TikTok : copie moi si tu peux

« TikTok est le nouveau roi des réseaux sociaux », titrait récemment The Intelligencer. Le réseau a réalisé le rêve de toute jeune plateforme : être incontournable. « Une façon de comprendre les réseaux sociaux ces cinq dernières années est de les considérer comme une course à qui copiera TikTok le plus rapidement possible et sans la moindre dignité », ironise le journaliste John Herrman. Depuis cinq ans, Instagram, YouTube et Facebook se plient en quatre pour ressembler à l'appli de partage de vidéos. On fait le point sur les derniers copiages en série.

YouTube et Twitter dans la course

« Même Twitter devient TikTok », s'étonne The Verge. Jusqu'à présent, les vidéos étaient principalement traitées comme des parties de tweets. Désormais, elles deviennent une expérience à part entière. Dans un communiqué publié ce jeudi 29 septembre, le réseau social à l'oiseau a ainsi annoncé une mise à jour de son lecteur vidéo pour qu'il soit immersif. Ce visionnage immersif permet à l'utilisateur de regarder les vidéos en plein écran. Aucune manipulation n'est nécessaire, un clic sur la vidéo suffit pour qu'elle s'agrandisse. En balayant vers le haut, l'utilisateur pourra aussi découvrir d'autres vidéos. La société a également mis au point un carrousel vidéo dans son onglet Explore, qui montrera « certaines des vidéos les plus populaires partagées sur Twitter ». Comme le rapporte Clubic, cette fonctionnalité sera disponible pour les utilisateurs iOS et Android, « mais uniquement pour ceux avec un compte en anglais et dans certains pays (la liste n'a pas été dévoilée) ».

De son côté, YouTube Shorts s'inspire de TikTok et déploie une fonctionnalité de narration en voix off sur la version iOS de l'application, un outil souvent utilisé sur TikTok. Les créateurs utilisent la narration pour ajouter des commentaires en plus des vidéos déjà enregistrées. Cette fonction peut être utile pour les tutoriels, les recettes de cuisine ou encore pour raconter sa vie en Vlogs. YouTube Shorts a également ajouté une autre fonctionnalité inspirée de TikTok : la possibilité de répondre aux commentaires avec une nouvelle vidéo. TikTok a introduit cet outil en 2020, tandis qu'Instagram a ajouté sa propre version en décembre.

TikTok copie BeReal

Et ça n'en finit pas. Si YouTube et Twitter copient TikTok, TikTok copie BeReal. Dans une annonce datée du 15 septembre, la plateforme a annoncé sa propre imitation : « une invitation quotidienne à capturer une vidéo de dix secondes ou une photo statique pour partager facilement ce que vous faites »... The Intelligencer souligne une différence fondamentale entre les deux services : « Pour éviter que l'on dise que TikTok n'innove pas, les utilisateurs auront trois minutes, au lieu des deux de BeReal, pour rédiger les messages. »

UN PAVÉ DANS LA JUNGLE

Les plateformes de streaming ne souhaitent décidément pas se soumettre à la chronologie des médias sur le marché français. Disney a ainsi menacé de ne pas diffuser le second volet de Black Panther dans les cinémas français (le premier avait fait 3,6 millions d'entrées en France !). La raison de ce chantage ? Une fenêtre de diffusion « jugée trop défavorable ». La réforme stipule ainsi que Disney devra attendre dix-sept mois après une sortie en salles pour une diffusion sur la plateforme. « Au bout de cinq mois d'exclusivité sur Disney+, le film, même entièrement produit par Disney, est réservé aux chaînes de télévision gratuites pour les quatorze mois suivants. Du point de vue du colosse américain, ne pas exploiter une œuvre qu'il a entièrement financée paraît absurde », explique le journaliste Jérémie Maire. Netflix a également « profité de ce vent de contestation américain pour faire volte-face et remettre en cause l'accord dans une solidarité de circonstance ». Ces menaces n'ont pas plu aux dirigeants de la télévision française. Dans une tribune publiée le 28 septembre dans les colonnes du Monde, Delphine Ernotte, Gilles Pélisson (prochaine débarqué de TF1) et Nicolas de Tavernost, respectivement responsables de France Télévisions, TF1 et M6, ont appelé les pouvoirs publics à « ne pas céder au diktat des plateformes payantes », la « survie du cinéma français » étant en jeu.

Pourquoi c'est un pavé ? Ce bras de fer symbolise le fossé entre le vieux et le nouveau monde. Pour Disney, cette « encombrante » nouvelle chronologie des médias « va à l'encontre des consommateurs, ignorant comment les comportements ont évolué au cours des dernières années ». Reste que le lobbying des géants du streaming fait son chemin. Dernièrement, sur le plateau de « Quotidien », la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a annoncé vouloir « rouvrir les discussions pour essayer d'avancer un peu dans le temps cette chronologie, qui n'est pas un bloc de marbre figé ».

UN FORMAT À LA LOUPE

Les entreprises engagent de plus en plus de personnes pour les aider à naviguer dans la « méta-jungle ». Disney, Procter and Gamble, LVMH et d'autres grandes enseignes ont ainsi investi dans des « chefs du métavers », rémunérés parfois plus de 1,5 million de dollars. Leur rôle ? Saisir les enjeux de la blockchain, des NFT et l'intérêt d'expériences internet plus immersives. Les consultants de McKinsey estiment que les dépenses mondiales annuelles liées au métavers pourraient atteindre jusqu'à 5 000 milliards de dollars d'ici 2030. « Les marques doivent se rapprocher de leurs clients et le métavers est un canal pour le faire », plaide Hamza Khan, un partenaire de McKinsey qui codirige les efforts du cabinet en matière de métavers. « Par rapport aux premiers jours du commerce électronique, cette fois-ci, les marques sont beaucoup plus actives, beaucoup plus tôt. » « Appelez ça le FOMO du métavers », analyse Bloomberg.

Pourtant, ça commence sérieusement à sentir Second Life cette histoire. Entre graphisme désastreux, démission du vice-président en charge de Horizon Worlds, Vivek Sharma, un an après sa prise de fonction, et désintérêt du public (Numerama a croisé à peine 80 personnes en 3 heures dans la version française lancée le mois dernier).

LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE

« Quand je rentre à la maison, je démissionne. J'emmerde l'armée », « Poutine est un imbécile. Il veut prendre Kiev. Mais c'est impossible », « Putain. Il y a des cadavres qui traînent sur la route. Les civils sont juste par terre. C'est insensé ». Dans le cadre d'une enquête de plusieurs mois sur les atrocités commises pendant la campagne russe de prise de Kiev, des journalistes du New York Times ont obtenu en exclusivité plus de 4 000 enregistrements d'appels téléphoniques de soldats russes interceptés dans la région de Bucha par les forces de l'ordre ukrainiennes. Cette mine d'or, exploitée dans un long format, révèle le désespoir total des troupes devant l'échec des offensives et les exécutions de civils. Cette production impressionnante, mêlant extraits audio et textes, est le résultat d'un travail de fourmi : le Times a passé près de deux mois à traduire les enregistrements du russe à l'anglais ! Glaçant.

Et sinon, pour émerger dans le dur monde très compétitif des revues de produits tech, The Wall Street Journal a eu une idée lumineuse et sans doute chère : tester la nouvelle fonctionnalité de l'iPhone 14, Dynamic Island... sur une île. Une vidéo repéré par le journaliste Harold Grand.

UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE

C'est l'un des plus grands employeurs privés du monde... et le premier recruteur de jeunes en France. Si McDonald's recrute à tour de bras en CDI, la firme ne prend pas soin de ses poulains... qui finissent régulièrement par jeter l'éponge ! Surnommée « le Peugeot du Burger », l'enseigne essore ses employés avec des méthodes de travail totalement aliénantes et une pression démesurée. Chaque jour, les équipes en sous-effectif doivent répéter inlassablement les mêmes gestes. Des tâches exécutées sous la surveillance de machines bruyantes et de caméras qui veillent à la bonne productivité des recrues. C'est ce qu'a filmé en caméra cachée le réalisateur Tom Cariou, qui s'est immergé dans les cuisines du fast-food aux sérieux relents. Un documentaire à voir sur France tv. Slash.


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