Et si l’Etat commençait à mettre sa fiscalité en conformité avec ses ambitions environnementales ? Peut-être pas en relançant la taxe carbone aux trop grandes propriétés inflammables -en tout cas pour le moment -, mais en se penchant sur les incohérences du dispositif actuel. C’est en tout cas ce que lui recommande la Cour des Comptes. Dans un rapport publié ce mercredi, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) appelle à revoir les avantages fiscaux dont bénéficient de nombreux secteurs économiques et souvent accordés pour des questions de compétitivité. Ces exonérations « rendent les bénéficiaires « insensibles » à la fiscalité carbone », dénonce-t-il. Au total, le CPO a dénombré 19 avantages fiscaux défavorables à l'environnement, pour un montant de 5,5 milliards d'euros. La quasi-totalité est rattachée à la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. On y retrouve les exonérations pour le transport aérien et maritime, le remboursement partiel pour le transport routier, le taux réduit dont bénéficient l'agriculture et le BTP. De quoi largement écorner le principe du « pollueur-payeur ». Alors, pour être tout à fait juste, il faut préciser que le Budget 2020 devrait engager la suppression du taux réduit de gazole dont bénéficie le BTP et la création d’une écocontribution sur le transport aérien. A condition bien sûr, que le lobbying des professions concernées n'aboutissent pas.