Cités,
Pavillons,
Quand Liz Gomis est venue au rendez-vous à ARTE Radio, elle a attaqué d'emblée en disant "bonjour, je suis une jeune femme noire de banlieue, je déteste qu'on me réduise à cela et je déteste qu'on l'oublie". En voilà une qui plutôt que de s'asseoir entre deux chaises a choisi d'avancer debout. On a mangé à la cantine où Liz a commencé à parler de sa mère, et on l'écoutait tous, la fourchette suspendue dans l'air, souhaitant que son récit ne s'arrête jamais. Car Liz Gomis sait raconter, avec fougue, naturel, punchlines et précision. Ce qu'elle raconte est à la fois simple et profond, évident et inouï, personnel et universel. Ca ressemble à ce qu'on aime partager. Du coup on lui a proposé d'en faire un podcast et hop, notre formidable machine professionnelle s'est mise en marche, et bing, à peine trois ans plus tard on a fini. Liz remet des couleurs dans un monde en noir et blanc, du féminisme dans la tradition et de la lutte des classes dans l'intersection. Il y a un vieux débat sur l'excès de storytelling dans nos podcasts, ce "je" qui détournerait les masses de l'action collective. Je pense tout à fait le contraire. Je crois que des histoires aussi fortes, aussi sincères, aussi riches concernent tout le monde. Que le récit de la vie d'une femme en raconte des millions, et que tout est dans la manière, le ton, la force. Je le crois et le jure
SUR LA VIE DE MA MÈRE
ARTE Radio depuis le 16 avril