C’était ma semaine « rendez-vous administratifs », et je ne pensais pas avoir à partager, avec qui que ce soit, quoi que ce soit sur ces heures passées d’une administration à une autre. Pourtant…
Premier arrêt
Je fus « accueilli » (au guichet, un panneau indiquait « Accueil ») par une jeune femme, cheveux teints en rose, manifestement tatouée des pieds à la tête (l’étant moi-même, tatoué, j’éprouve habituellement une certaine sympathie pour les personnes qui le sont également), et qui ne leva pas la tête de son IPhone tout en me demandant « C’est à quel sujet ? ».
« Premier étage avec ce ticket », fut sa réponse alors qu’elle me tendait le fameux ticket, toujours sans m’avoir prêté la moindre attention et le moindre regard.
Au premier étage, après une vingtaine de minutes d’attente, un jeune homme, très souriant et très aimable me reçut dans son bureau, et je ne pus m’empêcher de le remercier pour son sourire, en lui précisant : « Vous devriez donner des cours de sourire à l’accueil » et nous avons échangé quelques minutes sur l’importance du sourire dans la vie quotidienne. « Je ne sais toujours pas pourquoi, lui dis-je, mais je suis malheureux si je passe une journée sans voir un sourire, et sans sourire en retour, c’est comme si c’était un besoin physiologique chez moi, comme celui de manger… » Alors qu’il me précisa être dans la même situation, je lui racontai l’anecdote suivante : tandis que j’étais confiné au Vietnam sans la moindre possibilité de prendre l’avion pour cause de refus de me faire injecter les poisons de Pfizer & Co. dans le corps, un ami, confiné et isolé, lui, en Thaïlande, m’envoya un jour ce message :
« Je passe maintenant plusieurs heures par jour au supermarché, uniquement pour voler quelques sourires de jeunes femmes qui ne portent pas le masque dans les divers restaurants… Je crois que si je n’avais pas ces sourires, cela serait terrible pour moi. Cela te paraît normal ? » Normal, peut-être pas (la normalité n’étant jamais déterminée que par une courbe de Gauss), lui répondis-je, mais vital, oui. En tous les cas pour moi, au même titre que l’air que je respire.
Deuxième arrêt
Alors que la jeune femme vérifiait les documents que je devais présenter pour être en règle avec je ne sais quelle obligation, alors qu’elle allait me dire quelque chose, elle se mit à tousser sans avoir eu le temps de mettre sa main devant la bouche.
À son air désolé, et avant même qu’elle ne prît la parole, je lui dis : « Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas, mon système immunitaire est au top »… Elle répondit : « Vous avez de la chance, moi c’était avant leur foutu vaccin ! » - C’est-à-dire ? - J’ai toujours eu une excellente santé, je ne voulais pas me vacciner. J’ai cédé, je me suis retrouvé à l’hôpital 3 semaines après pour cause de Covid. Et depuis, j’ai de l’asthme, le moindre truc me rend malade, et ça dure des semaines, j’ai l’impression de ne plus avoir de système immunitaire… - Ne recommencez pas… - Il n’y a pas de danger, je préfère perdre mon travail que d’avoir une nouvelle dose…
Nous nous sommes quittés avec le sourire. Ce sourire des gens déterminés à ne plus se faire avoir.
Troisième arrêt
Après m’avoir salué, avec sourire, la jeune femme qui me recevait commença par s’excuser en me montrant la paroi en Plexiglas qui s’érigeait sur l'arrière de son bureau, telle une barrière : « Comme si cela protégeait de quoi que ce soit, je suis désolée, je viens d’arriver, c’est mon premier jour », me dit-elle.
« Vous avez entièrement raison, c’est comme pour les masques, 167 études réalisées en milieu hospitalier démontrent qu’ils ne protègent de rien, mais… » N’attendant pas que je finisse ma phrase, elle saisit un paquet de masques qui trônait sur le bureau et le mit à la corbeille… - « J’espère que vous n’avez pas cédé, et que vous ne vous êtes pas fait… » - « Non, et j’ai perdu ma mère en 3 mois… Elle qui n’a jamais pris un médicament de sa vie, qui était en pleine forme. Elle a lutté pour dire « Non » à la pression familiale, puis elle y est allée ; deux mois après, on lui a diagnostiqué un cancer fulgurant du foie, métastasé dans tout le corps ; un mois après, on la pleurait… Je n’ai plus ma maman que j’aimais tant »…
Je ne sais pas en quoi ces témoignages peuvent intéresser certains d’entre vous, ni en quoi ils peuvent permettre d’aller de l’avant dans notre combat pour nos droits d’êtres humains et nos libertés fondamentales, mais je voulais les partager, il fallait que je les partage.
Ne m’en demandez pas la raison, je ne la connais pas. Ne cédons pas, ne renonçons pas, et gardons le sourire, même si c’est la dernière des choses que l’on peut offrir.
Patrick Ledrappier
Message personnel Merci aux lecteurs, qui comme Dagmar L. commandent un nouvel exemplaire de Mortel anesthésique, il n’y a pas une meilleure reconnaissance qui vous puissiez offrir à l’auteur que je suis. Merci. Patrick Ledrappier
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