Facebook : le retour aux sources Facebook, le retour aux sources Facebook veut remettre l'humain au cœur de son activité. Acculé par les polémiques - fake news, discours haineux, implication de la Russie dans les élections -, Mark Zuckerberg a annoncé en début d'année que son défi pour 2018 était de "réparer" Facebook. Il a posé jeudi soir la première pierre de ce qui s'annonce comme l'une des mises à jour les plus importantes de l'histoire du réseau. "Nous avons construit Facebook pour que les gens restent connectés. [...] Mais récemment, nous avons reçu des commentaires de notre communauté sur le fait que le contenu public - les messages des entreprises, des marques et des médias - évincent les moments personnels qui nous amènent à nous connecter davantage les uns aux autres", écrit Mark Zuckerberg dans un post partagé sur son mur et relayé dans le communiqué de presse. Dans la suite de ses décisions sur les "engagement bait", qui incitent à aimer et partager, Facebook compte désormais favoriser l'interaction de qualité - les commentaires demandent plus qu'un clic - plutôt que les nombres. "Je m'attends à ce que le temps passé sur Facebook et certaines mesures d'engagements diminuent", avertit Mark Zuckerberg. Conséquence directe : ces changements d'algorithme vont entraîner une baisse de la portée pour les pages et vidéos. Elle sera toutefois moins radicale que lors du test mené dans quelques pays qui déplaçait les publications de pages vers le le fil "Explore" - à l'image de ce que fait Snapchat avec Discover. "Si j'étais vous, je ne compterais probablement pas autant sur Facebook", glissaient déjà en coulisse les équipes de l'entreprise, comme le confiait un publisher anonyme à Digiday. Pour l'heure, cette révolution a tout l'air d'un énorme pari : 98,2% du chiffre d'affaires de Facebook provient de la publicité. Moins de temps passé sur le réseau veut aussi dire moins de publicité consommée. "Facebook croit qu'il sacrifie les gains à court terme (plus de temps passé) pour le long terme (des utilisateurs plus heureux qui reviennent plus souvent)", analyse Recode. Il faudra attendre quelques mois pour voir si ce coup de poker est gagnant. | JUNGLE STORIES | Les réseaux sociaux se copient les uns les autres, plagiant continuellement les nouvelles formes innovantes de contenu des acteurs du secteur et des nouveaux entrants. À force de retrouver les mêmes formats partout, les utilisateurs et médias font face à une perte de la différenciation et de l'identité propre. C'est notre Jungle Story de la semaine. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | La télévision est morte, vive la télévision ? Le CSA a publié en fin d'année un bilan financier 2016 des chaînes nationales gratuites, qu'on aurait pu titrer "50 nuances de rouge". "Faire de la télévision n'est plus nécessairement une activité rentable", résume Télérama. "Sur les 4 chaînes éditées par le groupe TF1, seule la chaîne TF1 est excédentaire", pointe le rapport, précisant que le résultat d'exploitation de la chaîne est dans le rouge (-32,5 millions d'euros, en recul de... 161% sur un an, tandis que le résultat net s'affiche à 69,8 millions d'euros). Les résultats des groupes M6 et NextRadioTV sont quant à eux les seuls positifs, grâce à respectivement 6ter et BFM TV, qui, avec Gulli, sont les uniques chaînes de la TNT à l'équilibre. Vu la tendance, 2017 ne s'annonce pas plus glorieux. Pourquoi c'est un pavé dans la jungle : le patron et cofondateur de Netflix, Reed Hastings a prédit en 2014 la fin de la télévision traditionnelle dans 20 ans "car tout sera disponible sur Internet" mais cela pourrait bien se passer plus tôt que prévu avec 2016 comme année charnière. Aux États-Unis, cette tendance est très remarquée : lors du CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas, Digiday a pu constater que les réseaux de télévision câblée achètent activement leurs services de streaming par contournement (OTT pour over the top, en anglais), conscients que le match des audiences se fait désormais en ligne. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Cette semaine, Catherine Deneuve a divisé l'opinion. Elle n'est pourtant qu'une signature parmi cent autres d'une tribune "défendant une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle". Vieux comme la presse, le format tribune rencontre toujours un succès fort. Celui-ci est accru par la "polarisation des opinions" et la "fragmentation de la distribution des articles de presse", qui ajoute une confusion sur l'adhésion du média ou non à l'idée défendue, comme le souligne Jean-Marie Pottier, rédacteur en chef at large de Slate.fr. Et la réponse à une tribune, c'est... plus de tribunes : Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, a réagi sur Libération, tandis que Le Monde publiait pas moins de trois nouvelles contributions. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Le Washington Post revient dans une longue timeline sur un an d'informations à travers les commentaires postés en bas de ses articles. Un format simple, certes, mais qui remet le lecteur au cœur de l'actualité. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Rendre l'art vivant en jouant les scènes peintes dans des tableaux, c'est dans "À musée vous, à musée moi", une série humoristique présentée par Arte autour de 10 œuvres mondialement connues. Ça commence avec American Gothic, de Grant Wood. |
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