Vive les masques !

Chère amie, cher ami,

Que nous ont dit le Gouvernement et ses conseillers au début de cette crise sanitaire en France ? 

Que le port de masque ne servait à rien¹.

Plus exactement que seules les personnes en contact étroit avec les patients devaient porter un masque². Pour les autres ce n’était pas nécessaire.

Il s’agit pourtant de la meilleure protection possible contre le coronavirus. Celui-ci se répand via des petites gouttelettes dans l’air. 

Gare aux postillons !

Au moment où tous les pays d’Asie touchés par le coronavirus s’assuraient que leurs populations étaient bien équipées en masques, notre gouvernement commençait sa gestion de crise par un grave mensonge. 

Sans doute était-ce pour éviter que les gens ne se ruent sur les masques… 

Car il fallait cacher une autre défaillance...  

Pénurie de masques 

Depuis le départ, la France manque de masques.  

Ce n’est évidemment pas ce qu’a affirmé, Agnès Buzyn, encore Ministre de la santé en début d’année. 

Le 26 janvier dernier elle disait : 

"Nous avons des dizaines de millions de masques en stock en cas d’épidémie, ce sont des choses qui sont d’ores et déjà programmées. Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personnes à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin."³. 

On connaît la suite.  

• Le 4 mars 2020, le président la République fait réquisitionner tous les masques de France pour les distribuer aux soignants y compris ceux des entreprises du bâtiment ou industrielles dont les personnels travaillent avec des masques. Ces travailleurs sont, dès lors, au chômage technique ; 
  
  

• Le 17 mars 2020, le nouveau Ministre de la Santé, Olivier Véran estime qu’il ne restait au début de l’épidémie que 117 millions de masques en France alors qu’il y en avait 1 milliard, 10 ans plus tôt. Les stocks n’ont pas été renouvelés malgré un contexte sanitaire à risque : depuis 10 ans et l’épidémie de H1N1, de nombreuses crises sanitaires ont eu lieu  dans le monde (SARS, MERS etc.).  
  
  

• Le 21 mars 2020, il restait 86 millions de masques chirurgicaux et 5 millions de masques FFP2, qui protègent mieux³.  
  
  

• Lundi 23 mars, 20 millions de masques ont été commandés par la région Ile-de- France⁴, la région Hauts-de-France en a commandé 5 millions et l’Etat 250 millions⁵.  
  
  

D’ici peu, il devrait y avoir assez de masques pour les soignants et les malades.  

Ouf ! Il était temps. Il n’y en aura pas, en revanche, pour l’ensemble de la population, ce qui pourtant devrait être le cas.  

Les soignants remontés  

Sans surprise, la situation a mis en colère les professionnels de santé. Thierry Amouroux, 

porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), a parlé d’un “Scandale d’Etat”. 

Il s’est exprimé ainsi dans la presse³ : 

"C’est du même ordre que le scandale du sang contaminé. Des centaines de milliers de personnes vont être contaminées, d’autres vont mourir faute de cette impréparation du gouvernement et des mauvaises décisions qui ont été prises. Le principe de base c’est d’avoir en stock des masques FFP2. Ces masques, (...) auraient dû être commandés le plus tôt possible. Gouverner, c’est prévoir. Quand la crise sera finie, nous espérons que certains responsables, qui ont été incapables d’organiser la défense sanitaire du pays, auront à répondre de leurs actes devant la justice." 

Aujourd’hui hôpitaux, cabinets médicaux et pharmacie sont rationnés. Ils utilisent leurs réserves au compte-goutte. Dans les hôpitaux, on a même constaté des vols de masques au début de la crise ! 

Heureusement, cette pénurie a aussi créé une solidarité exemplaire sur le terrain. Ce sont parfois les patients eux-mêmes qui apportent des masques aux soignants.  

A Rennes, la mairie a retrouvé des stocks dans les sous-sols qu’elle a fait distribuer aux médecins.   

À Mulhouse, ce sont des entreprises qui fournissent des masques ou des blouses de protection.  

Quels masques faut-il avoir ?  

Si vous parvenez à obtenir un ou plusieurs masques pour votre famille, sachez qu’il en existe deux grandes catégories : 

• Les masques dit chirurgicaux de type I et II. Ils filtrent entre 95 et 98% des bactéries. Pour les virus, ils sont un peu moins efficaces. Mais ils restent une protection utile.   
  
  

• Les masques de protection respiratoire que l’on appelle aussi masque coque ou FFP2 et FFP3. Ils seraient sûrs à 99% contre les virus⁶. Ces masques-là devraient être accessibles à tous les soignants mais ce n’est pas le cas. Ils ne représentent que 5% des masques disponibles actuellement en France !³ 
  
  

Si vous avez des réserves de masques chez vous, n’hésitez pas à les donner à votre pharmacien, à votre médecin ou au centre de soins le plus proche.  

Les soignants en ont vraiment besoin ! Pour ce déplacement, n’oubliez pas votre attestation bien sûr... 

Une solution pour faire durer votre masque 

Si toutefois, vous n’avez qu’un seul masque, vous pouvez le faire durer un peu, surtout si vous ne vous en servez que pour sortir faire vos courses.  

D’après le Dr Pierre Jacques Raybaud⁶, vous pouvez par exemple passer votre masque au sèche-cheveux dont la température oscille entre 120 et 150°. Chauffez le masque et les attaches des deux côtés. A cette température, virus et bactéries peuvent être détruits en une minute ! Selon une thèse de doctorat de 2014, qu’il a lue, le H1N1 serait détruit en une seconde à 100° alors qu’il est beaucoup plus résistant que le coronavirus.  

Par précaution, chauffez le masque pendant 5 minutes au moins. Ainsi tant que sa texture n’est pas abîmée, vous pourrez l’utiliser !

Faites vous-même votre masque ! 

A défaut d’avoir un masque chez vous, le Dr Raybaud estime que vous pouvez porter une écharpe épaisse, voire un mouchoir en tissu épais avec plusieurs couches.  

A Lille, l’hôpital a fait faire des masques localement. 

Et à Grenoble, l’hôpital a publié un tutoriel pour faire son masque soi-même, qui a été diffusé à destination des soignants et du public et que vous pouvez télécharger ici⁷. 

Voilà une activité de plus pour occuper le temps en période de confinement ! 

Naturellement vôtre,  

Augustin de Livois