DELIRANT
Hollywood à la gomme
 

Le critique cinéma de Radio Fribourg Patrick Ramuz dresse sur un mode parodique la fiche signalétique de vingt-cinq blockbusters du cinéma américain. Un anti-guide jouissif et malin.

Par Catherine Fattebert

     

Manuele Fior, Hypericon, ed. Dargaud, 144 p.
Teresa est une jeune et brillante scientifique, à la voie toute tracée. Aucun impair dans sa vie si ce n’est ces impérissables insomnies. Alors que Ruben, lui, vaque dans le Berlin festif des années 90, parfaitement adapté à son insouciance. Elle, obtient un poste d’assistante pour préparer une exposition sur Toutankhamon, lui, n’a rien de spécial à faire. Ils se rencontrent et s’aiment. Instantanément. Et c’est beau, enivrant, parce qu’il y a la magie de Manuele Fior. De son dessin, si tendre, si perceptiblement humain. De sa narration, poétique et allégorique. GDD
 

Patrick Ferla, Les ailes de l'imaginaire, Conversations avec Jean Liermier, ed. Slatkine, 240 p.
Ce livre polyphonique rend hommage au Théâtre de Carouge - qui a su disparaître et réapparaître comme par magie en novembre 2021 - et à Jean Liermier, l’homme qui le dirige depuis quinze saisons. Le journaliste radio Patrick Ferla élucide le parcours artistique et humain du metteur en scène et comédien en une quinzaine d’entretiens chapitrés, peuplés de souvenirs, d’images, d’anecdotes, de dialogues et de regards de personnalités culturelles qui ont gravité de près ou de loin autour de ce lieu mythique, telles qu’Omar Porras, Isabelle Chassot, Yvette Théraulaz et tant d’autres. SG
 

Collectif label 619, Midnight Order,ed. Rue de Sèvres, 272 p.
Le job du duo de sorcières Johnson et Sheridan pour L’Ordre de Minuit est de tout repos: capturer les sorcières trop puissantes qui sont un danger pour le monde, puis leur trancher les mains pour tarir la source de leur pouvoir. Mais après trente années de traque, la question morale va se poser aux chasseuses: Sheridan s’interroge sur la nécessité de l’amputation, tandis que Johnson elle, va devoir chasser... sa sœur. Ces histoires saignantes scénarisées par Mathieu Bablet sont illustrées par huit artistes pour cette bande-dessinée polyphonique à la somptueuse couverture dorée. A ne pas mettre entre de trop jeunes mains. PPC
 

Denis Grozdanovitch, La gloire des petites choses, ed. Grasset, 224 p.
Dans l’esprit d’un Georges Haldas, plusieurs fois cité, Denis Grozdanovitch célèbre ici la poésie du détail, l’essentiel qui se loge dans le particulier, l’accident impromptu. A travers une série de petits essais pouvant se lire comme un seul et même flux autobiographique, l’auteur interroge, avec le concours de nombreuses citations littéraires, les limites de la langue et l’accord avec le vivant que requiert l’âme poétique. Erudit et stimulant. NJ