Gourmand,
Gourmette,
Depuis mars 2020 et ce fichu Covid qui n'en finit pas, nos vies ont été violemment bouleversées. Parmi tant de deuils et de drames, la cantine d'ARTE a fermé. Elle était devenue top-chic en février 2020, proposant des entrées en verrine et un bar à yaourt, et 15 jours plus tard notre self adoré a mis la clé sous la porte. Du coup, chaque midi, c'est l'enfer dans la chouette équipe dont les noms s'affichent plus bas. Où est-ce qu'on va manger ? Ah non, encore un bowl à 15 euros. C'est trop cher. Trop gras. Trop loin. J'ai ma gamelle. J'ai du travail. On se regarde en chiens de la casse de faïence. On jure. On s'attend. On s'exaspère. Cette pandémie pourrit notre proverbiale bonne humeur, tous unis pour l'avant-garde du podcast. Du coup, le mercredi, le patron ramène un grand sac de prali'choc, une exclusivité de la boulangerie à droite en sortant du métro. Imaginez un pain au chocolat mutant, croisé de pralines et gonflé aux noisettes avec, j'imagine, du bon beurre à la crème. Un dessert formidable et diétiétiquement incorrect. Un défi à la vie saine et à l'espérance d'une retraite. Soudain, notre petite famille dysfonctionnelle reprend du poil de la viennoiserie. Miam. Juste une moitié pour moi. Oh pis zut, tant pis, c'est trop bon. On se déguste des yeux. On se sourit à travers les miettes. On s'aime à nouveau d'un amour salarié. Notre mercredi est tellement heureux que je n'ai aucune transition pour vous vanter le formidable podcast sur Nessrine, revenante de Syrie, son destin meurtri, et son acharnement à
SORTIR DE LA CAGE
ARTE Radio depuis le 11 novembre
