs sont partis à la recherche d’une molécule capable d'"imiter" le domaine CID, pour piéger la PLCγ1 et l'empêcher d'interagir avec Fas-L. Les chercheurs ont adopté deux approches différentes en parallèle. D'une part, ils ont criblé une chimiothèque de 1 280 médicaments autorisés (et libres de brevets), de structures chimiques et de classes pharmaceutiques très variées. D'autre part, en collaboration avec des chimistes, ils ont rationnellement créé des peptides qui ont une structure moléculaire similaire à CID. Résultat : parmi les 1 280 médicaments testés, un inhibiteur de la protéase du VIH (une enzyme de dégradation des protéines), le Ritonavir, s'est révélé être le meilleur candidat. Côté chimie, l'équipe a conçu un peptide proche de CID puis en a dérivé une série de peptidomimétiques, autrement dit des molécules ressemblantes, mais suffisamment modifiées pour résister aux enzymes dégradant les protéines présentes dans le sang. L’effet inhibiteur du Ritonavir et des peptidomimétiques ont ensuite validé in vitro, puis in vivo chez la souris : les molécules se sont montrées capables d’atténuer les manifestations cliniques du lupus chez ces animaux. "Deux approches totalement différentes ont finalement abouti au même résultat puisque le Ritonavir montre une structure proche de celle de nos peptidomimétiques !" s'étonne encore Patrick Legembre. Le chercheur a créé une start-up dédiée à la valorisation de ces peptidomimétiques. Il cherche maintenant des partenaires pour développer ces molécules, jusqu'aux essais cliniques. Déjà autorisé dans le traitement des infections à VIH, le Ritonavir et ses dérivés devraient quant à eux prochainement faire l’objet d’un essai clinique chez des patients atteint de lupus, au CHU de Bordeaux. Au-delà du lupus et du cancer, l'équipe vise à terme d'autres pathologies. "Nous avons montré que le taux de Fas-L soluble est élevé dans une dizaine de maladies auto-immunes ou inflammatoires, comme le syndrome du côlon irritable, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérodermie systémique ou le psoriasis. Le Fas-L soluble, longtemps ignoré, est une cible thérapeutique d'avenir" affirme Patrick Legembre. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Des chercheurs de l’Institut Fraunhofer (Allemagne) ont réussi à combiner la fabrication additive par imprimante 3D et les injections de plasma, afin de soigner les os défectueux. Plus précisément, les scientifiques ont injecté du plasma froid entre chaque couche de copolymère formant la structure imprimée en 3D de l’implant final. L’injection de plasma a pour but de placer des aminopénicillines (antibiotiques à diffusion osseuse) qui se mélangeront à la structure de l’implant. Ceci permet aux cellules osseuses d’adhérer à un substrat idéal, et ainsi permettre un rétablissement naturel de l’os. Selon les chercheurs, qui assurent que l’implant est directement moulé dans l’os du patient, le procédé ne nécessite aucun traitement chimique. Il s’agit donc d’un traitement sur mesure s’ajustant parfaitement aux différentes situations. Le but est de permettre un développement rapide des cellules osseuses dans l’implant, qui a été pensé pour se dissoudre sous l’effet de l’activité des enzymes de l’organisme. Les chercheurs évoquent également des zones de l’implant ayant des atouts différents, grâce à la variété de la densité du support elle-même obtenue par un remplissage optimisé. Les scientifiques allemands ont indiqué ne pas vouloir en rester là. La prochaine étape consistera à faire évoluer la technique ainsi que ses applications, destinées notamment aux victimes de fractures graves. Il est entre autres question de vouloir « contrôler la forme, la porosité, la stabilité mécanique et les caractéristiques biomécaniques et les faire varier au sein des implants ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 3DPI | | | |
| Une nouvelle étude de grande ampleur, présentée au congrès annuel de l'American Association for Cancer Research (AACR), a montré que les patients cancéreux qui sont physiquement actifs à la fois avant et après leur traitement ont une survie améliorée de 40 % comparé à ceux qui sont sédentaires. Cette association positive entre l'activité physique et la mortalité a été observée sur huit types de cancer. Et ce, même après ajustements pour le sexe, le stade de la tumeur, le statut vis-à-vis du tabac et l'indice de masse corporelle (IMC). « Même si une association significative n'a été constatée que pour seulement huit localisations tumorales, le risque relatif (RR) était inférieur à 1 pour quasiment toutes les localisations étudiées » a expliqué le Docteur Rikki Cannioto (Roswell Park Comprehensive Cancer Center, Buffalo, Etats-Unis), auteure principale de l’étude. « D'un point de vue pratique, il y a un bénéfice de survie pour tous les types de cancer » a-t-elle précisé. L'amélioration de la survie a également été constatée chez les patients ayant débuté l’activité physique après le diagnostic. « Les patients qui n'avaient jamais fait d'exercice physique dans la décennie précédant le diagnostic, mais qui ont commencé au moment du diagnostic, ont une survie remarquablement augmentée de 25 à 28 %, comparé à ceux qui étaient restés inactifs » a-t-elle indiqué. Pour cette étude, Rikki Cannioto et ses collègues ont étudié 5807 patients (54,8 % de femmes et 45,2 % d'hommes) suivis au Roswell Park Comprehensive Cancer Center entre 2003 et 2016. Les patients étaient atteints de différents types de cancer : vessie, sein, tête et cou, rein, foie, ovaires, pancréas, prostate, peau, colorectal, œsophage, endomètre, et des cancers hématologiques. Parmi cette population, 25 % ont déclaré ne pas pratiquer une activité physique régulière avant le diagnostic et 42 % après le diagnostic. En regardant le statut vis-à-vis de l'activité physique habituelle, 52 % ont déclaré être habituellement actifs, 19% habituellement inactifs. 23 % ont rapporté une baisse d'activité après le diagnostic, 6 % une augmentation. Le meilleur avantage sur la survie a été observé chez les patients qui s'entraînaient 3 à 4 jours par semaine avant le diagnostic. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NCBI | | | |
| Des chercheurs de l'hôpital Tenon (AP-HP, Paris), ont réalisé la première opération française par électrochimiothérapie. Elle a été réalisée avec succès sur une grave tumeur au foie. Le Professeur Cornelis a réalisé fin 2018 cette intervention sur un patient dont le cancer du rein avait métastasé au niveau du foie, et qui ne répondait à aucun autre traitement. L'électrochimiothérapie combine la stimulation électrique et l'administration d'une chimiothérapie. L'idée est d'insérer de longues aiguilles fines dans la tumeur par voie percutanée (en passant à travers la peau, sans ouvrir le corps du patient) guidées par l'imagerie, puis d'appliquer des impulsions électriques de quelques microsecondes qui déstabiliseront la membrane des cellules et la forceront à y ouvrir des pores : c'est l'électroporation. Une chimiothérapie spécifique, la bléomycine, est alors administrée. Jusqu'à présent négligée dans la prise en charge de la plupart des cancers en raison de son incapacité à pénétrer les cellules dont la membrane est intacte, la bléomycine est ici un produit de choix. Injectée en intraveineuse, elle ne pénètre que les cellules de la zone touchée par l'électroporation, entraînant de manière ciblée des dommages au niveau de l'ADN que seules les cellules saines sauront réparer. L'autre avantage de cette technique réside dans le fait qu'elle n'abîme pas les tissus de soutien, puisqu'il n'y a pas d'émission de chaleur ou de froid. "La difficulté de cette nouvelle technique est de bien insérer les aiguilles, en se guidant grâce au scanner et à l'échographie", explique le Professeur Cornelis. Au départ, cette technique n'a d'ailleurs été utilisée que pour traiter les cancers de la peau, faciles à visualiser et atteindre. Cette difficulté explique que la technique ne soit pas née plus tôt, puisqu'elle nécessite la rencontre de plusieurs bonds technologiques, autant au niveau de la conception des aiguilles que du matériel d'imagerie permettant de les placer avec la précision nécessaire. L'électrochimiothérapie, si son efficacité est confirmée sur d'autres patients, est une technique très prometteuse qui pourrait même, à terme, être préférée aux autres chez la plupart des patients. L’acquisition prochaine d’un scanner ultra-performant dédié à l’oncologie interventionnelle à l’hôpital Tenon AP-HP permettra de réaliser ces actes d'oncologie interventionnelle avec un degré de précision encore plus important. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash APHP | | | |
| Des chercheurs de l’Université de l’Arizona ont mis au point une nouvelle technologie pour délivrer des signaux lumineux dans le but de contrôler des groupes de neurones dans le cerveau. Une technologie qui pourrait éventuellement permettre de désactiver certains récepteurs cérébraux, tels que ceux impliqués dans la douleur, ou de réduire les effets de troubles neurologiques graves. Philipp Gutruf, professeur de génie biomédical à l’Université de l’Arizona, est l’auteur principal de l’étude ayant notamment permis d’aboutir au dispositif. Elle porte sur des systèmes optoélectroniques sans batterie entièrement implantables. Publiée dans la revue Nature Electronics, l’étude est intitulée « Fully implantable, optoelectronic systems for battery-free, multimodal operation in neuroscience research ». L’optogénétique est une technique biologique qui utilise la lumière pour activer ou désactiver des groupes de neurones spécifiques dans le cerveau. Par exemple, les chercheurs pourraient utiliser la stimulation optogénétique pour rétablir le mouvement en cas de paralysie ou encore pour désactiver les zones du cerveau ou de la colonne vertébrale responsables des douleurs, éliminant ainsi la nécessité d’utiliser des opioïdes et d’autres analgésiques. Sans compter que la médecine montre une dépendance globale croissante à ces substances. Le dispositif programmable multi µ-ILED, permettant de cibler des groupes de neurones spécifiques. Il fonctionne sans fil et sans batterie. « Nous fabriquons ces outils pour comprendre le fonctionnement de différentes parties du cerveau », a déclaré Gutruf. « L’avantage de l’optogénétique est la spécificité cellulaire : il est possible de cibler des groupes de neurones spécifiques et étudier leur fonction et relation dans le contexte de l’ensemble du cerveau ». En optogénétique, les chercheurs chargent des neurones spécifiques avec des protéines appelées opsines, qui convertissent la lumière en potentiels électriques qui constituent la fonction d’un neurone. Lorsqu’une zone du cerveau est artificiellement éclairée, uniquement les neurones chargés d’opsine sont activés. « Grâce à cette recherche, nous avons pu mettre en place un contrôle numérique de l’intensité et de la fréquence de la lumière émise. Les dispositifs sont très miniaturisés et peuvent donc être implantés sous le cuir chevelu. Nous pouvons également stimuler indépendamment plusieurs zones du cerveau du même sujet, ce qui n’était pas possible non plus auparavant », précise Gutruf. Les implants sans fil et sans batterie sont alimentés par des champs magnétiques oscillants externes et, malgré leur technologie avancée, ils ne sont ni plus grands ni plus lourds que les versions précédentes. En outre, une nouvelle conception d’antenne a permis de résoudre le problème rencontré par les versions antérieures de dispositifs optogénétiques, dans lesquels la force du signal transmis à ces derniers variait en fonction de l’angle du cerveau. En effet, le signal pouvait s’affaiblir lorsqu’un sujet tournait la tête par exemple. Les systèmes sont implantés à l’aide d’une procédure chirurgicale simple, similaire aux chirurgies de pose de neurostimulateurs. Ils ne provoquent aucun effet indésirable chez les sujets et leur fonctionnement ne se dégrade pas avec le temps. Cela pourrait avoir des conséquences pour les dispositifs médicaux tels que les stimulateurs cardiaques, qui doivent actuellement être remplacés tous les cinq à quinze ans. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Trust My Science | | | |
| Une équipe de chercheurs chinois dirigée par Shaomin Zhang, professeur à l'Académie des Sciences de Qiushi (Université de Zhejiang à Hangzhou), a présenté une méthode pour contrôler un animal par la pensée. En reliant, sans fil, une interface neuronale directe (également appelée interface cerveau-machine) à un rat cyborg, un être humain a pu guider le rongeur à travers un labyrinthe. Dans cette étude, six volontaires ont ainsi fait évoluer les rongeurs à travers un parcours en étoile à huit branches en atteignant, après plusieurs sessions, 98 % de commandes correctement interprétées. Forts de ces très bons résultats, ils ont ensuite guidé les rats au travers d'un labyrinthe beaucoup plus complexe. Ainsi commandé par la pensée d'un humain, le rat est parvenu à parcourir un labyrinthe avec des changements de direction et des marches à descendre. Pour parvenir à guider les animaux à distance, l'équipe chinoise a créé une connexion entre deux cerveaux en utilisant des machines pour transmettre les informations. Le système est composé tout d'abord, côté humain, d'une électroencéphalographie qui détecte l'intention de bouger le bras gauche ou le bras droit. Il génère ainsi les commandes pour tourner à gauche ou à droite. Les chercheurs ont ensuite utilisé le clignement des yeux pour commander au rat d'avancer. Dans ces expériences, les rats ont été équipés de puces micro-stimulateurs implantées dans le cerveau et contrôlées par Bluetooth. Deux paires d'électrodes stimulent les parties du cortex somatosensoriel correspondant aux vibrisses (ou « moustaches ») du rat, pour l'inciter à tourner. Deux autres paires d'électrodes ont été implantées sur le faisceau médian du télencéphale (aussi appelé « circuit de la récompense ») pour commander l'animal à avancer, et lui fournir une récompense virtuelle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Une molécule dérivée d’une plante combat la malaria sur deux fronts : en plus de s’en prendre au parasite, elle pourrait devenir le premier traitement contre l’une de ses complications les plus dangereuses. Plasmodium falciparum, dangereux représentant de la famille des parasites qui causent la malaria, est un spécialiste du système immunitaire humain. Se glissant au cœur de nos globules rouges, il infecte chaque année plus de 200 millions de personnes grâce au coup de pouce de certains moustiques. "C’est un parasite extrêmement bien adapté pour infecter l’humain", explique David Langlais, professeur adjoint au Département de génétique humaine de l’Université McGill. "Il a évolué à nos côtés sur une très longue période de temps". L’infection culmine avec la destruction de nos globules rouges, entraînant de fortes fièvres et de l’anémie. Il est possible de prévenir la malaria – ou paludisme – par la prise d’antipaludiques ; ces mêmes médicaments sont utilisés à fortes doses pour traiter l’infection. Or, bien que les complications de la malaria soient statistiquement rares, la quantité phénoménale de nouvelles infections entraîne quand même des centaines de milliers de décès chaque année. Et la complication la plus dangereuse reste le neuropaludisme, une inflammation fulgurante du cerveau. "On ne sait pas pourquoi certaines personnes souffrent de cette complication", dit Philippe Gros, chercheur au Département de biochimie de l’Université McGill. "Des globules rouges infectés semblent se coincer dans les vaisseaux capillaires qui alimentent le cerveau et déclenchent une importante réaction inflammatoire". En quelques heures ou quelques jours, un grave œdème cérébral, pour lequel il n’existe pratiquement aucun traitement, terrasse le patient. Le taux de mortalité est de 40 % et les victimes sont essentiellement des enfants. De plus, jusqu’à 30 % des survivants en gardent des séquelles neurologiques permanentes, telles que des déficits d’apprentissage ou des réductions des fonctions motrices. "Notre système immunitaire est l’un des principaux responsables de cette réaction", indique David Langlais. "Chez des souris transgéniques, on a déjà montré que le retrait de certains gènes liés à l’immunité conférait une résistance au neuropaludisme. On cherchait une molécule capable du même résultat". Cette molécule tant espérée leur a été suggérée par un de leurs collègues, le professeur Jerry Pelletier, du Département de biochimie de l’Université McGill. Ce dernier étudiait les rocaglates, une classe de molécules dérivées de petits arbustes tropicaux de la famille des aglaïa et qui ont la capacité de bloquer la synthèse des protéines. Même s’il s’y intéressait pour leur rôle dans le traitement du cancer, les mécanismes qu’il a cernés peuvent aussi bien être en cause dans une réaction inflammatoire que dans l’activité des parasites responsables de la malaria. En testant cette molécule sur leurs modèles de neuropaludisme, les chercheurs ont fait une découverte remarquable : une dose unique, administrée dès l’apparition des symptômes, augmentait de façon marquée le taux de survie des souris atteintes. Autre victoire : en plus de cibler la réaction inflammatoire, la molécule attaque le parasite lui-même ! "Après le traitement, le nombre de parasites décroît autant chez les souris que dans des globules rouges humains infectés en laboratoire", souligne David Langlais. Le rocaglate fonctionne même avec des souches de parasites résistant habituellement aux médicaments antipaludiques. "Il reste énormément de travail à faire avant que cette découverte devienne un outil thérapeutique", fait observer Philippe Gros. Tester un nouvel antipaludique est très difficile, surtout lorsqu’il s’agit d’une complication potentiellement mortelle qui touche des enfants. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Quebec Science | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | L'OMM - Organisation Météorologique Mondiale -, basée à Genève, vient de confirmer que que les années 2015, 2016, 2017 et 2018, qui s’inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par les concentrations atmosphériques records de gaz à effet de serre, sont les quatre années les plus chaudes jamais enregistrées. Après avoir fait la synthèse des cinq principaux jeux de données internationaux, l’Organisation météorologique mondiale a constaté que la température moyenne à la surface du globe en 2018 dépassait de quelque 1,0°C (avec une marge d’erreur de ±0,13°C) celle de l’époque préindustrielle (1850-1900). Cette année se classe au quatrième rang des plus chaudes qui aient été constatées. Avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle, l’année 2016, marquée par l’influence d’un puissant Niño, conserve le statut d’année la plus chaude. En 2015 et 2017, l’écart de la température moyenne par rapport aux valeurs préindustrielles était de 1,1°C. Il est quasiment impossible de départager ces deux années car la différence de température est inférieure au centième de degré, soit moins que la marge d’erreur statistique. Comme le souligne le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, « il est bien plus important d’examiner l’évolution à long terme de la température, qui accuse une tendance à la hausse, que d’opérer un classement entre les différentes années. Les 22 dernières années comptent les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées, et le rythme du réchauffement constaté ces trois dernières années est exceptionnel, tant à la surface des terres que dans l’océan ». « Les températures ne représentent qu’une partie du problème », a poursuivi M. Taalas. « Les phénomènes météorologiques extrêmes ou à fort impact ont frappé une multitude de pays et des millions de personnes l’année dernière, avec des conséquences désastreuses pour les économies nationales et les écosystèmes ». « Nombre de ces phénomènes météorologiques extrêmes s’inscrivent dans la logique d’un climat en évolution », a-t-il ajouté. « C’est une réalité à laquelle nous devons nous confronter. La communauté internationale doit donner la priorité absolue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aux mesures d’adaptation au climat ». Moyennée à l’échelle du globe, la température en 2018 a dépassé de quelque 0,38°C (±0,13 °C) la normale de la période 1981-2010 (estimée à 14,3°C). Les Services météorologiques et hydrologiques nationaux utilisent cette période de référence de 30 ans pour déterminer la moyenne sur le long terme et la variabilité interannuelle des principaux paramètres climatiques, par exemple la température, le vent et les précipitations, auxquels sont sensibles des secteurs comme la gestion de l’eau, l’énergie, l’agriculture et la santé. L'OMM souligne que 2019 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. L’Australie a connu le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, marqué par des vagues de chaleur d’une durée et d’une ampleur sans précédent. C’est aussi le plus sec, depuis le début des relevés, qu’ait connu la Tasmanie, qui a été frappée par des feux de brousse destructeurs. Sur une grande partie du territoire australien, les conditions météorologiques extrêmes propices aux incendies deviennent plus fréquentes au fil des ans tandis que la saison à risque a tendance à durer plus longtemps, selon le Bureau météorologique australien. Les vagues de chaleur intense ont elles aussi tendance à se multiplier à la faveur du changement climatique. L'OMM rappelle également que « L’Arctique se réchauffe à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, et une quantité de glace considérable a déjà fondu. Ces changements se répercutent sur les régimes météorologiques de l’hémisphère Nord en général, où les anomalies froides constatées sous des latitudes plus basses pourraient être liées, pour certaines, aux bouleversements survenus dans l’Arctique. Ce qui se passe aux pôles ne reste pas cantonné aux pôles mais influence les conditions météorologiques et climatiques dans d’autres régions, où vivent des centaines de millions de personnes ». En France, l'année 2018 a été la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques à l'échelle de la France métropolitaine (+1.37°C) avec une moyenne année de l'ordre de 13.88 degrés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash OMM | | ^ Haut | |
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| | | Une équipe de scientifiques du laboratoire national d’Oak Ridge (ORNL) a développé un matériau d’impression 3D renouvelable à partir de nylon et de lignine, un type de polymère organique qu’on retrouve beaucoup en tant que sous-produit de bioraffinerie. C’est l’un des principaux composants du bois qui vient donner à son écorce sa rigidité. L’ORNL s’était d’ailleurs déjà penché sur cette plante pour créer son filament d’impression 3D ; le laboratoire a poursuivi ses recherches et est allé encore plus loin pour proposer une solution plus solide. Sur le marché de la fabrication additive, on observe une montée en puissance des matériaux, notamment des polymères, avec de plus en plus d’acteurs qui accélèrent leurs travaux de recherche et développent des solutions innovantes. C'est par exemple le cas du géant de la chimie BASF, qui a noué de nombreux partenariats avec des fabricants d’imprimantes 3D pour concevoir des matériaux plus performants et une offre sur mesure, adaptée aux besoins de chaque industriel. Une autre tendance s’affirme clairement : les fabricants veulent proposer des matériaux plus respectueux de l’environnement et trouver des alternatives tout aussi intéressantes en termes de performances. L’ORNL s’est penché sur la lignine, une bio-molécule présente dans les plantes et les algues mais qu’on retrouve beaucoup dans la bioraffinerie. Les scientifiques cherchent aujourd’hui à utiliser les résidus de lignine issus de cette industrie pour produire des supports d’impression 3D. Cela pourrait tout d’abord réduire le coût des bioproduits et des matières premières mais aussi rendre l’ensemble du processus de bioraffinage plus rentable. L’équipe aurait donc combiné de la lignine de bois dur qu’elle a fait fondre avec un nylon et une fibre de carbone. Elle aurait obtenu un composite imprimable en 3D avec de bonnes propriétés d’extrusion, une bonne adhérence entre les couches et d’excellentes propriétés mécaniques. Pourquoi avoir combiné la lignine avec du nylon ? Elle ne résiste pas bien à la chaleur et peut devenir trop épaisse si la température est trop élevée ou si l’exposition à la chaleur est trop longue. En la mélangeant avec du nylon, les scientifiques ont pu résoudre ce problème ; ils précisent en effet : “Une fois couplés, les matériaux ont montré une rigidité accrue à la température ambiante et une viscosité à l’état fondu diminuée”. Enfin, en plus de la lignine et du nylon, l’équipe de recherche a ajouté 4 à 16 % de fibres de carbone pour améliorer la résistance du matériau. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 3dnatives | | | |
| Les chercheurs du Laboratoire d'électronique et structures à l'échelle nanométrique de l’EPFL (LANES) sont parvenus à contrôler certaines caractéristiques de l'exciton, un électron hautement énergétique, et à modifier la polarisation de la lumière qu’il génère. Ils ouvrent ainsi la porte à un genre inédit de dispositif électronique, qui pourrait limiter les pertes d’énergie et la dissipation de chaleur que connaissent les transistors actuels. Leur recherche, menée dans le champ d’une nouvelle discipline de pointe appelée «valléetronique», vient tout juste d’être publiée dans Nature Photonics. Un exciton est une forme que prend temporairement un électron lorsqu’un matériau absorbe de la lumière. Ainsi « excité », l’électron passe dans un degré d’énergie supérieur, laissant, dans ce qu’on appelle en physique quantique des solides la « bande d’énergie » inférieure, un espace vide, un « trou d’électron ». L’électron étant chargé négativement et son trou correspondant positivement, les deux entités restent liées par une force électrostatique appelée attraction de Coulomb. C’est cette paire qui définit l’exciton. Ce phénomène se produit uniquement dans les matériaux semi-conducteurs et les isolants. Et leur extraordinaire potentiel électronique apparait essentiellement dans le cas de leur utilisation au sein de matériaux 2D – dont la structure de base mesure seulement quelques atomes d’épaisseur. Le carbone ou la molybdénite en sont les exemples les plus connus. Or, lorsqu’ils sont combinés, ces matériaux révèlent souvent des caractéristiques quantiques inédites, qu’aucun ne présente individuellement. C’est en associant deux d’entre eux, le diséléniure de molybdène (MoSe2) et le diséléniure de tungstène (WSe2), que les scientifiques de l’EPFL ont découvert de nouvelles pistes technologiques. Ils ont ainsi constaté qu’en utilisant une source lumineuse à polarisation circulaire - émanant d’un laser - et en créant une structure en moiré par un léger décalage des deux couches de matériaux 2D, ils pouvaient utiliser les excitons pour contrôler et modifier la polarisation, la longueur d’onde et l’intensité de la lumière. Tout cela est possible en manipulant l’une des caractéristiques des excitons, à savoir leur « vallée », qui correspond en fait au tracé particulier des valeurs d’énergie que peuvent respectivement adopter l’électron et le « trou d’électron ». Cette notion, qui a donné son nom à la « valléetronique », offre un immense potentiel en termes de codage et de manipulation de l'information au niveau nanoscopique dans la matière. "Si nous parvenons à relier plusieurs dispositifs basés sur cette découverte, nous aurons un moyen supplémentaire de traiter l'information au niveau électronique", explique Andras Kis, qui dirige le LANES. "Car la possibilité de modifier la polarisation de la lumière dans un dispositif donne ensuite le choix, dans un deuxième périphérique du même type qui lui serait connecté, de sélectionner l’une ou l’autre des vallées. Cela pourrait être comparé à la commutation de 0 à 1 ou de 1 à 0, qui est l’opération logique la plus élémentaire sur un ordinateur". Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Depuis quelques semaines, les étudiants de l’Université du Pacifique située à Stockton, en Californie, peuvent se faire livrer une collation grâce une flotte de robots autonomes, entre 9 heures et 17 heures. Nommé « snackbot » ce petit robot développé par PepsiCO apporte des snacks sains et des boissons aux étudiants au sein du campus. Les étudiants ou membres de l’Université doivent simplement télécharger une application disponible pour le moment sur iOS et utiliser leur adresse mail de l’université. Ils choisissent ensuite les produits qu’ils souhaitent commander, paient et se font livrer à l’emplacement de leur choix, parmi 50, en quelques instants. Quand le robot arrive, les étudiants n’ont plus qu’à ouvrir le couvercle afin de récupérer leurs produits. Un système pratique pour les étudiants ayant un petit creux entre deux cours ou à la bibliothèque, tout en évitant la malbouffe des distributeurs automatiques. Le robot ne livre qu’à l’extérieur du campus, il ne peut (pour l’instant) rentrer dans les bâtiments. Les robots ont une autonomie leur permettant de parcourir un peu plus de 30 kilomètres avec une seule charge. Ils peuvent se déplacer à une vitesse maximale de 10 km/h et sont équipés d’une caméra, de phares et d’un mode « traction intégrale ». Dans un premier temps, trois robots seront déployés et 3 employés s’occuperont d’eux afin de les recharger et faire en sorte qu’ils ne soient pas à court de collations. Au fil du temps, la flotte de robots devrait passer à 5. Enfin, si le succès est au rendez-vous, le concept devrait être développé à d’autres universités et même à des campus d’entreprises, comme Google ou Microsoft. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PRN | | | |
| Toyota vient de présenter une toute une nouvelle gamme de robots, dont le fameux T-HR3, un robot humanoïde de troisième génération pouvant être manipulé à distance grâce à des commandes portables. L'objectif du constructeur nippon est clair : équiper les foyers du monde de ses nouveaux compagnons. Aujourd'hui, un quart de la population japonaise a plus de 65 ans, et des millions de personnes âgées vivent seules dans le monde. Avec les progrès technologiques et l'intelligence grandissante des machines ces 10 dernières années, la possibilité d'implanter des robots dans les foyers devient plus raisonnable. Toyota mène des recherches poussées en robotique depuis 2004. En 2015, l'entreprise japonaise a dépensé pas moins d'un milliard de dollars pour ouvrir un institut de recherche basé sur l'intelligence artificielle aux États-Unis, dans la Silicon Valley. En 2017, c'est un fonds de 100 millions de dollars qui a été mis en place par le constructeur, destiné à investir dans de jeunes entreprises spécialisées dans la robotique. Cette année, Toyota a restructuré sa propre division Partner Robot, de façon à accélérer le développement de la technologie. La firme japonaise travaille aussi sur d'autres prototypes, comme le robot de soutien humain HSR, qui peut soulever une charge pesant jusqu'à 120 kg et qui peut apporter une assistance en matière de soins infirmiers, d'indépendance et de vie quotidienne. Si Toyota n'a pas dévoilé d'élément daté précis, le conseiller Masanori Sugiyama, un ancien cadre du programme robotique, estime que ce robot pourrait être proposé aux hôpitaux et aux maisons de repos d'ici deux à trois ans, pour d'abord débuter par de simples tâches comme du rangement ou la livraison de repas. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Clubic | | ^ Haut | |
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| Information et Communication | |
| | | Le géant du numérique Google est en train de développer, dans le cadre de son projet SOLI, un dispositif qui permet de contrôler des appareils par des gestes. L’usager peut ainsi effectuer des tâches sur des objets connectés sans même les toucher. L'entreprise Google semble avoir franchi une étape, puisqu’elle a obtenu une autorisation de la FCC (la commission fédérale des communications américaine) pour utiliser certaines fréquences d’ondes dont Google a besoin, et qui seront augmentées. La commission a précisé les raisons pour lesquelles elle a accordé cette permission : « cette technologie servira l’intérêt public en offrant des fonctions novatrices de contrôle sans contact (…) et pourrait aussi aider les personnes souffrant de troubles de la mobilité ». Google s’appuie sur des radars miniaturisés qui ont la capacité de capter des ondes électromagnétiques qui sont transmises par une puce particulière de 9 mm. Celle-ci crée des ondes, qui viennent rebondir sur la main et les doigts en mouvement. Ces derniers transmettent à leur tour un message afin de contrôler l’interface d’un appareil connecté. La firme de Mountain View explique "Soli suit et reconnaît les gestes dynamiques exprimés par de fins mouvements des doigts et de la main. Pour ce faire, avec un capteur à puce unique, nous avons développé un nouveau système de détection radar avec du matériel, des logiciels et des algorithmes personnalisés". Contrairement aux capteurs radar classiques, Soli ne nécessite pas une bande passante importante ni une résolution spatiale élevée, car il exploite la résolution de mouvement en extrayant des changements subtils dans le signal reçu au fil du temps. En traitant ces variations temporelles du signal, Soli peut distinguer des mouvements complexes des doigts et des formes de main déformantes dans son champ. Soli se base sur des algorithmes d’apprentissage automatique qui ont la possibilité de repérer des gestes identiques, afin de les associer à une action particulière. Par exemple, un simple claquement de doigt pourra être assimilé à « lancer la lecture d’une chanson ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Soli | | ^ Haut | |
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