Stories, stories, stories La tendance est à l'éphémère. On vous l'avait annoncé, Twitter avait racheté mi-février Chroma Labs, une start-up spécialisée dans la création de stories. Un achat suivi d'effet puisque la plateforme vient de lancer au Brésil, en version d'essai, les Fleets : de petits messages textes, photos ou GIF d'une durée de vie de 24h diffusés hors du fil d'actualité. Les Fleets désignent les « fleeting thoughts », c'est-à-dire des pensées fugaces. Une fonctionnalité demandée par les twittos qui souhaitaient un format qui ne soit pas pérenne (on déterre facilement les cadavres). Néanmoins, cette option n'a pas rencontré l'accueil enthousiaste espéré. Plusieurs utilisateurs ont déploré le manque d'originalité du réseau social, à travers l'hashtag « RIP Twitter », qui a réuni à son actif pas moins de 375 000 tweets. Ils dénoncent l'inutilité de la fonctionnalité et réclament surtout l'edit button : « Twitter is just like the weird but very special kid trying to be like the cool kids on the block », résume un internaute inspiré. Les stories ont non seulement envahi les cours de récré des adolescents et des adultes - Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter - mais s'apprêtent à pénétrer le milieu professionnel. LinkedIn a annoncé le lancement de la fonctionnalité dans les mois à venir. En effet, pour Pete Davies, directeur de la gestion des produits chez LinkedIn , il est nécessaire de s'adapter aux codes des jeunes : « Nous avons constaté qu'une génération entière a grandi en utilisant des stories comme moyen d'expression. Les jeunes professionnels se sentent plus à l'aise de lancer des conversations avec un format éphémère en plein écran plutôt que de publier des mises à jour et préfèrent partager du contenu qui vit momentanément plutôt que sous forme d'élément d'un fil d'actualité. » Pete Davies propose qu'une entreprise pourrait utiliser les stories pour partager « les moments clés des événements professionnels » ou « les trucs et astuces qui nous aident à travailler plus intelligemment ». A voir si la sauce prendra. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Le coronavirus n'épargne personne. Alors que la France se prépare au stade 3 de l'épidémie et que le ministère de la Santé interdit les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné, le secteur de l'événementiel en prend (forcément) un coup. Annulés donc, le China Connect, le E-marketing Paris 2020, le Big Data Paris... A l'étranger, bye bye également le Mobile World Congress à Barcelone, le Global Marketing Summit de Facebook à San Francisco... Au Texas, Apple, Amazon et Netflix ont même décidé d'annuler leurs venus au SxSW 2020, à Austin. Pourquoi c'est un pavé ? Le secteur événementiel plie mais ne rompt pas. Le live et le virtuel se révèlent être d'excellent anticorps face au virus. Ainsi après l'annonce de l'annulation du FIFDH, le festival du film sur les droits humains de Genève, les organisateurs « ont refusé de baisser les bras et monté en 48 heures un festival virtuel alternatif, à suivre sur plusieurs plateformes ». Une initiative appliquée également chez les mastodontes, tel Google qui a prévu de lancer des conférences en ligne, pour son évènement Cloud Next. Rappelons au passage que la fonctionnalité LinkedIn Live est désormais ouverte aux pages entreprises, sous réserve de respecter certains critères. Tout n'est pas perdu ! | UN FORMAT À LA LOUPE | | Trois ans et 1,5 milliard de téléchargements plus tard, Tik Tok a su s'imposer dans la vie des plus jeunes. L'ADN vient de publier cette semaine un panorama des formats les plus créatifs sur TikTok, en dehors du challenge chorégraphique, marque de fabrique de de la plateforme chinoise. Nos préférés : le Duet - les utilisateurs sont invités à couper leur écran en deux, afin de mettre en parallèle leur vidéo avec celle d'un autre membre du réseau social. Entre reproduction toute simple de la vidéo initiale et détournement de cette dernière, ce format représente une formidable opportunité pour les marques en terme d'engagement et de newsjacking. Il permet de donner l'illusion d'une collaboration avec un influenceur. On retrouve également le point of view (POV), où vos talents d'acteurs sont mis à contribution sous fond de musique dramatique. En somme, il s'agit d'incarner et de vivre pleinement la chanson, avec un scénario inventé. Pour en savoir plus, Vice a sorti un papier éclairant sur ce format. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | "Don't be too fat. Don't be too thin. Eat up. Slim down. Stop eating so much, order a salad, don't eat carbs, skip desert, go on a diet, god, you look like a skeleton ! Why don't you eat ?" : le magazine "Girls. Girls. Girls" est formel, la femme parfaite n'existe pas. Avec la publicité virale "Be a Lady, They Said", le média énumère l'ensemble des réflexions subies quotidiennement par les femmes dans toute leur contradiction. La mise en scène sans tabous et dérangeante, qui n'hésite pas à montrer la nudité, des cicatrices ou des vergetures, tranche avec la voix posée de Cynthia Nixon au look tiré à quatre épingles. Le message n'en est que plus engagé et impactant. Un clip qui renoue avec les lettres de noblesse des grandes campagnes de publicité et qui est une parfaite illustration de la guerre à l'eau tiède. La vidéo cumulait vendredi plus de 8 millions de vues sur vimeo. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | « Etre une femme libérée, tu sais c'est pas si facile... ». A l'occasion de la Journée de la femme, Story Jungle vous incite à voir au cinéma Woman, un documentaire émouvant sur la condition féminine dans le monde, réalisé par la journaliste d'origine ukrainienne Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand. Du Brésil à l'Inde, en passant par le Tibet, la France, la Turquie ou encore l'Irak, des femmes se dévoilent sur leur rapport au corps, à l'amour, à la violence, aux enfants. Sans fards. Les langues se délient et la parole libère aussi bien les interlocutrices que ceux qui les regardent. |
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