A Pékin, l’heure de Taïwan avait sonné.
Cela a commencé par une colossale cyberattaque s’accompagnant d’une pluie de missiles balistiques décrivant des arcs au-dessus du détroit de Taïwan et visant les centres de commandement et de contrôle, ainsi que les terrains d’aviation.
Cette première attaque bien ciblée ayant minutieusement coupé les communications internes, les dirigeants basés à Taipei ont eu du mal à coordonner une défense.
Cette première vague était étroitement coordonnée au lancement de missiles aériens et sous-marins visant les installations de radar actives et les navires de surface. Simultanément, la marine chinoise a pilonné depuis différents sites et s’est positionnée afin de créer un blocus empêchant toutes les expéditions maritimes en provenance ou à destination de Taïwan.
Les amis et alliés de Taïwan se sont empressés de réagir à cette frappe surprise et d’envoyer des forces éloignées, alors que la Chine se préparait à la phase suivante de son plan visant à prendre le contrôle de l’île.
Mais la Chine n’a pas envahi tout de suite. Elle souhaite s’emparer de ce qu’elle considère comme une province rebelle en versant le moins de sang possible, et tout en préservant ses précieux actifs. Les capacités de défense de Taïwan ayant été réduites et l'instauration d’un blocus réussie, la Chine prend son temps et négocie les conditions de capitulation de cette île coupée du monde.
Même si Taïwan est largement intacte, les effets de cette frappe se font ressentir dans le monde entier. Taïwan n’est pas une île ordinaire. Elle est le centre névralgique de l’écosystème technologique mondial.
Les Etats-Unis et une bonne partie du monde se rendent compte que le problème de Taïwan est aussi le leur, en réalité.
Les marchés plongent sur l’anticipation d’une pénurie de tous les composants en silicium entrant dans la production de tout ce qui va des smartphones aux voitures de sport. Le sell-off frappe certaines des entreprises technologiques les plus importantes du monde, d’Apple à Nvidia, toutes deux totalement dépendantes de Taïwan et de ses capacités de production de semi-conducteurs high-tech.
Mais les effets se font ressentir partout, de John Deere, constructeur d’engins agricoles automatisés et munis d’intelligence artificielle, à Johnson & Johnson, fabricant de matériel médical de pointe. Les produits de consommation de toutes sortes vont manquer.
La suprématie ne se mesure pas en mégatonnes
Même si ce scénario est une fiction, la menace – elle – n’en est pas une. Plus de 90 % des puces les plus innovantes du monde, et 50 % de tous les semi-conducteurs, sont actuellement produits sur cette île de 23 millions d’habitants.
Et elle est actuellement menacée. Taïwan est une poudrière géopolitique dans le viseur de la Chine. Et le pays est résolu à s’en emparer…