Le sujet a fait réagir nos lecteurs cette semaine. Compenswiss a récemment préféré State Street à UBS comme banque dépositaire des actifs du fonds de compensation AVS. Ce dernier avait lancé un appel d’offres afin de renouveler ce mandat, tenu depuis de nombreuses années par l’établissement aux trois clés. Des concurrentssuisses et étrangers lui faisaient face. Le candidat présentant les meilleurs services au meilleur coût l’a emporté, logiquement. Logiquement?Ce ne fut pas du goût de certains responsables politiques qui se sont épanchés dans les médias ces derniers jours. Ils auraientpréféré qu’un acteur suisse et non étranger, américain en l’occurrence,conserve ce mandat. Dans mon éditorial, mercredi, je dénonçais ce patriotisme déplacé, un point de vue visiblement partagé par un assez grand nombre des personnes qui me suivent sur le réseau LinkedIn. Du patriotisme à l’autarcie, il n’y a qu’un pas, franchi par l’Union suisse des paysans (USP), qui cette semaine a trouvé les mots pour nous inquiéter. Depuis mercredi, la Suisse mangerait «àcrédit». Une façon de dire que la production alimentaire indigène ne répond qu’à un peu plus de la moitié des besoins annuels de la population. Jusqu’au 31 décembre, nous devrions donc compter sur les seulesimportations pour remplir nos assiettes. Le message est bien sûr orienté politiquement contre l’initiative sur la biodiversité qui sera soumise au vote populaire en septembre. Cette dernière prévoit de réduire de manière importante les terres agricoles au profit de zones protégées qui recouvriraient 30% selon l’USP, qui verrait le tauxd’auto-approvisionnementalorsencore réduit. Précisons que le texte de l’initiative n’avance aucun pourcentage. Dans son contre-projet, le Conseil fédéral vise une part de 17% du territoire réservé à la biodiversité. Comme dans le cas de l’AVS, le mythe de l’autarcie nourrit le débat sur l’agriculture et l’alimentation.Et tant d’autres, songez à l’énergie ou à la main-d’œuvre. L’argument est toxique, en particulier pour une petite économie comme celle de la Confédération.Seuls les échangeséconomiques permettenten effet une spécialisation de la production, qui conduit au développement et à la prospérité. Nord! Un peu d’horlogerie pour terminer. Vendredi, Biver père (Jean-Claude) et fils(Pierre) ont annoncé avoir recruté un directeur pour leur nouvelle aventure horlogère. Leur choix s’est porté sur le Britannique James Markqui a accepté de relever le défi. Et si l’horlogerie vous intéresse, j’en parle aussi en fin de newsletter sous la rubrique Et la semaine prochaine? |