Jusqu'ici tout va bien Cette fois, les annonceurs restent vaillants. Alors que les campagnes de communication s'étaient arrêtées brutalement lors du premier confinement, elles se maintiennent à flot aujourd'hui, avec la perspective des fêtes de fin d'année. « Sans effet de panique », comme le note Le Figaro. « Jusque-là, c'est très différent », observe Mathieu Morgensztern, country manager de WPP (GroupM) en France. Désormais, entreprises et consommateurs s'habituent à vivre avec le Covid-19 : « On s'habitue à tout, même à ce que l'on n'acceptera jamais », disait Claude Charron. « Le mérite de cette crise est d'avoir fait comprendre que les coupes brutales sont toujours contre-productives, ce que les annonceurs britanniques ou allemands ont intégré depuis longtemps », résume Gautier Picquet, président de Publicis Media. S'ils maintiennent leurs dépenses, certains adoptent une attitude attentiste. « Le problème, ce n'est pas que les annonceurs ne reviennent pas... mais qu'ils le font au dernier moment », rapporte Sabina Gros, directrice générale d'Unify, la filiale digitale du Groupe TF1, dans le Journal du Net. « Ils comptent leurs sous et n'appuient sur le bouton qu'à la dernière minute. C'est difficile dans ces circonstances de savoir comment nous allons terminer l'année. » En attendant, les chaînes d'information françaises ont pu profiter d'une actualité très forte – entre autres la couverture des élections américaines – rendant leurs écrans très puissants. Sur la journée de mercredi 4 novembre, LCI (groupe TF1) a par exemple réalisé une part d'audience de 1,7 %, contre 1,2 % en moyenne en octobre. Muscler le numérique De l'autre côté de l'Atlantique, les efforts se maintiennent. Ainsi, le directeur financier de Procter & Gamble, Jon Moeller, a déclaré à Digiday que la société avait augmenté ses dépenses marketing de plus de 100 millions de dollars au cours du trimestre. Un argent investi en masse car « la consommation des médias reste élevée et il y a un besoin accru de dépenser pour l'hygiène et la santé ». Même son de cloche chez Unilever. Son PDG Alan Jope a annoncé que la firme avait augmenté ses dépenses de marketing au cours du trimestre et qu'elle comptait les augmenter à nouveau au quatrième trimestre. La société prévoit d'accélérer le recrutement de nouveaux hubs numériques, chargés de gérer des « campagnes axées sur le contenu, très ciblées et fondées sur les données », et « d'investir massivement dans le marketing pour soutenir les campagnes de marque ». Ne serait-ce la deuxième vague « très violente », on serait presque tenté de dire : « So far, so good. » | JUNGLE STORIES | Julie Sévilla Fraysse fait un carton sur LinkedIn. Cette jeune violoncelliste renommée fait le bonheur de nombreux internautes sur la plateforme professionnelle. Ses prestations filmées face-caméra sont vues des milliers de fois. Elle a échangé avec Gilles Prigent, directeur de l'agence Story Jungle sur son influence soudaine et les engagements suscités. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | L'interminable saga des droits voisins se poursuit ! Alors qu'on croyait les négociations entre la presse et Google en bonne voie, la firme américaine souhaite imposer ses règles. Celle-ci propose de participer au paiement des droits voisins contre une souscription à un nouveau service de mise en avant des informations. Une situation résumée simplement par Natacha Polony dans sa tribune (Marianne) : « J'applique la loi, mais je fixe la somme, et l'argent que je vous donne doit servir à vous enchaîner un peu plus. » Pourquoi c'est un pavé ? Des règles que rejette en bloc Daniel Kretinsky, patron du groupe de presse CMI France. Dans une tribune publiée dans Libération, le milliardaire tchèque a annoncé qu'il ne signera pas « l'accord injuste » proposé par Google aux éditeurs de presse français. « Au lieu de chercher un modèle juste, raisonnable et transparent pour rémunérer les droits voisins, Google essaye d'acheter les médias, d'imposer sa volonté et son modèle », regrette l'actionnaire du groupe Le Monde. « Moi, Google, préfère acheter les médias, plutôt que respecter la loi. Moi, Google, choisis quels droits seront respectés et lesquels violés. Moi, Google, utilise gratuitement le travail d'autrui sans déontologie », soutient Arno Pons, délégué général de la Digital New Deal Foundation sur un post LinkedIn, saluant la prise de parole « courageuse » de l'homme d'affaires. On en parlait justement dans notre live ce vendredi avec lui. De ça et de souveraineté numérique. | UN FORMAT À LA LOUPE | | La politique s'infiltre sur tous les réseaux sociaux. Dimanche dernier, c'est le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui s'est plié à l'exercice du live sur Instagram face à EnjoyPhoenix (et ses 5 millions d'abonnés). Une séance d'une heure de questions-réponses sur la situation liée au Covid-19. À ce jour, la vidéo a récolté 363 000 vues. « Nous renouvellerons l'exercice tous les dimanches avec des influenceurs différents », a affirmé à LCI un membre de son entourage, garantissant une « démarche citoyenne ». Et on n'oublie pas la culture ! La Maison de la Poésie s'est aussi mise au live : Fabrice Caro, auteur du génial Le Discours, a animé une session sur Facebook Live et YouTube ce vendredi 6 novembre avec Blanche Gardin et Pascal Sangla. Un peu de consolation dans ce monde de brutes ! | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Alors que le résultat de la présidentielle n'est toujours pas connu, franceinfo nous convoque dans l'intimité de sept jeunes Américains – Alix, Matthew, Daphne, Meijade, Jacob, Stéphanie et Detrick – dans un format interactif bien ficelé. Depuis leur chambre, ils racontent face caméra, dans des pastilles de deux minutes, leur Amérique à eux, marquée par une pandémie mondiale, un président imprévisible et des débats houleux sur le racisme. À leurs récits incarnés s'ajoutent des animations pour donner davantage de chair aux propos. De la Californie au Minnesota en passant par le Maryland et le Massachusetts, on découvre une jeunesse diversifiée, consciente et engagée face aux problématiques sociales, environnementales et politiques. | LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | D'après une étude d'Accenture, 63 % des dirigeants européens souhaitent accélérer leur transformation digitale. Cécile Tricon-Bossard, directrice des ressources humaines et membre du comité de direction générale chez Natixis, un groupe qui a enclenché très tôt sa digitalisation, évoque les transformations à venir du groupe Natixis, dans ce podcast réalisé par nos soins pour Accenture. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | C'est un « sanctuaire nocturne pour fidèles curieux et amateurs de culture sans œillères » (Télérama), « une émission qui résiste contre vents et marées au formatage » (L'Express), l'hebdomadaire Tracks diffusé sur Arte est revenu cette semaine sur le rapport des artistes face à une Amérique à bout de souffle. Tandis que Cardi B conversait universités gratuites et meurtres impunis en live avec Joe Biden, les stripteaseuses d'Atlanta se mobilisaient pour le candidat démocrate, dans un clip très sexy : « Bouge tes fesses et va voter ». On vous laisse découvrir ce melting-pot culturel hétéroclite ! |
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