Le Super Bowl : tapis rouge pour les annonceurs 5,25 millions de dollars pour trente secondes de publicité. C'est la somme faramineuse qu'ont dépensée les annonceurs pour diffuser leurs spots lors de l'événement le plus attendu de l'année aux États-Unis : le Super Bowl. Car cette grande messe sportive est tout autant le rendez-vous des athlètes que des publicitaires, qui n'ont pas hésité à faire appel aux plus grandes stars pour promouvoir leurs marques dans des clips très léchés comme
Harrisson Ford (Amazon),
Sarah Michelle Gellar (Olay),
Jeff Bridges (Stella Artois),
Michael Bublé (Bubly),
Steve Carell (Pepsi) ou encore la joueuse de tennis américaine
Serena Williams (Bumble).
Pour Tim Calkins, professeur en marketing à la Kellogg School of Management : «
La plupart des téléspectateurs regardent principalement le Super Bowl pour les publicités. Il s'agit du plus grand événement de l'année, profondément ancré dans la culture américaine, avec une audience moyenne de près de 100 millions de téléspectateurs. » Un record dans un paysage audiovisuel très fragmenté. Et donc une occasion à ne pas rater pour des marques, pressés d'asseoir leur notoriété auprès d'un public conquis, attentif et rassemblé. Preuve de son caractère incontournable,
Netflix a annoncé dans un de ses tweets la baisse de 32% de son audience le soir de la finale du championnat de football américain. «
Les marques et les annonceurs supposent que des investissements massifs dans des publicités créatives peuvent offrir un formidable retour sur investissement. Ils peuvent ainsi se démarquer dans un paysage publicitaire saturé et augmenter la valeur de leurs marques », renchérit Jeffrey Montez de Oca, professeur de sociologie à l'université du Colorado et spécialiste de marketing sportif.
Cette année, plusieurs publicités sortent du lot,
dont celle du Washington Post qui célèbre la liberté de la presse. Avec la voix de Tom Hanks en toile de fond, le clip intitulé « Le silence tue la démocratie » revient sur les moments les plus marquants de l'histoire du journalisme, en rendant un hommage émouvant à des journalistes comme Austin Tice, otage en Syrie depuis 2012 ou encore Jamal Khashoggi, chroniqueur pour le
Washington Post, assassiné en octobre 2018 à Istanbul. «
Un mélange astucieux d'une valeur américaine clé – la liberté – avec une image héroïque de journalistes qui « ont fait le sacrifice ultime » pour la liberté. C'est généralement ainsi que nous discutions des soldats aux États-Unis, pas des journalistes. Il s'agit d'un clip très efficace », résume Jeffrey Montez de Oca. En espérant que cette publicité - qui aura coûté la modique somme de 10 millions de dollars - portera chance aux journalistes, touchés ces dernières semaines par de graves crises de licenciement ...