Vous n'échapperez pas au content commerce
Le content commerce fait un pas de plus dans sa popularisation. La pratique qui consiste à capitaliser sur son contenu pour vendre des produits ou des services, avec une marge d'intermédiation réduite au minimum, compte désormais Snapchat dans ses rangs. Le media a, en effet, lancé cette semaine Shoppable AR, un bouton ajouté à ses filtres de réalité augmentée (Lenses) permettant d'installer une application, de regarder une vidéo ou encore d'être redirigé vers une page produit. Une fonctionnalité qui devrait favoriser la croissance de son chiffre d'affaires publicitaire déjà florissant (281 millions de dollars sur le dernier trimestre, +74% sur un an, +38% sur un trimestre) en établissant un lien direct entre contenu et commerce. Comme l'expliquait Peter Sellis, Directeur des revenus produit chez Snapchat au moment de la sortie : « Les Lenses Shoppable AR offrent un nouveau moyen aux marques de profiter de notre force de pénétration unique – en moyenne, plus de la moitié des 13-34 ans aux États-Unis jouent avec les Lenses chaque semaine – pour piloter un ROI réel et quantifiable, que cela soit à travers les ventes, les téléchargements, la génération de leads ou un nombre de vidéos vues ». Le tout sans avoir à sortir de l'application. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, quatre marques ont inauguré ce lancement : Coty, Adidas, King (éditeur de jeux) et STX (studio de cinéma). Les deux premières testent la redirection vers leurs pages produits à partir des Lenses quand King encourage à l'installation de son application star Candy Crush et le filtre STX renvoie vers la bande annonce du nouveau film I feel pretty. Côté prix, selon Business Insider, le montant de ce format pour les annonceurs ne devrait pas dépasser les 40 000 dollars sur la base « d'une audience ciblée et d'un CPM (Coût Pour Mille) convenu ». Les Lenses ont su s'imposer comme le format « star » de Snapchat (allègrement copié par Facebook et Instagram). La marque au fantôme affirme que 70 millions de personnes jouent quotidiennement avec les Lenses sur son application avec un temps passé moyen de 10 à 15 secondes. Autant vous dire une audience captive très précieuse à l'heure où le discours ambiant suppose que notre temps de concentration pour juger de la pertinence d'une information serait inférieur à 8 secondes... Derrière ce lancement, il faut y voir un phénomène plus grand : celui du content commerce. Si des géants comme Amazon ont trébuché dans l'exercice en tentant de créer une émission directement connectée au e-commerce, n'oublions pas qu'Instagram, lui, se félicite des résultats de sa solution permettant de connecter contenu et e-commerce sur le sol américain (tout fraîchement arrivé en France). Toutes ces initiatives vont dans un même sens : fusionner plateforme, contenu, usage et commerce pour que l'acte d'achat devienne le plus fluide et naturel possible. Chris Murphy, responsable de l'expérience digitale chez Adidas USA, confiait à l'occasion du lancement de l'expérience Shoppable AR que ce format crée l'opportunité d'amener les consommateurs aux marques « sans friction » avant d'ajouter que « nous ne vivons plus dans un monde où il s'agit soit de notoriété, soit de commerce. Les consommateurs ne raisonnent plus ainsi et nous devrions en faire autant ». Dans cette recherche de fusion parfaite, chacun a sa zone de valeur : les marques maîtrisent le commerce, les médias le contenu, les plateformes les usages de leurs audiences... et chacun s'inspire de l'autre. S'il est bien connu que les marques jouent aux médias, et les plateformes aux marques, les médias jouent, quant à eux, de plus en plus les e-commerçants. Un récent rapport de Digiday expliquait que 43% des publishers interrogés comptaient une partie de commerce dans leurs revenus... A quand (et à qui) la fusion parfaite ? | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | On pourrait croire à un mauvais jeu de mots, et pourtant l'action est très sérieuse. Depuis le 17 avril, le site Internet à contenu pornographique Pornhub accepte d'être payé en Verge, une cryptomonnaie réputée pour l'anonymat qu'elle confère à ses utilisateurs. En utilisant des réseaux multiples tels que Tor et i2p, les adresses IP des utilisateurs sont cachées et les transactions sont impossibles à tracer. « The future has cum » s'amuse la vidéo futuriste qui accompagne le lancement (SFW). Pourquoi c'est un pavé dans la jungle ? A deux niveaux. Premièrement l'offre fait totalement sens dans cette industrie où la confidentialité est reine. La cryptomonnaie apparaît comme un bon moyen de prévenir des fuites de données qui sont pléthores dans l'industrie. Une démarche qui devrait inspirer les sites de relations extra-conjugales victimes des mêmes attaques. Deuxièmement, et sans jugement sur la nature des vidéos, Pornhub reste un portail de contenus avant tout. Et cela dans une industrie très souvent à la pointe dans l'adoption des nouveaux usages médias avant que ceux-ci deviennent des normes (depuis le minitel jusqu'à la VR en passant par le son 4D ou la robotique...). On s'en inspire ? | UN FORMAT À LA LOUPE | | 100 000 livres que vous allez pouvoir interroger de la manière la plus naturelle qui soit. C'est la promesse de Talk to Books, un outil grand public développé par Google s'appuyant sur une intelligence artificielle. Pour « parler » à ces livres il vous suffira de leur poser une question à l'écrit comme si vous posiez une question à une personne à travers une messagerie (en anglais). « Quelles sont les origines du monde ? », « Comment écrire un scénario ? », « Qu'est-ce que l'amour ? ». A chacune de vos questions, des milliers de références sont parcourues pour vous livrer des passages de livres susceptibles de vous apporter une réponse. Si le projet n'en est qu'à ses débuts, il illustre la capacité des machines à nous comprendre dans nos expressions grammaticales les plus naturelles. Une recherche sémantique basée sur le sens de la phrase (et non par mots-clés) qui devrait inspirer l'expérience utilisateur que nous devrons délivrer demain. (Crédit photo : Print advertisement for Crossword Bookstores by Ogilvy, India) | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Réactif, drôle et divertissant. Un développeur a conçu le jeu vidéo Crypto Rider s'amusant des ascensions et des chutes vertigineuses que peuvent connaître les cours en Bourse de certaines cryptomonnaies. L'idée est simple : vous pilotez une cryptomonnaie (ex : le bitcoin) et vous suivez les fluctuations de sa valeur. Les fluctuations diffèrent selon les monnaies (Ethereum, Neo...) : ces dernières ont par conséquent un circuit qui leur est propre. Ne vous contentez pas de regarder les courbes, chevauchez-les ! Le jeu est accessible sous Android et iOS. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Dimanche 22 avril a lieu le 50ème anniversaire du Jour de la Terre. Si les productions et les événements pleuvent pour célébrer la planète bleue, chez Story Jungle, nous vous invitons à la célébrer le 23 avril autour d'une démarche originale : celle de Marc Namblard, audio-naturaliste, artiste sonore et musicien. Dans les Vosges où il vit, l'homme se consacre à sa passion pour le monde sonore. À la tombée du jour, il camoufle ses micros dans un sous-bois, déclenche son enregistreur puis se fond dans la nature. Toute la nuit, le dispositif capte les ambiances sonores. De retour en studio, il écoute les enregistrements en quête de pépites. Une démarche qui l'amènera sur les voies d'une création musicale. A l'heure du tout en image, écoutons un peu ce que Gaïa veut nous dire... Où voir le documentaire ? Diffusion le lundi soir 23 avril 2018 après le Soir/3 - à voir et revoir sur grandest.france3.fr Story Jungle vous souhaite un heureux Jour de la Terre et vous donne rendez-vous la semaine prochaine. D'ici là, retrouvez-nous sur les réseaux sociaux. |
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