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Trouver le ton juste face au coronavirus… et garder espoir !Chère amie, cher ami, Il y a quelques jours, j’ai reçu ce commentaire d’une fidèle lectrice, que je vous partage avec son autorisation :
MerciJ’ai été sensible à cette critique. Elle me permet de me remettre en cause, je l’espère utilement. Je voudrais tout d’abord remercier cette lectrice. Sans doute, ses reproches bienveillants sont-ils justifiés. Je la remercie surtout de me permettre de réajuster mes priorités y compris dans les lettres que je vous envoie. Je profite de cette réponse publique pour dire à nouveau combien, avant toute chose, je pense aux malades et à leurs familles. J’ai été bouleversé par le décès de la jeune fille de 16 ans en région parisienne. De nombreuses familles ont vécu des deuils. Les soignants payent un tribut fort. Nous vivons une période particulièrement difficile, angoissante. Et en effet, je ne pensais pas que la situation serait aussi éprouvante pour la France, pour les Français, et plus simplement pour ma propre famille. Je suis par ailleurs de tout coeur avec ceux qui sont dans la peine, le deuil et la détresse. PardonJe m’excuse auprès de ceux que mes propos ont pu heurter. Si j’ai paru trop cinglant, critique ou léger dans mes prises de paroles, j’en suis sincèrement désolé. Pour ceux-là, je n’ai pas trouvé le ton juste. SoufflonsJe ne vais pas ici revenir sur l’analyse des chiffres ou des politiques mises en oeuvre en France ou ailleurs. Le temps n’est plus à la polémique. Bien sûr, je reste inquiet par rapport à nos libertés et à l’évolution de notre société en ces temps de crise. Et il faudra réinsister sur ce point. Mais il y aura un temps pour cela. Après. Pour l’instant, faisons une pause. J’ai ouvert la fenêtre de mon bureau. Le soleil du printemps s’y engouffre, le vent du Nord aussi ! Dehors, chez les voisins, les arbres bourgeonnent, les oiseaux piaillent et s’activent. Ils volent, une brindille dans le bec, et s’empressent de consolider le nid d’où va éclore la vie. Les humains sont à l’arrêt. Mais la nature se réveille. La vie continue. Je la regarde émerveillé, perplexe aussi. Des temps historiquesQuelle que soit l’issue de cette crise sanitaire, il est probable que nous en soyons transformés. Notre vision de la vie en société devrait être chamboulée. Notre perception des risques va changer mais aussi de ce qui est possible. Car durant notre arrêt forcé:
Nous aurons le temps de faire un bilan de ce que nous sommes en train de vivre avec certains bons aspects et d’autres plus inquiétants… Mais avant cela il y a cette attente. Une longue parenthèseLe confinement. Les déplacements, les rendez-vous, les congrès, les conférences, tout cela est à l’arrêt. A l’intérieur, le temps est comme suspendu, tandis qu’au dehors un étrange combat se déroule. Nos vies quotidiennes sont bouleversées. Nos stratégies habituelles pour faire face à la vie sont battues en brèche. C’est le moment, peut-être, de prêter une attention toute particulière à ce qui se passe chez nous, à côté de nous. A domicileJe suis chez moi. Face à ma vie. Mon épouse, mon fils. Notre maison, notre quotidien. Nos idées, nos inquiétudes, nos angoisses. Les objets du quotidien. Les habitudes. Tout cela est désormais très visible. A l’aune du monde, c’est presque rien. C’est tout pour moi. Je contemple ce qu’il y a de beau et de précieux dans ma vie. J’en vois la fragilité. Je m’étonne de n’avoir pas su mieux m’émerveiller plus tôt. Je mesure les manques aussi. Ce que nous ne pouvons plus faire, les promenades en forêt, les activités associatives, culturelles, religieuses, les rencontres, les événements... Je pense à mes proches. Puisque chacun est chez soi, que plus personne ne court dans tous les sens, il est plus facile de prendre des nouvelles de ceux qu’on aime, de téléphoner. Il y a le flot continu d’information aussi. Les nouvelles bonnes ou mauvaises, incertaines souvent. C’est l’attente. Nous avons davantage la possibilité de voir le combat de la vie que d’habitude. Chaque jour, les médias nous rappellent que nous pouvons mourir et que cela peut toucher n’importe qui. Ils y mettent la même ardeur que celle qu'ils déploient habituellement pour nous le faire oublier. Un jour cette crise passera. Nous pourrons savourer chaque chose, chaque habitude, chaque discussion qui nous ont manqué. Nous sortirons de la sidération. Et nous pourrons vraiment faire le deuil de ceux qui nous ont quittés. La vie humaine reprendra. Peut-être sera-t-elle un peu moins folle, un peu moins rapide, un peu mieux remplie. Peut-être. En tout cas, nous retrouverons la joie car nos vies auront pris de la valeur à nos yeux. Naturellement vôtre, Augustin de Livois | ||
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