En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : |
« Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. |
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : |
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, |
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. |
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. |
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” |
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. |
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” |
Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” |
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. |
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” |
Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” |
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » |
« Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre. » Quel est ce cri, sinon celui dont l'apôtre Paul a dit : « En un moment, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette » ? « Car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront impérissables, et nous serons changés » (1Co 15,52). Après ce cri qui retentira au milieu de la nuit qu'arrivera-t-il ? « Toutes se sont levées. » Qu'est-ce à dire ? « Viendra l'heure, dit le Seigneur lui-même, où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu et en sortiront » (Jn 5,28). (...) |
Que veulent dire ces paroles : « Elle n'avaient pas pris d'huile avec elles dans leurs vases » ? Dans leur vase, c'est-à-dire dans leur cœur. (...) Les vierges insensées qui n'ont pas emporté d'huile avec elles ont cherché à plaire aux hommes par leur continence et par leurs bonnes œuvres que symbolisent les lampes. Or, si le motif de leurs bonnes œuvres c'est de plaire aux hommes, elles ne portent pas d'huile avec elles. Pour vous, portez cette huile avec vous ; portez-la dans votre intérieur où pénètre le regard de Dieu ; portez là le témoignage d'une bonne conscience. (...) Si vous évitez le mal et si vous faites le bien pour recueillir les louanges des hommes, nous n'avez pas d'huile dans l'intérieur de votre âme. (...) |
Avant que ces vierges se soient endormies, il n'est pas dit que leurs lampes soient éteintes. Les lampes des vierges sages brillaient d'un éclat vif, alimentées par l'huile intérieure, par la paix de la conscience, par la gloire secrète de l'âme, par la charité qui l'embrase. Les lampes des vierges insensées brillaient également, et pourquoi brillaient-elles ? Parce que leur lumière était entretenue par les louanges des hommes. Lorsqu'elles se sont levées, c'est-à-dire à la résurrection des morts, elles ont commencé à disposer leurs lampes, c'est-à-dire à préparer le compte qu'elles devaient rendre à Dieu de leurs œuvres. Mais alors il n'y a plus personne pour les louer. (...) Elles cherchent, comme elles l'ont toujours fait, à briller avec l'huile d'autrui, à vivre des louanges des hommes : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent ». |