À quoi ressemblerait Twitter sous l’ère Musk ? | | Vous en reprendrez bien une seconde louche ? Dans une lettre adressée à Twitter, ce mardi 4 octobre, Elon Musk a remis son projet de rachat de Twitter sur la table. Et ce, au prix convenu en avril, soit 54,20 dollars par action. Une énième volte-face qui intervient trois mois après avoir refusé de racheter le réseau social à l'oiseau bleu. Cette décision marquerait « la fin possible de l'une des querelles juridiques les plus spectaculaires de l'histoire de la Silicon Valley », observe le New York Times. Les parties doivent maintenant trouver un accord sur la transaction avant le 28 octobre pour échapper au procès. Si ce deal aboutit réellement, à quoi ressemblerait Twitter sous l'ère Musk ? Sachant que le propriétaire de Tesla n'a fait que critiquer la gestion du réseau et multiplier les déclarations publiques vagues sur ses projets pour l'entreprise... Petit tour des prédictions glanées ici et là par Story Jungle.
To leave or not to leave? Twitter ressemblerait à une « folle épopée », d'après Kevin Roose, journaliste au NYT, qui a sorti sa boule de cristal pour l'occasion. Après avoir échangé avec pratiquement tous les employés de Twitter pendant ces six derniers mois, il est convaincu que le réseau pourrait assister à une fuite des cerveaux. « Les employés vont se révolter », prédit-il. « Twitter, plus que d'autres plateformes, dispose d'une main-d'œuvre très progressiste. Ces employés peuvent croire – à juste titre – que, sous la direction de Musk, Twitter abandonnera bon nombre de sujets qui leur tiennent à cœur tels que la confiance et la sécurité », poursuit le journaliste. Une réflexion que réfute Tom Gara, ancien correspondant pour BuzzFeed et le Wall Street Journal, qui met en avant la réalité du marché : « Je parierais contre un exode significatif (...), ce n'est pas le moment idéal pour quitter un emploi technologique très confortable et bien rémunéré », écrit-il en référence aux multiples licenciements en cours dans le monde de la tech.
WeChat occidental Autre conviction de Kevin Roose : Twitter va supprimer les fonctionnalités impopulaires, s'attaquer aux bots et lancer de nouveaux produits d'abonnement. Dans des échanges avec ses amis de la Silicon Valley, révélés au grand public, Elon Musk « s'est montré dédaigneux à l'égard de Twitter Blue », le produit par abonnement qui donne aux utilisateurs l'accès à des fonctionnalités premium (articles sans publicité et bouton d'annulation pour les tweets). Par ailleurs, l'entrepreneur s'est également montré « sceptique » face au projet de reconstruire Twitter sur une blockchain décentralisée, soit une attitude « surprenante, compte tenu de son amour pour les cryptomonnaies ». Last but not least, le milliardaire imprévisible a révélé avoir un grand projet pour Twitter : transformer le réseau social en WeChat occidental, soit une plateforme qui propose une multitude de fonctionnalités telles que le partage de contenu, le gaming et les moyens de paiement. « Le rachat de Twitter est un accélérateur pour créer X, l'application à tout faire », a commenté Elon Musk dans un tweet. Le détruire ? Pour Numerama, « Elon Musk achète Twitter pour le détruire. X est l'app du futur, pas Twitter. » Reste que, pour Axios, ce projet a tout du parcours du combattant puisque construire une « super appli » aux États-Unis est bien plus difficile qu'en Chine « en raison des préoccupations liées à la confidentialité des données, des réglementations bancaires plus strictes et des systèmes d'exploitation mobiles qui rendent plus difficile pour les apps individuelles d'établir leurs propres conditions de paiement de manière indépendante ». Si Twitter dispose bien d'une plateforme de développement, « elle est surtout utilisée pour aider les annonceurs à intégrer leurs données afin d'améliorer le ciblage et la mesure, et non pour créer des innovations et des outils destinés aux consommateurs ». Et comme s'interroge justement Bloomberg : « Voulons-nous vraiment qu'un titan commercial capricieux dispose de toutes nos informations personnelles et de nos habitudes d'achat du bout des doigts ? » | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Digiday a sondé près de 90 professionnels de marques et d'agences sur leurs dépenses publicitaires. Eh bien Facebook (que le marché adore tellement critiquer) ressort en pole position : un peu plus de la moitié des professionnels des marques et des agences déclarent qu'ils sont confiants, voire très confiants dans le fait que la plateforme est un « facteur de réussite marketing ». À sa suite, Instagram et YouTube, avec l'approbation de 40 % des marques et des agences interrogées. Le petit dernier ? TikTok, qui arrive « en queue de peloton ». 28 % des professionnels des marques et 23 % des professionnels des agences sont convaincus que TikTok peut contribuer à une réussite marketing. Cependant, si la confiance des marques est forte pour Facebook, 28 % seulement des personnes interrogées déclarent y consacrer une part importante de leur budget marketing. « Un schéma qui se répète pour chacune des plateformes », explique Digiday. Pourquoi c'est un pavé ? Au-delà de la très médiatique guerre des fonctionnalités que se livrent les plateformes, il en est une, plus silencieuse mais tout aussi stratégique : celle de la confiance dans l'efficacité marketing. En effet, Digiday relève que les budgets investis par les marques sont nettement corrélés à l'efficacité perçue de la plateforme. Et là, TikTok a encore du boulot. Cela explique par exemple pourquoi, encore cette semaine, LinkedIn optimisait la mesure des conversions générées par ses campagnes. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Comment la génération Z se régénère-t-elle après une pandémie sévère ? En regardant des vidéos d'horreur à l'esthétique Blair Witch (« une sorte de baume pour l'anxiété et les traumatismes », selon YouTube), d'ASMR (une technique de relaxation sonore et visuelle), de nature, d'esthétique cottagecore (un mode de vie champêtre porté par l'album de Taylor Swift Folklore)... C'est en tout cas ce que révèle un rapport, rédigé par Roya Zeitoune, responsable de l'équipe YouTube Culture & Trends pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. En décryptant les données de visionnage des vidéos, YouTube relève que 90 % de la génération Z aime les vidéos qui les transportent « ailleurs ». Les diffusions live de réserves naturelles de Namibie et les films immersifs en plein désert « connaissent ainsi un intérêt qui ne cesse de croître ». Par ailleurs, les vidéos ASMR, centrées sur le bien-être, explosent : plus de 65 milliards de vues sur YouTube en 2021. Certains ont déjà bien saisi l'intérêt de la jeune génération pour ce type de « voyage ». Le Victoria and Albert Museum de Londres offre ainsi une playlist ASMR dans laquelle « les membres du musée se livrent à des techniques ASMR à l'aide d'objets de la collection ». | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Cinq ans après la déflagration « MeToo », Le Monde publie un grand format numérique consacré à la prise de conscience généralisée et la mise en lumière des violences commises par les hommes sur les femmes. Ce format se présente comme un point d'entrée vers une cinquantaine d'articles, de reportages et tribunes, publiés au fur et à mesure du 5 au 15 octobre. Le sommaire se divise entre six chapitres – la déflagration #metoo dans la société française ; #metoo, un cri de ralliement mondial ; créer sous #metoo ; #metoo et les limites de la justice ; être ou ne pas être #metoo ; #metoo, une révolution en débats. Sous ces chapitres se trouve une liste fournie de liens d'articles cliquables : les start-up et l'univers de la publicité confrontés au name & shame, la déferlante #metoo dans le monde de l'entreprise.... À gauche du texte, des photos fortes de manifestations viennent illustrer un calendrier éditorial bien rempli. Un traitement percutant qui permet de présenter clairement les avancées et les reculs du combat féministe, en France et à l'international. Et sinon, on a repéré deux autres formats sympas. D'abord, un générateur IA, créé par Théo Delemazure, un étudiant en informatique, qui vous dit si tel ou tel concept est de gauche ou de droite. Plus de 1 000 000 de requêtes en moins de 3 jours ! Sinon, le réalisateur de Don't Look Up n'a pas perdu de son esprit acerbe. Il le prouve dans une fausse publicité qui dézingue la compagnie pétrolière Chevron. Jubilatoire. C'est facile mais il fallait oser. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Les scientifiques prédisent que dans un peu plus de deux décennies, la disparition des espèces sera si importante qu'il sera impossible de s'en remettre, que la Terre subira un « effondrement écologique ». La solution préconisée ? Changer notre régime alimentaire. C'est la thèse défendue par Manger nous mènera à l'extinction, un film documentaire coproduit par Kate Winslet qui dénonce la catastrophe de l'industrie de l'élevage, et nous amène de la forêt amazonienne aux montagnes taïwanaises, en passant par le désert de Mongolie et les fjords norvégiens. Le film vient d'être mis en ligne sur YouTube. En France, Hugo Clément assure la voix off. |
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