ACTU DES MARCHÉS AU 13 MAI 2024 |
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La Bourse Au Quotidien
ACTU DES MARCHÉS AU 13 MAI 2024
 

 

L'analyse d'Etienne Henri


• Une opération de fusion-acquisition a été annoncée par le fournisseur européen de services de télécommunications SES.

• Mais ce rachat qui cible l’un de ses homologues américains pose question...

 

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auteur 1 New Tech Insider , Zéro Carbone Millionnaire
 

Internet par satellite : un nouveau géant pour contrer Elon Musk

[Deux ans après la formation d’Eutelsat Group, une nouvelle fusion se prépare dans le secteur des télécommunications par satellite : elle regroupera le Luxembourgeois SES et la société américaine Intelsat. Initiée pour concurrencer l’américain Starlink, ce rapprochement comporte d’autres enjeux tout aussi importants... Cliquez ici pour lire l'article.]

Les grandes manœuvres s’intensifient dans le spatial.

Après le rachat houleux de OneWeb par Eutelsat en 2022, sur fond de dirigisme étatique et de spoliation des investisseurs privés pour servir la politique européenne, voici que l’opérateur SES (initialement Société Européenne des Satellites) a jeté son dévolu sur Intelsat.

L’opération, déjà validée à l’unanimité par les deux conseils d’administration, permettra au groupe luxembourgeois de doubler sa taille en absorbant son concurrent américain.

Le nerf de la guerre est, comme lors du rachat de OneWeb, l’Internet par satellite. Le succès de Starlink commercialisé par SpaceX, que ce soit pour ses usages civils ou pour sa contribution irremplaçable sur le terrain en Ukraine, a confirmé qu’apporter une connectivité indépendante des réseaux terrestres va devenir aussi vital que l’accès aux systèmes de positionnement.

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L’Internet par satellite devient aussi indispensable que l’accès au GPS. Photo : SES


La concentration à marche forcée du secteur était inévitable. Au vu du montant colossal nécessaire pour créer, et surtout maintenir une infrastructure fonctionnelle, tous les experts s’accordaient sur le fait que le marché ne pourrait faire vivre plus d’une poignée d’acteurs.

En ce sens, le marché de l’Internet par satellite présente de grandes similarités avec celui du véhicule électrique : un secteur naissant que l’on sait voué à une croissance fulgurante, mais qui sera raflé par quelques gagnants et ruinera la plupart des concurrents.

Pour les actionnaires, en revanche, la situation est bien plus favorable. Alors que, sur la voiture électrique, le marché a trop longtemps pricé les néo-constructeurs comme s’ils allaient tous être le grand gagnant qui rafle la mise, les acteurs de l’Internet par satellite sont évalués comme si aucun n’allait survivre.

Pour qui mise sur le bon cheval, il est donc possible de réaliser une confortable plus-value d’ici 2030. Et pour ceux qui ne veulent pas choisir, il est possible de prendre plusieurs paris pour maximiser les chances d’avoir en portefeuille l’ultime survivant.

Un rachat à 5 milliards de dollars

Les sommes en jeu dans le rachat d’Intelsat par SES sont si importantes qu’il est permis de s’interroger sur qui rachète qui.

Le Luxembourgeois va devoir mettre sur la table 3,1 Mds$, soit 2,8 Mds€. Le montage sera financé par un mélange de trésorerie et d’endettement, y compris par le biais d’obligations hybrides. Ce besoin en capitaux ne manquera pas d’alourdir le bilan de SES qui était déjà bien encombré par une dette importante et une capitalisation boursière divisée par 7 en dix ans.

Dette incluse, le rachat valorise la cible 5,5 Mds$ (5,13 Mds€), tandis que SES valait à peine plus de 2 Mds€ la veille de l’annonce. Dans ce genre d’opérations où la proie est plus grosse que le prédateur, il est permis de s’interroger sur le nouvel équilibre qui prévaudra suite à la fusion des entités.

La prudence est d’autant plus de mise qu’une fois de plus, nous assistons au rachat au prix fort d’un opérateur satellitaire en situation délicate. Tout comme OneWeb en son temps, Intelsat sort tout juste du fameux "chapter 11" américain (loi qui permet d’échapper à la pression des créanciers en cas de cessation de paiement). Intelsat s’était placé sous sa protection fin 2021, avant d’en sortir quelques mois plus tard. Le groupe n’avait pas chômé durant cette période, puisqu’il avait réussi à réorganiser massivement les prêts qui lui avaient été accordés. Dans l’intervalle, les créanciers avaient été contraints d’effacer pas moins de 9 Mds$ de dette.

De fait, le marché n’a pas spécialement apprécié l’annonce du rachat...

cta


 

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Ionès Jaoulane

 

Le dilemme de la cotation de TotalEnergies aux Etats-Unis

[Alors que Patrick Pouyanné a déclaré fin avril que la cotation de TotalEnergies pourrait être déplacée sur le NYSE, nous allons voir pourquoi cette éventualité inquiète autant Bercy. La France y a-t-elle vraiment quelque chose à perdre ? Et quelles seraient les conséquences pour les actionnaires ? Cliquez ici pour lire l'article.]

Dans un monde idéal, les entreprises flotteraient librement dans le doux océan du libre marché, sans que l'Etat ne jette l'ancre pour les retenir. Mais nous ne vivons pas dans ce monde idéal, semble-t-il, surtout pas en France. La récente saga autour de la possible cotation de TotalEnergies à la Bourse de New York en est un parfait exemple. Quand Patrick Pouyanné, P-DG du groupe, évoque cette possibilité, c'est une véritable petite bombe qui éclate dans les bureaux du ministère de l'Economie. Bruno Le Maire, notre gardien des intérêts économiques, n’a pas perdu une minute pour clamer son opposition.

Cependant, il n’a pas son mot à dire. Depuis les années 1980, l'Etat français a lancé une série impressionnante de privatisations, vendant des parts dans de nombreuses entreprises stratégiques. Ces privatisations incluent des noms tels que Renault, BNP, La Société Générale, France Télécom, TF1, Air France, La Française des Jeux, et bien sûr, TotalEnergies (privatisée en 1995). Ce choix de libéraliser l'économie et de vendre ce qu'on pourrait appeler les "bijoux de famille" de la nation a été justifié par des besoins financiers et une volonté de dynamiser le marché.

Bruno Le Maire, tel un chevalier en armure brillante, a poussé un véritable cri du cœur, tant il est prêt à défendre la patrie contre les assauts du capitalisme américain. "Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu, parce que je pense que c’est une décision qui est grave", a-t-il déclaré avec toute la ferveur d’un général partant au combat. Garder la cotation principale de TotalEnergies en France ? Une mission de la plus haute importance pour notre ministre. On pourrait presque l'imaginer, épée levée, prêt à défendre la Bourse de Paris contre les barbares de Wall Street.

TotalEnergies cotée sur le NYSE, une menace pour les actionnaires ?

De son côté, Patrick Pouyanné, le Directeur Général de TotalEnergies, moins émotif et plus pragmatique, rappelle que son idée n'est pas née d'une lubie mais d'une analyse froide des chiffres et des intérêts de ses actionnaires. Avec presque la moitié du capital aux mains des Américains, pourquoi ne pas chercher à séduire encore plus ces investisseurs, souvent moins frileux, et prêts à valoriser davantage une entreprise dynamique comme TotalEnergies ? Pour Pouyanné, il s'agit clairement d'une question d’affaires, pas d’émotion. Une logique de marché face à une réaction émotionnelle, pourrait-on dire.

Il est plutôt ironique de constater que ceux qui prônent le plus fort le libéralisme économique sont souvent les premiers à intervenir quand les vagues du marché menacent de déferler un peu trop près de leurs bases électorales. La décision de Le Maire relève-t-elle du pur marketing politique, comme on vendrait une nouvelle marque de lessive ? "Plus blanc que blanc, plus français que français", serait-il le nouveau slogan de Bruno Le Maire pour garder TotalEnergies en France et séduire quelques électeurs avant les élections européennes ? Peut-être...

Plus sérieusement, là où le bât blesse, c’est que...

cta


 

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