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TikTok dans le viseur des gouvernements occidentaux

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« Ils ont 10 000 types très bien formés qui poussent des contenus. Il sait très bien ce que vous aimez [...], pousse des choses hyper bien foutues qui sont beaucoup plus innovantes que les Américains. » La diatribe est signée Emmanuel Macron, lors d'un échange avec des professionnels de la santé mentale des jeunes, et traduit bien la tournure qu'est en train de prendre le débat autour de TikTok. « Créateur d'une véritable addiction » chez les jeunes, l'application serait « le premier perturbateur (psychologique) chez les enfants et les adolescents », selon les mots du président de la République, qui n'a pas hésité non plus à aborder les points plus politiques à ses yeux.
 
« Je vous défie de trouver un contenu sur ce qu'il se passe au Xinjiang ou autre », a-t-il lancé en référence à la répression et au travail forcé du peuple ouïghour dans cette province du nord-est de la Chine. Et d'ajouter que la plateforme abriterait aussi « de la propagande russe cachée », sans toutefois se risquer à préciser sa pensée. Ironie de la situation, Emmanuel Macron possède lui-même un compte TikTok, qu'il utilise pour sensibiliser ses 3,2 millions d'abonnés à l'autisme ou à la lutte contre le harcèlement scolaire.
 
Injonction et bannissement
 
L'onde de choc d'une polémique née outre-Atlantique, où le réseau social chinois est accusé de tous les maux. Abrutissement de la jeunesse, désinformation, manipulation de l'opinion publique, espionnage... Tout y passe. Au point que le 28 décembre dernier, les députés américains et le personnel de la Chambre des représentants ont reçu un message sans équivoque : « Pour des raisons de sécurité, merci de supprimer TikTok de vos smartphones professionnels. » Soit cinq jours seulement après que le Congrès a voté le bannissement du service pour raisons de sécurité sur l'ensemble des appareils électroniques du gouvernement fédéral. Dans le même temps, une proposition de loi était même déposée par le sénateur républicain Marco Rubio pour interdire TikTok et toutes les applications pouvant « être substantiellement influencées » par des puissances étrangères hostiles.
 
Ajoutons à cela une flopée d'assignations en justice qui se multiplient des deux côtés de l'Atlantique (la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et l'Arcom en France sur le manquement aux droits d'auteur et la modération des contenus en ligne, la CNIL irlandaise sur la légalité du transfert de certaines données d'utilisateurs vers la Chine, etc.), ainsi que l'enlisement des négociations entre TikTok et le Comité américain sur les investissements étrangers concernant un accord pour que l'entreprise conserve les données collectées aux USA sur des serveurs américains, et l'on comprend mieux pourquoi 2023 devrait être une année charnière pour l'avenir de la plateforme. Bref, ne supprimez pas trop vite votre compte Instagram, il peut encore servir...
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illustration de fougéres
UN PAVÉ DANS LA JUNGLE
Jolie fin d'année sur Twitter : le hashtag #ClimateScam (« l'arnaque du climat ») s'est hissé fin décembre en tête des recherches Twitter sur le climat, devant #ClimateAction et #ClimateEmergency...
 
Assiste-t-on à un effondrement de la modération sur la plateforme ? Après, dans un premier temps, avoir annoncé que les décisions importantes en matière de modération des contenus et de suppression des comptes seraient prises par un conseil spécialement créé pour cette tâche (le Trust and Safety Council), Elon Musk a finalement décidé de s'en passer . Il se contente désormais de lancer des sondages sur son compte Twitter pour inviter ses followers à se prononcer sur ces questions brûlantes. Comme celle de savoir si le compte de Donald Trump doit être rétabli, entre autres... Ce qu'il a fait, en même temps que ceux de nombreux influenceurs d'extrême droite affiliés à l'idéologie QAnon. Mais ce n'est pas tout. En affichant son choix de ne plus lutter contre la désinformation relative au COVID-19 et, dans le même temps, en décidant de suspendre pendant une semaine les comptes d'une demi-douzaine de journalistes de CNN, du New York Times, du Washington Post et d'autres organes de presse indépendants sans avertissement, Musk semble avoir définitivement ouvert la boîte de Pandore. Une boîte dont sont sortis tous les rebuts de Twitter. Comme l'Américain Steven Goddard (figure du négationnisme climatique également connue sous le nom de Tony Heller), qui a fait son grand retour sur la plateforme, repris son œuvre climatosceptique en qualifiant le réchauffement climatique de « plus grande fraude scientifique de l'histoire », et retrouvé ses disciples. Dont le Canadien Jordan Peterson, banni du réseau pour des insultes transphobes avant d'être réintégré par la direction Musk et qui a récemment retweeté un post de Goddard suivi du hashtag #ClimateScam à ses 3,5 millions de followers.
 
Pourquoi c'est un pavé ? Évidemment, le retour en force de la sphère complotiste sur Twitter fait fuir les scientifiques, qui ferment leur compte les uns après les autres. Un exode confirmé par Katharine Hayhoe, climatologue américano-canadienne à la tête de l'organisation Nature Conservancy, qui tient un listing des comptes Twitter de chercheurs en première ligne sur la question climatique. Une liste qui a maigri de 4% depuis le rachat effectif par Elon Musk pendant que l'activité des robots et des fermes à trolls (qui était censée diminuer avec la mise en place de l'abonnement payant) a été multipliée par un facteur compris entre 15 et 30, selon les estimations de la chercheuse. Quand le chat n'est pas là...
UN FORMAT À LA LOUPE
Samedi 07/01/23 -NL4 FORMAT
Elles sont de plus en plus présentes sur les réseaux sociaux et vous les avez forcément vues passer sur vos différents feeds. « Elles », ce sont les Employee Stories. Et c'est le format star pour la communication des entreprises depuis que les budgets dédiés au développement de la marque employeur ont fortement augmenté (dans un contexte de recrutement tendu). Courtes en format facecam vertical, ou plus longues et réalisées par une équipe de tournage façon micro-documentaires, les Employee Stories proposent de suivre un collaborateur dans son quotidien. Du parcours personnel jusqu'au travail de tous les jours dans l'entreprise, en passant par la famille, les passions et même les animaux domestiques... Tout est bon pour mettre en scène le bien-être, l'épanouissement de ses collaborateurs et attirer de nouveaux talents. Rappelons au passage que ce format fonctionne beaucoup mieux et engage beaucoup plus lorsque l'employeur accepte de lâcher un peu le contrôle du message, qu'il laisse place à la transparence en permettant à l'employé d'exprimer des choses qu'il n'a pas forcément envie d'entendre, comme le soulignait Antoine Filliaudeau de JobTeaser dans notre format « Tu bosses sur quoi ? »...
LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE
Samedi 07/01/23 -NL5 ON AURAIT AIME FAIRE
Si on multipliait la rengaine « Métro, boulot, dodo » à l'infini, qu'obtiendrait-on à part un record du monde d'occurrences de la lettre O ? La réponse tient en quatre mots : le cauchemar des Parisiens. C'est pourtant le pari qu'a pris le site My Little Paris au moment de publier son post pour célébrer cette nouvelle année sur sa page LinkedIn. Un Paris à l'infini, illustré dans une mise en abyme (un effet Droste, qui est donc le vrai nom de ce que plusieurs générations de Français connaissent comme « l'effet Vache qui rit ») d'une série de dessins aux couleurs pastel, que l'on visite en pinçant l'image pour zoomer comme sur son smartphone. On passe par une petite fenêtre, un pont, une vitrine, un miroir, une porte cochère entrouverte pour passer d'un dessin à l'autre, d'un quartier de la capitale à l'autre, pendant qu'une voix off nous conte la splendeur de la Ville Lumière, ce qui fait son charme, son sel, sa magie... « Paris, on te déteste parfois, mais surtout, on t'aime à l'infini. »
UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE
Avez-vous déjà osé découvrir une série en regardant les épisodes dans le désordre ? Si oui, êtes-vous sain d'esprit ? On plaisante, bien sûr. Mais pas Netflix, qui vient de sortir Kaleidoscope, une série à picorer comme bon vous semble. Les huit épisodes ne sont pas indexés par des chiffres mais par des couleurs, et ont été pensés pour être visionnés dans n'importe quel ordre. À l'exception de Blanc, l'épisode final, et Noir, qui introduit l'intrigue. Entre les deux, c'est à vous de déterminer comment explorer cette histoire d'un cambriolage de haut vol incarnée par Giancarlo Esposito (Breaking Bad, The Mandalorian, The Boys) et Rufus Sewell (Dark City). Dans une interview accordée au magazine Newsweek, Eric Garcia, le showrunner, a confié qu'il existait « plus de 5000 façons » de regarder la série... et donc d'assurer des millions d'heures de visionnage sur la plateforme. Malin !

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