Chers lecteurs et chères lectrices de L’Expresso, Le 12 septembre 2023, sur les ondes de Sud Radio, Bruno Retailleau déclarait : « La colonisation, c’est bien entendu des heures qui ont été noires, mais c’est aussi des heures qui ont été belles, avec des mains tendues. »
« Les gens qui viennent, et notamment l’immigration africaine, ce sont des gens qui n’ont pas la même culture que nous. Ce sont des gens qui viennent non pas pour être Français, mais souvent pour profiter des droits sociaux français », affirmait-il en 1997.
Ses propos -non exhaustifs- révèlent à quel point les opinions de Bruno Retailleau sur l’immigration et le passé de la France sont notoirement connues, et ce depuis de nombreuses années.
Le contexte posé, rien de surprenant à ce que celui-ci considère que les lois de l’Union européenne (UE) ne sont pas adaptées et ne conviennent plus aux « désordres migratoires » en France et sur le continent.
Dans cette même interview lundi sur TF1, le ministre de l’Intérieur s’est dit prêt à rouvrir les négociations avec l’UE sur le Pacte sur l’asile et la migration et à tester les limites des accords de Schengen.
La position du nouveau gouvernement français rejoint ainsi celles des pays de l’UE qui se sont attaqués ces derniers temps à la politique migratoire de Bruxelles. La semaine dernière, le gouvernement néerlandais a dévoilé une réforme de son droit d’asile, tandis que l’Allemagne a annoncé le retour des contrôles à toutes ses frontières terrestres pour une période de six mois. Lire l’article de Théo Bourgery-Gonse.
Pour « rétablir l’ordre » , Bruno Retailleau envisage également de repenser l’aide médicale d’État (AME) sous une forme drastiquement réduite comme l’explique Clara Bauer-Babef dans son article. L’AME est un dispositif qui permet aux personnes en situation irrégulière depuis plus de trois mois de bénéficier d’un accès aux soins. Alors président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau s’était prononcé contre l’AME lors du vote de la loi immigration en novembre 2023.
Reste que ce vent d’extrême droite au sein du nouveau gouvernement n’est pas du goût de tous les ministres. Antoine Armand, le ministre de l’Economie, et Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, sont déjà montés au créneau. Non sans remontrances pour le premier.
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