VivaTech 2022 : Story Jungle fait le point | | C'est le plus grand salon européen dédié à la tech. VivaTech 2022 se tient à Paris du 15 au 18 Juin, avec plus de 2 000 exposants, 1 700 start-up... et la présence éclair d'Emmanuel Macron. Si l'édition précédente était marquée par un contexte sanitaire strict - jauges, masques, mesures de distanciation et tests PCR - celle-ci profite d'un cadre plus libre, propice à l'expérience et au dévoilement des innovations au public. Mais au fait, quelle place l'innovation joue-t-elle dans la communication des marques ? Simple gadget marketing ou réel argument de « vente », dans un contexte d'hyper-concurrence et de quête de talents ? Story Jungle a fait le tour des stands. La Poste : l'innovation au service du pivot business Sur celui de la Poste, plus grand qu'à l'accoutumée, des postiers, dans le rôle d'agents d'accueil présentent diverses innovations, notamment un centre de démonstration d'exo squelette. Des sortes d'armures, plus précisément des prototypes de carapaces synthétiques, destinées à aider les employés à soulever de lourdes charges et à « affronter des tâches répétitives », selon La Poste. Une innovation qui accompagne la transformation des métiers de la Poste, alors même que le flux des colis augmente, porté par le développement de l'e-commerce. « Ces initiatives servent à moderniser notre image », explique Marie-Aude Dubanchet, directrice de la communication du Groupe La Poste à Story Jungle. « Le public sait qu'on est bons en termes de courriers, moins en IA » ajoute-t-elle. L'enjeu ? Certes, susciter le sentiment de fierté chez les postiers, mais aussi et de plus en plus, attirer des talents. « Le marché a changé et est beaucoup plus tendu. » Cette volonté s'inscrit dans un contexte particulier : le volume des courriers a été divisé par trois en moins de quinze ans, ce qui oblige le Groupe à se diversifier pour compenser la baisse d'activité : « Cette perte de marché nous incite à nous réinventer, d'où le développement de nouveaux métiers liés à l'innovation. » Et ce pivot dans la stratégie de La Poste l'amène à développer ses services également à l'étranger. Pour ses activités de transport de colis, l'entreprise a ainsi réalisé 14,7 milliards de chiffre d'affaires à l'international (sur 34 milliards). Pour Sanofi, l'enjeu RH Si certaines marques voient VivaTech comme un moyen de s'affirmer en tant que sociétés innovantes, d'autres gardent une communication assez traditionnelle. C'est le cas de Sanofi. Pour l'entreprise, pas besoin de montrer un florilège de dispositifs pour prouver qu'elle a sa place au salon. « L'année dernière, nous avons été dans le top 4 des marques avec le plus d'engagement », nous explique Christophe Torrent, responsable Communication externe et digitale, Sanofi France. Cette année, l'entreprise mise sur le recrutement. Le laboratoire a créé un pôle spécifique sur le salon, avec des RH dédiés à la gestion des candidatures. « Nous avons créé un pôle avec des RH présents pour répondre à des questions. L'année dernière, il y avait un QR code pour déposer son CV de façon digitale. Cette année, nous avons privilégié le contact humain », explique Christophe Torrent. Et du côté des start-up ? Les vraies vedettes du salon, ce sont elles. Pas de doute, les start-up représentent par définition l'innovation, et ce n'est pas Emmanuel Macron qui dira le contraire. Lors de son intervention, il a annoncé vouloir créer « au moins 100 licornes françaises à l'horizon 2030 ». Peut-être que ces futures licornes figureront parmi les nombreuses start-up présentes sur le salon. Par exemple, Story Jungle a eu l'occasion d'aller à la rencontre de Stage 11. « Présenter au plus de monde possible ce qu'est l'innovation, l'entertainment de demain, c'est l'objectif de Stage 11 à Vivatech », explique cette start-up, qui « ré-imagine l'avenir du divertissement dans le métavers ». Pour l'entreprise qui vit son premier VivaTech, l'enthousiasme du public est palpable : « Il y a un engouement réel », conclut l'entreprise, pour qui l'innovation est tout sauf accessoire. | | | JUNGLE STORIES | « Le lien entre les médias et le public s'effiloche » Le lien entre les médias et le public s'effiloche. L'intérêt pour l'information est en baisse, la « news avoidance » en hausse et la confiance loin d'être acquise. C'est l'une des conclusions du Digital News Report du Reuters Institute, publié ce 15 juin. Lire la suite | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Si le monde de la crypto vit actuellement « un bain de sang », les « entrepreneurs crypto ont été traités comme des rocks stars » à VivaTech, souligne le média Numerama. Presque aussi attendue que Macron, la rencontre – ce jeudi 16 juin – entre Vitalik Buterin, le fondateur de la blockchain Ethereum, et Changpeng Zhao, le fondateur de Binance, la plus grosse plateforme d'échange de cryptomonnaies au monde, a drainé un public monstre. Pourquoi c'est un pavé ? À VivaTech, le monde de la crypto a désormais une place de choix, au milieu des entrepreneurs plus « classiques ». Un changement par rapport aux éditions précédentes. « Pour 2022, on ne pouvait pas faire l'impasse sur web3 et métavers avec toutes les promesses et les discussions (qu'ils suscitent), mais parfois aussi des doutes voire des déceptions », constate François Bitouzet, successeur de Julie Ranty au poste de directeur général de VivaTech à partir du 1er juillet prochain. « On invite cette année à rentrer dans le cœur du sujet, à expérimenter et décrypter pour que chacun puisse se faire un avis concret sur là où on en est après les effets d'annonces », conclut-il. Et sinon, les start-up veulent soigner leur marque employeur, par peur de se retrouver sur « Balance ta start-up ». Lors de la rencontre organisée par Orange avec TechTrash (soit la « collaboration la plus improbable de l'année », comme le souligne Maxime Loisel, expert innovation éditoriale chez France Info), autour de l'image de la « start-up nation », Élise Fabing, avocate en droit du travail, a ainsi expliqué avoir été approchée par de nombreuses start-up qui « n'y connaissent rien en marque employeur » et qui demandent conseil pour ne pas se voir affichées sur le fameux compte !
| UN FORMAT À LA LOUPE | | « Notre objectif est de faire de l'Ukraine le pays numérique le plus libre du monde », a scandé Volodymyr Zelensky ce jeudi 16 juin au salon VivaTech Paris. Il n'était pourtant pas présent à l'événement – ou du moins pas physiquement. Sur scène, un hologramme du président ukrainien est apparu sur un écran de deux mètres de haut. Le dispositif 3D donnait l'impression de voir le chef d'État se mouvoir dans une grande boîte. Difficile cependant pour les curieux qui voudraient revoir son discours de se rendre compte de l'impressionnant effet 3D sur des vidéos en 2 D. C'est l'entreprise canadienne ARHT Media qui est à l'origine du mécanisme. Grâce à leur technologie, le président a pu s'exprimer simultanément dans quatre grands salons européens dédiés à la tech : Stockholm's Brilliant Minds, London's Founders Forum, Amsterdam's The Next Web, et enfin, VivaTech, le salon parisien. « Le discours du président Zelensky était incroyablement passionné et émouvant, et notre technologie d'hologramme a rendu la diffusion de son message d'autant plus percutante », a déclaré Larry O'Reilly, PDG d'ARHT Media. Une chose est sûre, nous sommes bien loin des hologrammes de princesse Leia dans Star Wars.
| LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | La Poste vue du ciel. Dans le cadre d'une collaboration avec Yann Arthus-Bertrand, l'entreprise a invité ses facteurs à photographier leurs « clients », du 6 septembre jusqu'à fin octobre 2021. Le but ? Voir « la vraie France », les « vraies gens » pour reprendre les éléments de communication. Pour Yann-Arthus Bertrand, présent à VivaTech, cette initiative a été l'occasion de mettre en avant le rôle social des facteurs : « Certains travaillent depuis quarante ans dans la même région. La Poste les appelle des clients. Je les appelle des amis », nuance l'initiateur du projet. Au total, 25 000 clichés ont été réalisés. 4 000 ont été choisis pour être exposés dans une galerie digitale visible avec un casque de réalité virtuelle – ainsi qu'au musée de La Poste, à Montparnasse. Parmi cette sélection, 10 ont été transformées en NFT, mises aux enchères pendant dix jours sur le site de Binance. (Même si Yann Arthus-Bertrand affirme « ne rien y comprendre ».) « Comme quoi, le virtuel est très réel », a appuyé David Prinçay, directeur de Binance France. « On peut être un organisme historique tel que La Poste et avoir la capacité de se renouveler, de prendre des risques. Espérons que d'autres entreprises suivront », conclut-il. L'intégralité des fonds récoltés sera reversée à la Croix-Rouge.
| LE CONTENU QU'ON A AIMÉ FAIRE | Story Jungle et son partenaire Actuenligne ont eu le plaisir de tourner à VivaTech aux côtés de BNP Paribas cette année. L'occasion de créer de nombreux formats efficaces. - Retrouvez les meilleurs moments de cette édition 2022 avec Karine Lima, notre envoyée spéciale. - Découvrez nos LinkedIn live en mulcicam depuis Vivatech - Ou encore les pitchs des startups au format 59s ou timeline, captés et montés depuis la conférence. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Et sinon, on a découvert Punchword, un réseau social décentralisé Web 3.0 « qui redonne le pouvoir aux créateurs de contenus ». Cet Instagram bis s'appuie sur la blockchain et met en relation directe annonceurs et créateurs. Le réseau dispose de sa propre monnaie, le Punchy Token (punchytoken.com), qui gère les campagnes sur la plateforme. « Nous nous plaçons au service du succès des créateurs jusque dans les contenus, avec notre première fonctionnalité emblématique, qui permet d'ajouter des punchlines et citations à leurs posts », commente Mohamed Skander, fondateur de Punchword. La start-up a été intégrée dans le programme « High growth potential » de Google. |
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