Chers lecteurs et chères lectrices de L’Expresso, Intéressons-nous à l'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Sur la table des négociations depuis les années 1990, le traité d'association commercial et politique UE-Mercosur a été signé en 2019 pour établir une vaste zone de libre-échange. Concrètement, cette initiative vise à faciliter l'exportation de produits industriels et de services pour les entreprises françaises et européennes. Mais à l'heure où vous lisez ces lignes, l'accord n'est toujours pas conclu définitivement ni ratifié. Depuis toutes ces années, la classe politique française freine le projet au motif que certaines mentions n'apparaissent pas. Par exemple, la mise en œuvre effective de l'Accord de Paris sur le climat ou encore les clauses de réciprocité sur les normes environnementales et sociales qui s’appliquent dans les pays concernés. Les pourparlers ont-ils une chance d'aboutir avec le nouveau Premier ministre Michel Barnier ? Rien n'est moins sûr comme l'explique l'article d'Hugo Struna et Paul Messad. Michel Barnier est opposé à la conclusion de l'accord commercial entre l’UE et le Mercosur, contre la volonté présumée de Bruxelles de parapher le document lors du G20 au Brésil fin novembre. « [Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier] et le président de la République sont favorables à trouver une minorité de blocage pour empêcher cette signature », rapporte le député du Mouvement démocrate (MoDem) Pascal Lecamp, ayant directement interrogé Michel Barnier sur le sujet mercredi 11 septembre. L'instabilité politique en France fragilise toutefois l'influence du pays sur la scène européenne et internationale. En principe, l’accord UE-Mercosur devra être soumis au vote à l’unanimité des États membres réunis en Conseil de l’UE, et disposer du feu vert des parlements nationaux. Dans les faits, la Commission pourrait le scinder en deux, isolant le volet commercial (95 % de l’accord) de manière à ce qu’il ne soit voté qu’à la majorité qualifiée du Parlement européen et du Conseil de l’UE (soit quinze États membres et 35 % de la population de l’Union). Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à team@euractiv.fr. Sarah N'tsia Éditrice de l'Expresso |